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Le Quotidien N° 967 du 20/1/2014

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Blaise compaoré et l’article 37: Savoir lire les signes du temps
Publié le mardi 21 janvier 2014   |  Le Quotidien




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Le succès de la manifestation de l’opposition le 18 janvier dernier continuera encore longtemps d’alimenter les conversations. Ce fut un grand moment d’expression démocratique que le Burkina a rarement connu. Sur ce plan, on peut dire que c’est tout le pays qui gagne en maturité en politique. Mais du côté des acteurs politiques qui s’opposent sur le terrain, le résultat se mesure en termes de gagnants et de perdants. A ce jeu, les organisateurs de la marche nationale ne peuvent que se frotter les mains. Ils ont réussi ce qu’aucun opposant, ces dernières décennies, en tout cas sous le règne de Blaise Compaoré, n’a pu réaliser. C’est donc avec sérénité qu’ils attendent de voir comme leurs adversaires politiques vont prendre les choses. A ce niveau, si le premier communiqué du gouvernement laissait transparaitre un souci d’apaisement, il en va tout autrement du comportement des uns et des autres sur le terrain. La suite des événements a tendance à démontrer le contraire de l’esprit du communiqué gouvernemental. On assiste en effet à une agitation de certains caciques du régime, dans les discours et dans les actes. Ils tiennent ainsi de petits meetings dans leurs villages, pour continuer à nier l’évidence : l’irrésistible montée en puissance des forces de l’opposition et des contempteurs de la révision de l’article 37.

Il est toujours des gens qui continuent, dans les cercles du pouvoir, à tenir un langage arrogant et méprisant vis-à-vis des opposants au cisaillement de la Constitution. Le plus grave, c’est qu’ils se chatouillent pour rire. Ils invoquent ainsi leur majorité à l’Assemblée nationale et dans les collectivités locales, pour se croire investis de la légitimité nécessaire pour faire ce qu’ils veulent. Donc, pour eux, la manifestation du 18 janvier dernier ne peut leur dévier de leur chemin. Les moins hypocrites, eux, annoncent une contre-manifestation, qui sera encore plus grandiose que celle de l’opposition. On attend de voir. Ce qui est sûr, tous ces serviteurs du pouvoir Compaoré, par leur zèle, continuent à dénier la réalité. Ils refusent toujours de prendre conscience de l’évolution des mentalités chez les Burkinabè, en particulier chez les jeunes. Beaucoup sont frustrés de voir un clan tenir le pays, en faire sa propriété privée . Et pour eux, 2015 doit sonner le glas de la démocratie verrouillée qu’est celle du Burkina. Ils ne sont pas contre un homme, en l’occurrence Blaise Compaoré, ils sont contre un système de gouvernance qui ne laisse aucune place au respect de la Constitution et à une saine compétition électorale. Ils sont intransigeants. En aucune façon, ils ne veulent voir à nouveau ce rendez-vous avec l’histoire, ajourné, à cause d’un nouveau tripatouillage.

En d’autres temps, Laurent Gbagbo avait été traité de tous les noms d’oiseau, y compris celui de boulanger, pour faire allusion à ses voltefaces permanentes. Le Burkina est-il en passe d’avoir lui aussi son président boulanger ? C’est à cette question, que cette foule qui se met debout, comme un seul homme, à chaque mot d’ordre de l’opposition, se pose, non sans inquiétude. Du fond de sa prison de la CPI, Gbagbo doit rire sous cape. Il se dit sans doute que sur ce coup- là, Blaise Compaoré est sur ses traces, et est aussi en train de passer maître dans l’art de se dédire. Mais on ose croire qu’il n’en sera rien, et que Blaise Compaoré saura lire les signes du temps. Il lui faut cette ultime lucidité politique qui lui éviterait de ramer à contre-courant des aspirations nouvelles des Burkinabè. Ce qu’on a vu ce 18 janvier, en tout cas, ne peut laisser aucun dirigeant indifférent. Reste à savoir quel choix fera le président Compaoré. Entre les chants des sirènes l’appelant à demeurer au pouvoir envers et contre tout, et le respect strict de la Constitution et de son article 37, il doit faire un seul choix. Il n’y a pas de calculs politiciens qui vaillent en la matière

La Rédaction

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