Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Necrologie
Article



 Titrologie



L’Observateur Paalga N° 8542 du 22/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Necrologie

Thomas Sankara : vers l’exhumation ?
Publié le mercredi 22 janvier 2014   |  L’Observateur Paalga


15-Octobre
© Autre presse par Le Kaf
15-Octobre : le 26e anniversaire commémoré au cimetière de Dagnoen
Mardi 15 octobre 2013. Ouagadougou. Le 26e anniversaire de l`assassinat du capitaine Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, a été commémoré à travers un dépôt de gerbes au cimetière de Dagnoen où repose le père de la révolution d`août 1983


 Vos outils




L’expertise du contenu de la tombe supposée être celle du capitaine Thomas Sankara afin de s’assurer que ce sont bel et bien les restes du président du CNR (Conseil national de la révolution) qui s’y trouvent, voilà ce que vont plaider ce jeudi matin, 22 janvier 2014, les avocats de la famille de l’illustre disparu devant la chambre civile du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou.
Le 15 octobre 1987, le capitaine Thomas Sankara et 12 de ses camarades d’infortune ont trouvé la mort au sein des locaux du Conseil de l’Entente à Ouagadougou à l’occasion du coup d’Etat qui a porté au pouvoir le Front populaire du capitaine Blaise Compaoré. Depuis, il est de notoriété publique que les victimes ont été inhumées au cimetière de Dagnoën.
Mais aujourd’hui, la famille Sankara veut aller au-delà des présomptions, elle veut s’assurer scientifiquement que ce sont effectivement les restes du président du CNR qui sont dans la tombe de Dagnoën. C’est pourquoi, par l’entremise de ses avocats, une assignation aux fins d’expertise d’une tombe présumée être celle de Thomas Sankara a été formulée.
En rappel, dans les colonnes de L’Observateur Paalga du 3 juillet 2012, Me Prosper Farama, pour qui il ne faut laisser place au doute, insistait, en ces termes, sur la nécessité d’expertiser le contenu de cette tombe : «Aujourd’hui, tout le monde va sur une tombe en supposant que c’est celle de Sankara. Mais qui peut juridiquement attester que c’est bel et bien la tombe de Thomas Sankara ? Même si on y avait enterré un mouton, c’est sûr, tout le monde irait s’incliner sur la sépulture en pensant que c’est celle de Sankara parce que tout simplement il est écrit dessus feu Thomas Sankara. Donc au point de vue strictement juridique, il est important qu’à un moment on puisse certifier, d’un point de vue scientifique, que ce sont les restes du président Thomas Sankara dans cette tombe».
Cette requête d’authentification des restes du leader de la révolution d’août 83 était une procédure qui pendait depuis longtemps devant les juridictions burkinabè. Avec l’examen de cette assignation ce jeudi, les avocats espèrent que les juges vont accepter de désigner un expert qui sera chargé de procéder aux expertises scientifiques nécessaires pour certifier qui est enterré dans cette sépulture.
Pour cela, il faudra probablement exhumer le corps pour procéder aux analyses idoines. Dans cette perspective, depuis longtemps, la famille Sankara a déjà préparé des échantillons d’ADN qu’elle mettra à la disposition de l’expert pour les différents tests scientifiques d’authentification des restes du capitaine Sankara.
Lors de l’audience, aujourd’hui, le tribunal accédera-t-il à la requête de la famille Sankara ? Personne n’en a aucune idée. Mais si cette expertise était acceptée et qu’à terme elle authentifiait cette tombe comme étant véritablement celle de l’homme du 4-Août, cela apporterait de l’eau au moulin des avocats de la partie civile, qui avaient depuis longtemps déposé une «plainte contre X pour assassinat» de Thomas Sankara. Ils pourraient donc réveiller cette dernière plainte qui sommeille dans les labyrinthes de la justice burkinabè.
Même si la plainte contre X pour assassinat n’est pas encore enrôlée, il faut se souvenir que celle contre X pour enlèvement et séquestration sur la personne de Thomas Sankara a été instruite. Cette dernière a même été vidée en dernier ressort par la chambre criminelle de la cour de cassation le 28 juin 2012. Les juges avaient, en la forme, déclaré le pourvoi recevable, mais dans le fond ils avaient rejeté la plainte, car la jugeant mal fondée. En français facile, il faut retenir que pour la Cour, il n’y avait pas lieu, après examen du dossier, d’ouvrir une enquête.
Me Prosper Farama avait justifié à l’époque cette plainte pour enlèvement et séquestration en se fondant sur le constat qui est qu'«au jour d’aujourd’hui, tout le monde suppose que le président Thomas Sankara est mort. Dans cette hypothèse, à part ceux qui l’ont tué et enterré, ni vous ni moi ne pouvons attester que Sankara est mort. C’est vrai qu’il y a eu un certificat de décès qui a été délivré à l’époque mais chacun sait les circonstances dans lesquelles il a été établi. Lorsqu’on établit un certificat en disant que le président Sankara est mort d’une «mort naturelle» alors que lorsqu’il quittait sa famille il se portait bien, car il n’avait pas été déclaré malade, on se demande bien de quelle mort naturelle il a pu mourir sans que sa famille ait pu rentrer en possession de son corps. Ce sont tous ces éléments qui nous ont emmenés dans une logique purement juridique à déposer une plainte pour enlèvement et séquestration en supposant que quelqu’un l’aurait enlevé et le détiendrait quelque part».
On l’aura remarqué, l’affaire Thomas Sankara est un véritable dossier judiciaire à plusieurs tiroirs.
Nous y reviendrons !

San Evariste Barro

 Commentaires