Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



L’Hebdomadaire N° 717 du

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Création d’emplois et de revenus : vivement le message de 2014
Publié le jeudi 23 janvier 2014   |  L’Hebdomadaire




 Vos outils




Ils sont nombreux les jeunes et les femmes qui ont adhéré aux travaux à haute intensité de main d’œuvre visant à lutter contre le chômage et le sous emploi, qui atteint fortement ces deux franges de la population de notre pays. Pour eux, cette politique du gouvernement, si elle n’avait pas existé, il aurait fallu la créer.



Forcement on est enclin à croire, avec le programme de création d’emplois et de revenus, qu’il existe une autre manière de faire de la politique.

De celle qui prenne en compte les attentes les plus pressantes des populations. En tout cas, les appels se font déjà entendre de partout au Burkina que les travaux HIMO ont fait un bien fou à des milliers de jeunes et de femmes dépourvus de perspective et ayant surtout perdu foi en l’avenir.

Rien en effet, ne semblait filtrer de l’horizon, si ce n’est pour cette masse des déflatés du système scolaire une envie incompressible de fuir son patelin. Destination, l’improbable eldorado que constitue la ville capitale, qui n’a pas fini elle, d’avoir des soucis avec son trop plein d’âmes la peuplant. Les désœuvrés y sont aussi légion, confinés à de petits boulots ou à des trafics et larcins de toutes natures.

Le gouvernement en prenant cette option du transfert d’une partie des travaux préalablement destinés aux PME du secteur, qui les exécutent mal la plupart du temps pour pensent-elles réaliser le profit maximal, vers les jeunes et les femmes a décidé de faire bouger les choses.

Comment ne pas se souvenir en effet, que le sommet des Chefs d’Etat et Gouvernement sur l’emploi de Ouagadougou remonte à déjà dix ans. Autant dire une éternité pour tous ces jeunes du continent qui étaient dès lors à espérer que leur horizon est en train de se dégager.

Il faut accepter le reconnaître que depuis, la demande n’a fait que croître, pendant que l’offre restait sur un seuil congru. Les économies n’ont pas su apporter des réponses qu’il fallait à cette question primordiale.

Mais plus grave encore, toutes les niches de boulots recensés, que sont les services, que ce soit en faveur du social ou du public, l’environnement et la salubrité publique, l’auto emploi, l’industrie de divertissement et de la créativité ont été oubliées en chemin.

Il s’agit donc d’un problème, que celui du chômage, qui a fini par s’installer, semble-t-il durablement depuis au moins deux décennies. Les déclarations des politiques, celles qu’on entend à chaque occasion, en ont fait un souci prioritaire.

Mais, il y a loin le passage du discours aux actes dans un continent où les querelles de succession ont pris l’ascendant sur le reste. Un reste qui forme en fait l’essentiel, et pourtant trop souvent ignoré au profit de chamailleries dues au refus d’acceptation de la différence.

Une vraie bouffée pour économies locales

Le gouvernement a imaginé une série de mesures pour trouver un début de parade à cette question qui fait l’objet de beaucoup de promesses, notamment dans les nombreux fora y consacrés à travers le monde, mais qui est rarement pris à bras le corps.

Ainsi, le programme spécial de création d’emplois a su combiner des actions en faveur de toutes les catégories de jeunes, les diplômés, les déscolarisés et non scolarisés, les ruraux par des appuis divers à même de les insérer dans le circuit de la production.

Salué par les jeunes, ce volontarisme du gouvernement permet d’apporter des réponses immédiates, même si les chiffres restent à consolider.

En tout cas, cela a lancé sur de bons rails la promotion de l’emploi par un encadrement des jeunes à se prendre mieux en charge. La question de fond demeure cependant de pouvoir assurer à cette création d’emplois une durabilité et des revenus substantielles capables de stimuler l’économie.

C’est en cela que la généralisation des travaux à Haute intensité de main d’œuvre est une option, sinon constitue un vrai tournant dans cette lutte contre le chômage. En passant de 12 000 emplois créés à un peu moins de 90 000, c’est plus de 10 milliards qui ont été distribués aux ménages.

Dans les économies locales en manque cruel d’argent, dans des communes qui n’arrivent pas à générer un flux de monnaie capable d’impacter sur la vie rurale, il est certain que cet effort permet une meilleure répartition de la richesse nationale, et de là, permet une plus grande participation des différentes localités au développement. Pendant longtemps, l’administration a tout phagocyté.

Tout commençait et se rapportait à la satisfaction de ceux qui étaient comme s’ils étaient les seuls, ou certainement les privilégiés de la République. En décidant de démocratiser les fonds publics, en imaginant une meilleure répartition, il va sans dire que le défi est maintenant de tenir le cap.

Assurer une durabilité des emplois

On avait pensé que les petites et moyennes entreprises pouvaient être une alternative à la fonction publique. A savoir, constituer une sorte d’excellent pourvoyeur d’emplois. L’idée n’est certes pas obsolète en ce sens qu’elles font toujours partie des options, à travers l’auto employabilité des jeunes diplômés, les actions en faveur des jeunes ruraux dans plusieurs sous secteur du monde rural.

En donnant aussi à la prestation de services, une place important, l’objectif est de garantir des emplois, prenant en compte des besoins potentiellement permanents. Entretenir les routes et les ouvrages, intervenir sur le réseau routier de proximité est un travail courant. Ce domaine tient en lui, un réservoir de pourvoie d’emplois qu’il faut mieux gérer afin que la jeunesse qui se sent marginalisée retrouve le goût d’agir utilement pour la société.

La durabilité de ce bassin d’emplois mérite que le secteur soit mis au cœur du système de lutte contre le chômage. Comme ce fut le cas pour la première opération, qui n’a duré que trois mois, même si le budget dégagé était calé sur le dernier exercice budgétaire, il y a lieu de revoir le format afin de bonifier son apport.

Les bénéficiaires ont loué l’opération, mais ils ont émis des préoccupations sur le nombre d’emplois créés et aussi sur la durée. Aussi, faut-il saluer la volonté du Premier ministre de tirer, à travers une réunion avec les bénéficiaires, tous les enseignements de ce coup d’essaie réussi.

Quelque chose qui est unanimement salué, devient de fait une activité centrale. C’est le cas des travaux HMO qui peut, à l’instar de l’administration publique, se transformer en principal donneur d’emplois dans notre pays.

Bien attendu, il faut trouver les ressources, mais à la base, ces ressources existent déjà. Le tout étant d’opérer un transfert, mais en s’assurant que ces ressources soient utilisées à bon escient. C’est le rôle du politique qui dans les moments d’interrogation doit montrer sa capacité à remettre l’action publique à sa juste valeur.

Souleymane KONE

 Commentaires