Union africaine : Quand le nerf de la guerre fait défaut #aOuaga

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Union africaine : Quand le nerf de la guerre fait défaut

Publié le jeudi 30 janvier 2014 | L’Observateur Paalga

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La 24e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine s`est ouverte le 27 janvier 2014 à Addis Abeba en Ethiopie

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C’est en principe aujourd’hui que commencent à Addis Abeba les travaux entrant dans le cadre du 22e Sommet de l’Union africaine. Le principal menu de la rencontre est «Transformer l’agriculture de l’Afrique : saisir les opportunités pour la croissance inclusive et le développement durable» ; un thème de plus pour la grande institution mise en place par la volonté des chefs d’Etat africains en mai 1963.

Les 30 et 31 janvier donc, dans la capitale éthiopienne, ce sera de grands discours ex cathedra, la plupart du temps dans des salles clairsemées, même si le propre d’un sommet, c’est d’être rattrapé par l’actualité brûlante de l’heure. Il en a toujours été ainsi. Il est presque sûr qu’il y aura au menu la Centrafrique, le Soudan du Sud et, dans une moindre mesure, le Mali.

Le nord de l’Afrique sera tout aussi sur la table, avec ces Printemps arabes qui ont viré à l’automne pour la plupart, à cette petite exception qu’il y a une embellie en Tunisie, qui vient d’adopter sa nouvelle Constitution.

Ce genre de rencontres est également l’occasion de petits apartés entre chefs d’Etat qui se sont vus il y a un peu longtemps. La bonne nouvelle, c’est surtout le retour de la Grande Ile qu’est Madagascar dans la grande famille africaine, suspendue qu’elle était de l’Union depuis 2009 par suite de la destitution du président Marc Ravalomanana par l’armée au profit d’Andry Rajaolina. Aujourd’hui, Hery Rajaonarimampianina est arrivé au pouvoir à la régulière, et l’heure de la réconciliation a sonné.

Tant bien que mal, l’Union africaine tente donc d’exister et d’imposer sa marque à travers des décisions et mesures censées sauvegarder la paix et impulser le développement. Plusieurs fois, elle a initié des missions de paix, comme ce fut le cas au Darfour, aux Comores, en Somalie, en République démocratique du Congo ou en Côte d’Ivoire. Elle a également imposé des sanctions en cas de changement inconstitutionnel.

Et les coups de force étant légion, il y eut beaucoup de pays de suspendus : Madagascar, Guinée Bissau, Centrafrique, Egypte, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Togo, Mali, etc. Aujourd’hui quand il y a crise, la dernière institution à laquelle l’on pense, c’est l’Union africaine. De hauts faits d’armes, il y en eut bien sûr, notamment le 25 mars 2008, quand l’organisation panafricaine est intervenue militairement sur l’île d’Anjouan afin de déloger son dirigeant illégal Mohamed Bacar, à la demande du gouvernement central comorien.

L’arbre des petites victoires ne doit cependant pas cacher la forêt des difficultés que rencontre l’institution. Et tout semble se résumer au nerf de la guerre. L’Union peine à boucler son budget de fonctionnement et n’a souvent pas les moyens de monter au front, se perdant la plupart du temps en invectives.

En effet, seulement 40% du budget de l’institution est assuré par les Etats membres. Les gros contributeurs restant le Nigeria, l’Algérie, la Libye, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Les 60% restants proviennent de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Japon, de l’Italie, de l’Inde et de la Chine.

Pour la petite histoire, le nouveau siège de l’Union a été «gracieusement» construit par le dernier-cité. Avouons que c’est un peu gênant ! Certes, l’agriculture reste une grande priorité en Afrique. Néanmoins, les Etats membres de l’Union ne seraient-ils pas mieux inspirés de crever l’abcès ? A notre sens, la véritable efficacité commence par l’indépendance financière.

Issa K. Barry

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