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L’Observateur Paalga N° 8549 du 31/1/2014

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22e Sommet de l’UA : Blaise absent excusé
Publié le vendredi 31 janvier 2014   |  L’Observateur Paalga


Le
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, répondant aux voeux de nouvel an du corps diplomatique le 7 janvier 2014 à Ouagadougou


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Le 22e sommet de l’Union africaine, qui rassemble les 54 Etats du continent noir, s’est ouvert hier jeudi 30 janvier 2014 à son siège à Addis-Abeba avec pour thème central : «L’agriculture et la sécurité alimentaire». Et comme le propre des grands raouts du genre, c’est d’être rattrapés par les dossiers brûlants du moment, la question du Soudan du Sud, le chaudron centrafricain et le dossier congolais se sont invités à la table de la rencontre.




Comme à l’accoutumée, la réunion connaîtra une forte participation de chefs d’Etat et de gouvernement. Les princes qui nous gouvernent affectionnant tant pareils sommets-spectacle. Mais elle enregistrera quelques absences dont certaines en disent long sur la situation qui prévaut dans les pays concernés.

Comme celle du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Président en exercice de la CEDEAO, ADO, comme on l’appelle, ne pourra pas faire le déplacement dans la capitale éthiopienne. Retenu qu’il est par le gotha du monde des investisseurs venus tâter les parties viandeuses de l’Eléphant qui recommence à s’empâter après la crise dont il se remet sur pattes.

Autres absences remarquées mais pour des raisons moins heureuses, celles du Sud-Soudanais, Salva Kiir, et du Burkinabè, Blaise Compaoré :

- le premier, un des tous nouveaux arrivants dans le «Syndicat», peine à mater une rébellion qui menace son fauteuil ;

- le second, un des dinosaures de ce cénacle présidentiel, est en proie à une contestation contre l’éventualité de sa candidature, la cinquième, en 2015. Rarement en effet, le président du Faso a été aux abonnés absents à cette retraite annuelle d’Addis-Abeba. Autant l’ancien nabab de Carthage, Ben Ali, et l’ex-raïs égyptien, Hosni Moubarak, ne se décarcassaient que quand ils étaient l’hôte de ces retrouvailles, autant le Burkinabé Blaise Compaoré a la réputation d’élève assidu de la chose, dont il fut l’hôte du 8 au 10 juin 1998. Contrairement à son homologue camerounais, «Big Paul», casanier hors normes.

Cette absence du grand habitué de la salle de conférences de l’UA, récemment baptisée «salle Nelson Mandela», est donc suffisamment rare pour ne pas être soulignée.

Pour bien d’analystes, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est la situation politique délétère de son pays qui lui a dicté cette conduite.

En effet depuis début 2014, le paysage politique burkinabé est en pleine reconfiguration avec le séisme qui a frappé le parti au pouvoir, le CDP. Comme on le sait déjà, d’anciens caciques de cette formation, dont Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré, ont quitté le navire CDP le 4 janvier pour créer le mouvement du peuple pour le changement(MPP), affilié à l’opposition.

A cela s’ajoute, à l’appel du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, la grande marche du 18 janvier pour rejeter toute idée de candidature de Blaise en 2015 et de mise en place du Sénat. Jamais de mémoire de Burkinabé, une manifestation de rue a connu pareil monde.

Deux événements dont les échos ont sans nul doute résonné bruyamment au palais de Kosyam au point de bouleverser l’agenda du maître des lieux. «Pour le moment, aucun départ pour Addis-Abeba n’est prévu. Mais le président peut se décider de s’y rendre à la dernière minute», a confié un proche de la présidence à notre confrère RFI. Même s’il n’en précise pas les motifs, point besoin d’être un grand clerc pour savoir que la conjoncture politique y est pour quelque chose.

Blaise Compaoré absent de ce Sommet de l’UA, ce qui est sûr, ses concitoyens n’en sont pas pour autant malheureux.

Combien de fois n’avons-nous dit qu’à force de s’occuper en permanence à éteindre les incendies d’ailleurs en oubliant de balayer à sa propre porte, le docteur ès médiation risquait fort de se retrouver avec une crise interne à gérer et d’avoir besoin à son tour d’un médiateur.

Espérons qu’il l’a maintenant compris, même s’il faut noter qu’il ne suffit pas de sécher le Sommet juste pour le faire. Nous voulons le sentir à la maison.

De ce point de vue, y a-t-il une relation directe entre sa décision et la médiation interne mise en chantier par un groupe de personnalités «indépendantes» ? On ne saurait le dire.

Au sujet de cette facilitation, aucune personne de bonne foi ne peut y jeter d’emblée l’anathème, car comme on le dit chez nous, «celui qui a échoué à construire a, de loin, plus de mérite que celui qui a réussi à détruire».

Reste maintenant à espérer que les entremetteurs prendront en compte les aspirations du peuple et mettront des garde-fous pour qu’un éventuel accord ne soit pas, quelque temps après, jeté par-dessus bord. Comme par le passé.



Abdou Karim Sawadogo

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