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Sidwaya N° 7589 du 27/1/2014

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Volontaires adjoints de sécurité : joies et peines des hommes en violet
Publié le mardi 28 janvier 2014   |  Sidwaya


Volontaires
© Autre presse par DR
Volontaires adjoints de sécurité : joies et peines des hommes en violet


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Afin d’apporter des réponses adéquates aux préoccupations des différentes couches sociales, le conseil des ministres, en sa séance du 11 septembre 2013, a pris d’importantes mesures parmi lesquelles, le recrutement de 3 000 Volontaires adjoints de sécurité (VADS) pour tous les grands centres urbains du pays. A Ouagadougou, ils sont un millier posté chacun à l’intersection des voies règlementant la circulation. Après environ deux mois d’exercice, le métier laisse découvrir son importance mais aussi ses difficultés.

Ils ne passent plus inaperçus dans les croisements de certaines voies de la ville de Ouagadougou. Eux, ce sont les Volontaires adjoints de sécurité (VADS). Vêtus d’une tenue violette accompagnée pour certains d’un gilet bleu frappé de deux bandes fluorescentes et la tête coiffée d’une casquette noire, ces hommes et femmes dont l’âge varie entre 18 et 40 ans paraissent à première vue, comme étant des vigiles. Mais ce n’est qu’une impression. Leur rôle, c’est de travailler, aux côtés des agents de police au quotidien, à réguler la circulation aux intersections. Recrutés en novembre 2013 pour un contrat d’un an renouvelable et placés sous la tutelle de la préfecture de police de Ouagadougou, ces auxiliaires de sécurité, comme ils se font appeler, ont un niveau d’études compris entre le certificat et la maîtrise.
Avant d’être déployés, ceux-ci ont suivi une formation intensive afin d’acquérir le maximum d’automatisme nécessaire pour être plus opérationnel sur le terrain. Ainsi, les missions qui leur sont assignées, selon le préfet de police, Rasmané Ouangraoua, sont : apporter un concours en matière de régulation de la circulation, renforcer les mesures de surveillance dans les zones à risque et contribuer à l’action des services de sécurité dans tout autre domaine, en cas de besoin. Ces tâches sont exécutées six jours sur sept, de 6 heures à 20 heures, avec des moments de repos de 2 heures. Depuis la date de signature (1er décembre 2013) de leur contrat jusqu’à ce jour (nous avons réalisé le reportage le 22 janvier 2014), le sentiment général qui se dégage est que la création de ce corps était un impératif. Et les mots de satisfecit ne manquent pas pour saluer le travail des VADS. A commencer par le premier responsable du corps, Rasmané Ouangraoua pour qui ces volontaires apportent un "grand appui" à la police nationale et municipale dont l’effectif n’arrive pas à couvrir toutes les zones à risque. « Il y a des usagers qui s’arrêtent et les félicitent. Nous ne pouvons que les remercier pour ces actes de patriotisme », témoigne-t-il. De l’avis du commissaire central de police de la ville de Ouagadougou, Wennélebsida J.A. Darga, la mobilisation des VADS aux côtés des agents de la police a permis d’éviter le maximum d’accidents dans la circulation à Ouagadougou pendant les fêtes de fin d’année 2013.

L’autre face du métier

« Elles auront été moins meurtrières : deux cas de décès contre huit en 2012 », étaye-t-il. Et que dire des bénéficiaires de ces services qui ne tarissent pas d’éloges à l’endroit de ces volontaires (lire encadré).
Cependant, les réalités du métier sont en train de montrer une autre facette, au point que les acteurs en ont pris un coup. Il s’agit du manque de matériels, notamment les tenues et les chaussures supplémentaires, les gilets et des bâtons lumineux. « Dans les endroits où il n’y a pas de feu tricolore, tout est sombre et nous avons du mal à faire notre travail. Pourtant, il faut tendre le bras pour réguler la circulation et les usagers ont souvent des difficultés pour nous voir. Il y a même des volontaires comme moi qui n’ont pas de sifflet », explique Afsétou Dem, VADS à Ouaga 2000. A ces inquiétudes, Rasmané Ouangraoua répond que les autorités en ont pris acte et que les choses rentreront dans l’ordre. De plus, ces hommes et femmes sont confrontés à une catégorie d’usagers pour qui, le respect pour l’auxiliaire de la sécurité routière est le cadet de leurs soucis. A longueur de journée, ces derniers essuient des propos peu courtois.
A titre d’illustration, à l’intersection de l’avenue Bassawarga et celle passant devant le siège de l’Agence nationale pour l’aviation civile, un VADS, posté à ce niveau, tend le bras pour amener les usagers à marquer l’arrêt.
Mais dans le lot, un groupe de jeunes assis à l’arrière d’une moto tricycle semble ne pas apprécier le geste du volontaire. « Vigile de feux tricolores, laisse-nous passer. Qu’est ce que tu fais là ? », profèrent les jeunes. Mais, cette attitude n’émeut point les VADS. Pour Paul Nana, un volontaire, ces usagers n’ont pas encore compris l’importance des VADS. « Nous ne sommes pas découragés pour autant. Bien au contraire, on est satisfait de se savoir utile. Nous sommes contents de servir notre pays », dit-il. « On bande toujours le moral », s’enorgueillit Afsétou Dem. Et le préfet de police de Ouagadougou, de lancer un cri du cœur pour plus de courtoisie à l’endroit de ces VADS. « Nous demandons aux usagers qu’ils soient respectueux envers les injonctions que ces agents donnent. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas là pour les troubler, mais pour contribuer à améliorer la fluidité du trafic dans les grands centres urbains », a-t-il conclu.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

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