Ouagadougou - De fortes pluies enregistrées à Sabcé (82 km au nord de Ouagadougou) ont provoqué une inondation ayant englouti une dizaine et concessions dans six villages et poussé le gouvernement à se rendre sur place pour apporter son aide aux sinistrés, ce mercredi 22 août.
De grosses pluies successives enregistrées au cours de ce mois d’août, ont occasionné des inondations dans six villages de la commune rurale de Sabcé, dans la région du Centre nord, obligeant le gouvernement à réagir pour aider les personnes dans le besoin.
On ne dénombre aucune disparition en vie humaine, mais des dégâts matériels. Une estimation faite par les autorités locales en présence du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Jérôme Bougouma indiquent l’engloutissement d’une vingtaine de concessions et la destruction de champs, affectant 400 personnes »
Selon le maire de Sabcé, Pierre Zoungrana, les villages concernés sont Tibin-Sorgo, Souli, Foursa, Sanwi, Kounkoundi et Souryala.
Les populations pensent que le barrage à proximité est à l’origine de ces inondations. « Depuis le lundi (20 août, ndlr), nous avons été informés par les populations riveraines du barrage (aménagé par la société minière Bissa Gold, ndlr) que suite à un goulot d’étranglement, les eaux du barrage progressaient vers les champs et les concessions », a indiqué Mme le gouverneur de la région du Centre-Nord, Mariam Diallo.
Le 21 août, une délégation conduite par le gouverneur a dû renoncer à se rendre sur les lieux du sinistre au regard des difficultés d’accès. « Fort heureusement », a rassuré le gouverneur du centre nord, les populations acculées par les eaux, ont eu le reflexe de se réfugier en hauteur d’où elles ont assisté impuissantes aux inondations.
« Nous avons pu constater que les populations quoique durement éprouvées ont le moral et qu’il n’y a ni perte en vie humaine ni blessé », a déclaré le ministre Bougouma arrivé de Ouagadougou par hélicoptère.
Pour le directeur des opérations de la Brigade nationale des sapeurs pompiers, Lieutenant-colonel Ernest Kisbédo, « après avoir été informés d’une inondation dans la région, nous nous attendions à trouver des gens dans l’eau, à se débattre. Mais après un tour en hélicoptère, il y a eu plus de peur que de mal ».
Le ministre a tenté de rassurer les victimes. « A travers le Conasur, nous sommes en train d’organiser le secours, nous allons amener des tentes, de la nourriture et tout le nécessaire de survie pour faire face à cette situation », a-t-il indiqué.
Mais il a aussi demandé la solidarité des autres villages voisins. Selon lui, « dans une telle situation, on ne peut compter dans l’urgence que sur les voisins, les frères, etc. » En outre, il a invité les populations à quitter les zones inondables telles que les abords des cours d’eau et autres lits d’eau afin de ne pas s’exposer aux sinistres.
Si les populations pointent du doigt la réalisation du barrage de la société Bissa Gold, M. Bougouma s’est réservé de tous commentaires, estimant que seule une enquête permettra de situer les responsabilités.
Pour le moment, il faut parer au plus pressé, c’est-à-dire venir en aide aux sinistrés, a-t-il souhaité. Toute chose à laquelle participe la société Bissa Gold, a relevé le ministre Bougouma.
Les villages touchés étant quasiment coupés du monde, les secours ne peuvent y accéder que par hélicoptère. Selon le Lieutenant-colonel Ernest Kisbédo, il s’agira d’apporter par hélicoptère l’aide nécessaire aux sinistrés pour construire leurs habitations en lieu sûr et leur apporter des vivres pour parer à une éventuelle famine.
Ainsi, des nattes, des tentes et vivres seront héliportés sur le site d’hébergement en attendant le retrait des eaux qui, sauf de nouvelles pluies, pourra intervenir dans les 72 heures à venir, a fait savoir le technicien.
