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De Dominique à Chantal : Deux Premières dames sur le damier
Publié le samedi 3 novembre 2012   |  Journal du Jeudi


Lutte
© aOuaga.com par DR
Lutte contre le trafic transfrontalier des enfants : leurs Excellences Mmes Dominique Ouattara et Chantal Compaoré prennent d`importantes décisions à Ouagadougou
Mardi 23 octobre 2012. Ouagadougou (Burkina Faso). En visite d`amitié et de travail dans le cadre de la lutte contre le trafic transfrontalier des enfants, la Première dame de Côte d`Ivoire, Mme Dominique Ouattara a une importante séance de travail avec son homologue du Faso, Mme Chantal Compaoré


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En Afrique, les Premières dames occupent bien leur part d’exposition médiatique. Engagées dans les questions sociales et humanitaires, elles sont constamment au-devant de la scène. Ce qui leur permet de faire de la politique à leur manière. Ainsi en est-il de Dominique Ouattara, l’Ivoirienne, et de Chantal Compaoré, la Burkinabè. Elles viennent de célébrer leurs retrouvailles officielles à Ouagadougou.
A la suite de leurs époux respectifs, Dominique Ouattara et Chantal Compaoré veulent marquer à leur manière le traité d’amitié qui lie la Côte d’Ivoire et le Burkina depuis peu. C’est ainsi que la première vient d’achever une visite de travail à Ouagadougou; elle en a d’ailleurs profité pour prendre son petit bain de soleil. En fin de compte, c’est un séjour qui sera qualifié de fructueux par celle que ses partisans appellent «la colombe blanche». Son voyage au Burkina, dira-t-elle visiblement émue, répondait à un vœu exprimé de longue date par elle-même. Il ne restait donc plus qu’à le concrétiser. C’est désormais chose faite, et les deux parties ont montré de grandes ambitions en la matière.
Avec cette rencontre marquée du sceau du genre, c’est une nouvelle page qui s’écrit. Et ce au moment même où la paix tarde encore à revenir sur les bords de la lagune Ebrié, en raison des événements de ces derniers mois.
En effet, il convient de rappeler que le traité d’amitié ci-dessus évoqué et signé entre les deux pays a été mis sur les rails sous la présidence Gbagbo. Sauf qu’à l’époque Simone la rude moitié du pensionnaire de la Cour Pénale Internationale (CPI) s’était soigneusement tenue à l’écart du bal masqué. Constante dans son regard et dans son analyse critique de la situation, elle n’avait jamais caché ses sentiments au sujet de ce qui apparaissait à ses yeux comme un marché de dupes, et ce alors même que les événements la contraignaient à faire profil bas. Pour autant elle ne lâchera jamais prise et même qu’elle saura retrouver son mordant pour essayer de rebondir... Jusqu’à son arrestation et à sa mise en détention dans le nord de la Côte d’Ivoire, sa foi passionnelle pour le pouvoir aura toujours été présente.
Quant aux autorités burkinabè, elles ont toujours été accusées par les frontistes de mener le mauvais combat. Ainsi, après la présidentielle chaotique qui a vu s’affronter au canon les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara, la rhétorique du complot international fut remise sur la table. Jusqu’à ce jour la ligne de défense n’a pas varié d’un iota. Entre Dominique et Chantal, le courant est à l’évidence en voie de rétablissement sur l’ensemble des lignes haute tension, avec l’espoir, on s’en doute aisément, que les délestages politico-diplomatiques constatés entre les deux capitales ne soient plus que de vieux souvenirs.
Qu’il s’agisse de la coopération bilatérale ou des projets d’intégration communautaire à dimension sous-régionale ou continentale, les convergences de vues sont de plus en plus affichées par les uns et par les autres. Témoignant ainsi d’une volonté de relance dont ne pourront que bénéficier les populations des deux côtés de la frontière. Mais pour ce faire de nombreuses barrières doivent encore être levées. En particulier au plan de la politique interne des différents Etats. Car c’est d’elle que dépend en grande partie l’aboutissement des projets collaboratifs.
A l’image de la majorité des épouses de chefs d’Etat africains qui font dans l’activisme social, les présidentes de Children of Africa et de la Fondation Suka ont délimité leur champ officiel d’action. Celui-ci intègre des problématiques telles que celles relatives à la protection de la mère et de la petite enfance, la famille, et bien souvent à la lutte contre la pauvreté.
Dans les politiques publiques, ces domaines, qui sont très importants, voire cruciaux, sont souvent laissés en rade par rapport à d’autres enjeux liés spécifiquement à la conservation du pouvoir d’Etat. D’où cette implication féminine au plus haut sommet de l’Etat pour montrer le côté maternel de la république. Du reste, cela a été rappelé lors des échanges qui ont mobilisé les opinions nationales.
Avec ce show médiatique parfaitement orchestré, Dominique et Chantal montrent encore une fois qu’il faut compter avec elles. Et même si l’équation institutionnelle n’a toujours pas été résolue à leur sujet, «mesdames les présidentes» n’en démordent pas.
Certes, au Burkina tout comme en Côte d’Ivoire, on n’élit pas encore à la présidence de la République un chef d’Etat et son épouse. Cependant, force est de constater que l’influence de la seconde pèse toujours sur le protocole. Et gare à celui ou celle qui oserait en douter, encore moins tenter de réduire cette présence. Mal lui en prendrait.
A ce propos, l’histoire est pleine de cas avérés ou non de personnalités qui ont dû leur montée en puissance dans le système grâce au coup de pouce venu directement du cabinet (officieux) de la Première dame. A contrario, d’autres se sont vus obligés de raser les murs pour n’avoir pas été agréés ès qualités. Ou tout simplement parce qu’ils ont eu la mauvaise inspiration au mauvais moment. Comme quoi, mieux vaut ne pas essayer de leur damer le pion....

A. Traore

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