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L’Observateur Paalga N° 8540 du 20/1/2014

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Bobo-Dioulasso : la place Tiéfo Amoro débordée
Publié le lundi 20 janvier 2014   |  L’Observateur Paalga




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Combien étaient-ils ce samedi matin à Bobo-Dioulasso pour cette marche placée sous l’égide de la coordination provinciale des partis d’opposition du Houet ? Inutile d’avancer un quelconque chiffre, et disons tout simplement que la grande place Tiéfo Amoro qui était le point de ralliement a refusé du monde. Et le moins que l’on puisse dire est que le mouvement déclenché par l’opposition politique et les organisations de la société civile en cette matinée du samedi 18 janvier 2014 a connu un réel succès populaire à Bobo-Dioulasso, avec la participation massive de la population et particulièrement des jeunes.
Les organisateurs de cette marche à Bobo-Dioulasso vont peut- être s’en vouloir de n’avoir pas pu diriger les opérations à leur guise. Et pour cause. Moussa Zerbo de l’UPC, Bassière Nestor de l’UNIR/PS et autres s’attendaient bien évidemment à une forte mobilisation, mais certainement pas à un tel degré. Car de mémoire de Bobolais, jamais la place Tiéfo Amoro n’avait accueilli autant de monde. Les choses iront d’ailleurs plus vite que prévu avec cette marée humaine qui ne cessait de déferler dès les premières heures de la matinée au point de ralliement.

Et visiblement les organisateurs avaient du mal à maîtriser cette foule surexcitée qui continuait à scander les slogans hostiles au président Blaise Compaoré. Toutes les conditions semblaient désormais réunies pour le début des choses sérieuses. Et c’est peu avant neuf heures que le flot des manifestants va se déverser sur l’avenue de l’Unité pour se diriger vers le boulevard de l’Indépendance. De là, les marcheurs, dans un tohu-bohu, vont poursuivre leur mouvement en passant par l’Avenue de la Liberté avant de rejoindre leur point de départ. Le Ditanyè, des slogans hostiles au président Compaoré et au CDP, ou encore des chansons improvisées pour dénoncer la corruption, l’affairisme, le népotisme, etc., ont rythmé cette marche qui aura duré plus d’une heure.

De nombreux manifestants, balai en main ou brandissant des pancartes ne cessaient pour leur part de réclamer le départ du président Compaoré. En résumé, les manifestants de ce 18 janvier à Bobo-Dioulasso n’avaient que trois préoccupations majeures : la non-modification de l’article 37, le rejet du Sénat et enfin l’alternance. Et malgré cette mobilisation qui semblait dépasser les espérances, les organisateurs ne pouvaient que se réjouir du bon déroulement de la manifestation et du respect des consignes par les marcheurs. Puisque jusqu’au moment où nous quittions les lieux, aucun incident n’avait été signalé même si des tentatives de débordement ont été observées, qui ont pu être maîtrisées au bon moment.

Jonas Apollinaire Kaboré

Les à-côtés de la marche

• Un groupe de jeunes s’est fait distingué au cours de cette marche par les tee-shirts de couleur rouge qu’ils arboraient fièrement. Et c’était aussi la couleur dominante de leur banderole et sur laquelle on pouvait lire. "Mouvement en rouge, Faso Kunko" (mot dioula qui pourrait tout simplement signifier notre engagement pour la cause de la Nation). Voilà qui nous rappelle les chemises rouges de Thaksin Shinawatra en Thaïlande qui ont souvent manifesté pour réclamer le départ du Premier ministre et du gouvernement.

• Les rumeurs sur d’imminentes démissions de militants de la section provinciale du CDP dans le Houet se faisaient de plus en plus entendre durant la marche. Certains ont même avancé des noms que nous nous gardons de citer encore. Mais plus aucun doute sur la démission de l’ex-maire CDP de l’arrondissement de Dafra. Sidi Sanogo a en effet été aperçu samedi à la place Tiéfo Amoro, de même que Paul Millogo.

• On n’était pourtant pas loin des actes de vandalisme et de pillage au cours de cette marche lorsqu’un groupe de jeunes s’est détaché du cortège pour se diriger vers le marché central qui n’est qu’à un jet de pierre de la place Tiéfo Amoro. Objectif : obliger les commerçants à fermer boutique pour rejoindre le mouvement, nous apprend-on. Il a fallu beaucoup de tacs pour les ramener à la raison ou plutôt à la place Tiéfo Amoro. Et du coup une polémique s’est installée, et certains de s’en prendre ouvertement au maire de la commune, Salia Sanou, qu’ils accusent de n’avoir pas pris les précautions qui s’imposent en pareille circonstance. Car le marché, du fait de sa proximité avec le point de ralliement, devrait d’être fermé le temps d’une matinée afin de parer à toute éventualité, dit-on.

• Certaines personnes ne manquent jamais d’imagination et de créativité pour tirer profit de toutes les situations qui se présentent à elles. En une matinée, le balai était devenu le produit le plus prisé à Bobo-Dioulasso. Et ce jeune garçon en a donc profité pour se faire de l’argent. Lui, qui dit avoir connu une rupture de stock après avoir écoulé deux sacs de balai durant la marche. Et chaque balai était vendu à 200 francs. Mais seulement l’un de ses clients qui dénonçait la cherté de sa marchandise menace de le faire balayer à la prochaine marche. A bon entendeur...

• Un véhicule transportant une mariée et qui se dirigeait certainement vers la mairie centrale de Bobo pour une cérémonie nuptiale a eu la malchance de rencontrer sur son chemin le long cortège des marcheurs. Et malgré les nombreux détours, il n’a pu poursuivre son chemin, obligé qu’il était de patienter jusqu’après le passage du convoi. On comprend alors l’amertume d’une des accompagnantes qui semblait verser des larmes chaudes. Mais espérons qu’il y a eu plus de peur que de mal et que la future mariée a pu réaliser son rêve avec l’homme de sa vie. Heureux ménage.

Rassemblés par

JAK

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