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L’Observateur Paalga N° 8540 du 20/1/2014

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Journée nationale de protestation : 18 Janvier, date historique
Publié le lundi 20 janvier 2014   |  L’Observateur Paalga


Marche-meeting
© aOuaga.com par A.O
Marche-meeting de l`opposition : des milliers de personnes dans la rue à Ouagadougou
Samedi 18 janvier 2014. Ouagadougou. Des milliers de personnes ont marché dans les rues dans le cadre de la Journée nationale de protestation de l`opposition contre le Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution


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Pôle d'attraction aussi bien des médias internationaux que des chancelleries étrangères(1), le Burkina l'aura, en effet, été ce samedi pluvieux 18 janvier 2014 où l'opposition républicaine, confortée par l'arrivée massive des nouveaux démissionnaires du parti présidentiel et la société civile, ont fait corps pour protester contre la révision de l'article 37 de la Constitution, devant offrir un nouveau bail à Blaise Compaoré au terme de son deuxième mandat en 2015, et la mise en œuvre du Sénat. Date historique au pays dit des hommes intègres, au regard de l'immensité de la foule qui a défié la pluie, l'invitée surprise, pour décrier dans l'ordre et la discipline le régime du président Compaoré. En tous les cas, le pire a été évité, et c'est à l'honneur des organisations de cette véritable démonstration de force qui n'ont pas marchandé leurs efforts pour maîtriser leurs troupes. De sources sûres, beaucoup de ces chancelleries, par crainte de débordements, ont donné à leurs ressortissants des consignes de sécurité et de ravitaillement en denrées alimentaires. Mais comme on l'a constaté, il y a eu plus de peur que de mal.

Il est 8h 10 à la place de la Nation (PN) ce 18 janvier 2014. Il pluvine toujours après le début de cette averse à l’aube. Comme le nombre des adhérents au mot d’ordre de l’opposition, les gouttes qui tombent du ciel s’intensifient de minute en minute. C’est ce moment précis qu’a choisi le mouvement du Balai citoyen pour faire son apparition à la PN. C’est devenu un rituel depuis le 29 juin 2013, date de la première marche-meeting organisée par l’opposition politique sous la houlette de l’actuelle chef de file, Zéphirin Diabré : c’est en véritables stars (les têtes d’affiche sont d’ailleurs des artistes très côtés) que ses membres firent leur entrée. Et l’hystérie collective de la foule, devenue entre-temps plus compacte, s’accentua lorsque les animateurs invitèrent sur le podium Smockey et Sams’K le Jah pour le chant guerrier : le Ditanyè, l’hymne national du Burkina Faso.

Pendant que la PN communiait avec le Balai citoyen, des personnalités ont effectué leur arrivée sous la tente qui est prévue pour abriter les officiels de cette manifestation voulue historique par le comité d’organisation présidée par Djézouma Sanon. Du côté de l’abri des journalistes, on entend : «Les démissionnaires sont là !». L’on se demande tout de suite s’il s’agit de Roch Marc Christian Kaboré, de Simon Compaoré, du Larlé Naaba ou encore de Salif Diallo. Négative est la réponse. Il s’agit plutôt de Paul Ismaël Ouédraogo, de Clément P. Sawadogo (ex-ministre de l’Administration territoriale), de Seydou Zagré, ancien maire de Koudougou, etc. Mais pas de Roch, ni de Simon, ni de Larlé Naaba, encore moins de Salif Diallo dont on dit qu’il est actuellement en Afrique du Sud. Ce n’était que partie remise.

9h 32, des habitués du coin arrivent. Maître Bénéwendé Sankara, Arba Diallo, Moussa Boly, Saran Sérémé, Ablassé Ouédraogo… Quelques instants plus tard, Zeph, accompagné de Roch et de Naaba Tigré, arrivent sous les ovations de la grande foule qui piaffe d’impatience pour clamer leur hostilité aux projets politiques du pouvoir de Blaise Compaoré. Mise en place terminée. Le chef de file de l’opposition s’adresse aux Burkinabè sur place : «Dieu a déjà béni notre activité avec cette pluie bienfaisante. Il y a une bonne nouvelle, camarades, la maison de Blaise Compaoré a éclaté». Puis d’appeler Roch Marc Christian Kaboré à venir saluer les croquants. Ensuite Zeph donna la parole à Boukary Kaboré, dit Le Lion pour donner les consignes de la marche. Ce qui fut fait. Le message est clair, pas de casse. Il est 10h 10. C’est le début de la marche.
Pari tenu
Cette journée nationale de protestation, selon le comité d’organisation, a été un véritable coup de semonce pour le régime de Blaise Compaoré. Beaucoup, aux premières heures de la matinée avec ce crachin aussi rare que les larmes d’un chien au mois de janvier, redoutaient une faible mobilisation des populations. Mais c’était sans compter avec la détermination des milliers de Burkinabè qui sont contre la modification de l’article 37 de la Constitution, la mise en place du Sénat et la tenue d'un référendum.

Le camion transportant les leaders de l’opposition se positionne, Zeph est le premier à monter, avec le drapeau national en main. Il joue un peu le rôle de convoyeur pour la circonstance. "Seuls les chefs de partis sont autorisés à embarquer", lance-t-il aux officiels. Une dérogation spéciale est accordée à Roch qui prend place dans le véhicule après le chef de file de l’opposition. Il est à son tour suivi par le Larlé Naba qui, lui aussi, a du mal à se frayer un passage. Simon, quant à lui, reste installé sous la bâche réservée aux journalistes. Penserait-il peut être à une reconversion ?

A l’instar des athlètes, qui attendent le starter avant de se projeter, Zéphirin insiste : «Ne partez pas avant nous, attendez qu’on se mette devant». Mais ses instructions sont plus au moins suivies. Dès lors, la longue file s’ébranle à travers les artères de la capitale. Il est 10h 25. Et les slogans reprennent de plus belle. «Libérez Kosyam ; Blaise bye-bye ; Nous ne voulons plus du papa de Djamila, héi-héi (attention, attention)» reviennent avec insistance.

Le véhicule de commandement de Zéphirin avance très péniblement dans une foule compacte, survoltée mais disciplinée. Peut-être parce qu’il était surchargé, le conducteur avait vraisemblablement dépassé le poids total autorisé en charge (PTAC). Puisqu’il transportait au figuré comme au propre des poids lourds de la politique burkinabè (Zéph, Ablassé, Roch, le Larlé, Arba, Sarah, Me Sankara…).

11h 30, le cortège est à hauteur du palais de justice, certains manifestants, en cette matinée très arrosée, marqueront un arrêt pour vider leur vessie contre le mur du palais. «C’est le palais de l’injustice, on pi… sur tout ce qui ne sert à rien», lancent-ils. Par ailleurs, ceux qui sont restés devant leurs commerces ou services pour manifester leur soutien aux marcheurs sont enjoins de rejoindre la foule. Dans cette ambiance d'hostilité au régime de Blaise Compaoré, les marcheurs regagnent la place qui se remplit à nouveau en un clin d'œil comme un œuf.

12h 14, après 2h 04mn, le camion qui a transporté les leaders politiques durant tout le trajet est de retour. Il fit un tour du podium pour permettre un dernier bain de foule. Le meeting peut maintenant commencer. Mais une personne apparemment n’a pas fait partie de la marche. C’est Simon Compaoré, il est resté scotché à son siège durant ces deux heures, ce qui est largement compréhensible vu son état physique. Diminué qu’il est par cet accident grave dont il a été victime un soir du mois de mars 2012 alors qu’il revenait du congrès historique du CDP qui les avait écartés, lui et certains de ses compagnons démissionnaires.

A la tribune, c’est la coordination nationale du Balai citoyen, représenté par le rappeur Smockey, qui est la première à haranguer la foule. Pour le patron du studio Abazon, «Blaise Compaoré doit se retirer de la course à la présidentielle de 2015, c’est la seule porte honorable qui lui reste». Puis c’est le communiqué n°2 de l’état major permanent de crise (EMPC) qui est livré par Claude Ouédraogo, le plus jeune des présidents de parti d’opposition (voir encadré).

L’un des maîtres de cérémonie signale la présence de l’ancien maire de Ouagadougou et demande une ovation pour lui. Puis il invita Hama Arba Diallo à s’adresser à une foule de plus en plus surchauffée malgré la fraîcheur due à la pluie. «Que Blaise voie qu’on a mouillé le maillot. Il doit aussi mouiller le maillot ou partir. Aujourd’hui, nous sommes tous CDP, c’est-à-dire Compaoré Doit Partir», lança-t-il à une foule en liesse. Selon le député-maire de Dori, avec 2014, un jour nouveau se lève sur notre pays, avec l’arrivée d’éléments conscients du parti présidentiel face à l’obstination de la patrimonialisation du pouvoir de Blaise Compaoré. A la fin de l’allocution de M. Diallo, Saran Sérémé, présidente du PDC, et Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement, se succédèrent au pupitre. Le deuxième a même invité tous les «nouveaux opposants» (les célèbres démissionnaires du 4 janvier) à venir saluer le public qui les réclamait. Ce qui fut fait dans une ambiance vraiment de meeting.

«Nous exigeons la dissolution de la FEDAP/BC»

Enfin, vint le discours final pour cette journée mémorable pour les chantres de l’alternance. Il a été prononcé par le chef de file de l’opposition politique, Zeph. Celui-ci a d’abord salué la mobilisation historique des populations à travers le Burkina, en particulier celle des jeunes. Il a soutenu qu’à partir de ce jour, partout dans le monde entier, on est informé que les Burkinabè ne veulent pas du Sénat encore moins du pouvoir à vie. «A partir d’aujourd’hui, rien ne sera plus comme avant, car le pouvoir de Blaise Compaoré a tremblé», a-t-il déclaré avant d’exiger du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité la dissolution de la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), car c’est une association qui fait de la politique, et c’est illégal. Il a ensuite salué le courage des démissionnaires et a affirmé haut et fort que l’opposition politique burkinabè «accueille tous les patriotes, quel que soit leur passé, convaincus qu’ils veulent tous l’alternance». Le président de l’UPC a conclu en déclarant que l’opposition a conquis le cœur des Burkinabè par la justesse de ses positions et la noblesse de ses combats ; qu’elle a les hommes et les femmes qu’il faut pour gérer le pouvoir d’Etat, et ça aussi le peuple l’a compris. Avant de prendre congé des pourfendeurs de la modification de l’article 37, de la mise en place du Sénat ainsi que de la tenue d’un référendum, Zéphirin Diabré leur a demandé de rester mobilisés pour les prochains mots d’ordre.

Roch Marc Christian Kaboré, quant à lui, n'a pu échapper aux hommes de médias à l'issue du meeting. Selon l'ancien président de l'Assemblée nationale, lui et ses camarades ont tenu à prendre part à cet événement historique pour rester conséquents avec eux-mêmes.

Soungalo démissionnaire ?

Pendant que tout le monde attend l’arrivée du chef de file de l’opposition politique et des ex-ténors du CDP passés de l'autre côté, une rumeur circule dans le cercle des reporters. Elle fait état de la démission du président de l’Assemblée nationale, Soungalo Ouattara, du parti au pouvoir. Elle daterait même de la veille, à en croire certains.

Le show du bibèèga national

Avant l'arrivée du chef de file de l’opposition et des ex-ténors du CDP vers l’unique entrée de la place de la Nation (côté Médiateur du Faso), le bibèèga (1) national, Simon Compaoré, surprend tout le monde en se frayant un passage dans un trou de souris côté ouest (Mess des officiers). Arrivé quelques instants plutôt, l’enfant terrible de Mankougdougou (2) refusait de rejoindre les sièges des officiels, malgré les invites et l’insistance du protocole, de Sams’K et de Smockey, de certains confrères, etc. D’un air grave, les bras croisés, le visage fermé, l’homme semble mesurer le gigantisme de la mobilisation et la répulsion des manifestants contre la révision de l’article 37 et la mise en place du Sénat. «Je veux rester avec le peuple», aurait-il lâché avant finalement d’accepter de prendre place sous la tente réservée aux hommes de médias. Sacré Tebguéré (3) ! C’est au même moment que Zeph, Roch et le Larlé Naaba apparurent et prirent place aux côtés de leurs devanciers, sous des acclamations très nourries.

Les pickpockets étaient aussi de la partie

En tout cas, l’occasion était trop belle pour que les pickpockets la laissent filer. Eux qui étaient venus à cette marche-meeting pour soigner leur janviose. Pascal Marie Ilboudo, un des démissionnaires du CDP s’est vu piquer ses deux téléphones portables. Un baptême du feu qu’il n’est certainement pas près d’oublier. Le sac d’une envoyée spéciale d’un média étranger, contenant ses effets personnels, a été aussi chapardé. Un de nos confrères ouagalais, alors qu’il s’apprêtait à tendre son dictaphone à Roch Marc Christian Kaboré, a cherché son Iphone en vain dans ses poches. Tout est allé tellement vite pour lui qu’il s’est demandé à quel moment cela est arrivé. Ah, le métier de journaliste, qu’il n’est pas du tout aisé ! Mais enfin, un proverbe bien populaire de chez nous n’enseigne-t-il pas qu’il est impossible d’organiser des funérailles sans que cela ne coïncide avec la disparition d’un bouc dans le village ?

Les démissionnaires en véritables rock stars

Comme les Etalons à leur retour d’Afrique du Sud après leur chevauchée fantastique en 2013, les responsables des partis d’opposition ont paradé dans des artères de Ouaga à bord d’un camion. Mais les plus à l’honneur du jour étaient sans conteste les nouveaux opposants dans l’embarcation, à savoir Roch et le Larlé Naaba. A chaque étape de la marche, ils étaient ovationnés, le premier répondant d’un poing levé, le second d’un v de victoire. «A Roch ramb ya rappa !», pouvait-on entendre çà et là. Traduction, «les Roch-là sont des garçons !».

Naaba Abga ressuscité

En voulant annoncer la présence du «naaba révolutionnaire» pour qui il a été demandé et obtenu une ovation de la part du public, le PCO de la manifestation a désigné le Larlé Naaba Tigré par le nom de son illustre grand-père Abga (le tigre). Un lapsus qui a cependant plu à la foule qui a semblé dire que celui qui a rendu le tablier de toutes les structures le rattachant au pouvoir en place mérite qu’on l’appelle ainsi. Son grand-père ayant été un grand homme.

Roch, Salif et Simon en stage probatoire ?

Zéphirin Diabré s’est dit fier et heureux d’accueillir dans la grande famille de l’opposition ceux qui ont eu le courage de quitter le navire CDP. Ceux-là qui ont choisi de rejoindre le peuple, de ne plus servir le dessein d’un seul homme, de sa famille et de son cercle. Pour lui, l’opposition ne regarde pas le passé mais l’avenir. L’Opposition n’est ni sectaire ni revancharde. Cependant, elle observe, avec le peuple, les démissionnaires avec vigilance. En outre, leur arrivée doit nécessairement contribuer à unir et à fortifier l’opposition et non à la diviser et à l’affaiblir. Ces derniers doivent apporter la preuve palpable qu’ils ont quitté définitivement le parti d’Assimi Koanda. Mais aussi, ils doivent se comporter et agir comme des opposants sincères et déterminés qui contribueront à la victoire finale du peuple en dépit de leurs divergences et différences.

10 000 ou 250 000 manifestants ?

Comme il faut s’y attendre en pareille circonstance, la querelle des chiffres s’est également invitée à la marche-meeting. Ainsi, alors que la police parle de 10 000 manifestants, les organisateurs eux, avancent les chiffres de 250 000 personnes à Ouagadougou et de 500 000 à travers le pays. Le constat à l’œil nu permet néanmoins de noter que la foule pouvait remplir au moins deux fois le stade du 4-Août qui compte 35 000 places.

Cours d’histoire

Les allocutions lors du meeting ont été l’occasion pour les intervenants de donner des cours d’histoire à l’assistance. Ainsi, l’artiste rappeur Smockey, porte-parole du mouvement le Balai citoyen, a rappelé que Blaise Compaoré avait dit en 1987 après l’assassinat de Thomas Sankara : «Je n’ai jamais rêvé du pouvoir. Je ne m’y accrocherai pas.» «26 ans après, il est toujours là», souligne Smockey, qui invite «le président du Faso à entrer quand même dans l’histoire en passant le témoin à son successeur dès 2015». Le «sage» Arba Diallo, à son tour, ajoutera : «Nous n’avons qu’un Moro Naaba. Tout autre prétendant veut voler l’histoire».

Rassemblés par

HS - MAO - JSO

Notes :

1) Un dur à cuire, un brave

2) Nom originel du quartier Gounghin de Ouagadougou dont est originaire Simon Compaoré

3) Sobriquet attribué à l’ancien maire de la capitale au moment où il était aux affaires

500 jeunes volontaires pour assurer la sécurité

Si la marche a pu se dérouler sans incident majeur, c’est sans doute grâce au dispositif sécuritaire mis en place sous la coordination du responsable de la Sécurité, Léonce Zagré. Au dire de ce dernier, 12 équipes composées d’environ 500 jeunes volontaires s’en sont chargés. Pour ce faire, ils ont été divisés en deux équipes, à savoir une fixe (postée au niveau de la place de la Nation, de la Place des cinéastes, de la SONABEL, du rond-point des Nations unies) et une autre mobile, encadrant la marche tout le long du circuit de 4,4 km. A cela s’ajoute la présence d'éléments de la Police nationale postés à certains carrefours stratégiques.

Pluie de mangues ou pluie de marcheurs ?

Une pluie en janvier ? La coïncidence de la pluie matinale du 18 janvier avec la marche-meeting organisée par l’opposition politique n’a pas manqué de faire couler beaucoup d’encre et de salive, car on est en Afrique avec ses croyances et autres mysticismes sur certains phénomènes de la nature. Pour les uns donc, ce serait Blaise Compaoré qui a fait venir des Dozos pour provoquer une pluie afin d’empêcher la manifestation ou au moins d'en amoindrir la mobilisation. Pour les autres, cette flotte hors de saison serait le fait des wack-men de l’opposition, qui ont appelé la pluie afin d’atténuer la chaleur et la poussière qui auraient pu jouer négativement sur le niveau de participation des manifestants.

Ce qui est sûr, pareille pluie en saison sèche, on en connaît généralement entre les mois de février et mars appelées «pluies de mangues». D’ailleurs, si l’on en croit le directeur général de la météorologie, Ali Jacques Garané, intervenant au journal de 20h du même jour à la RTB, avec ou sans marche-meeting, la pluie serait tombée, car il s’agit d’une averse consécutive à des perturbations qui généralement passent dans les zones tempérées, les régions extratropicales : «Lorsque vous avez une dépression qui passe sur ces régions, il y a ce qu’on appelle la queue de la dépression qui est un couloir dépressionnaire qui peut descendre jusqu’à nos régions, nos latitudes et aspirer l’humidité de l’air qui est de l’océan Atlantique et pouvoir amener sur notre pays de l’humidité et qui dit humidité dit formation de nuages qui peuvent évoluer jusqu’au stade orageux ou pluvieux orageux comme on l’a constaté le matin du 18 janvier.» Ainsi pour la deuxième fois en 50 ans, les Ouagalais ont vécu une pluie en janvier. Le phénomène n’est pourtant pas rare pour les autres localités du pays, à l’image de la ville de Pô qui détient le record avec 11 précipitations enregistrés dans le mois de janvier durant le dernier demi-siècle. La pluie du 18 janvier a d’ailleurs concerné les parties ouest et centre du pays. Ainsi, on a enregistré 22,2 mm à la Vallée du Kou, 21,2 mm à Boromo, 13,6 mm à Bobo Dioulasso, 2,4 mm à Ouahigouya, 1,1 mm à Pô, 0,5 mm à Dédougou. A Ouagadougou, 0,5 mm au niveau de l’aéroport et 12,3 à Somgandé.

H.S.

Communiqué du SIG

Le gouvernement «félicite les acteurs pour cette manifestation pacifique»

Le samedi 18 janvier 2014, à l’appel du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), des manifestations ont eu lieu à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et dans d’autres localités de l’intérieur du pays pour protester contre la mise en place du Sénat, l’éventuelle révision de l’article 37 de la Constitution et la politique du gouvernement. A travers marches et meetings, ces manifestations qui ont été encadrées par les services d’ordre du CFOP et les forces de l’ordre se sont déroulées dans le calme. Les manifestants se sont exprimés dans le respect de l’ordre dans les différentes villes où ils ont prononcé des discours déclinant leurs préoccupations. Le gouvernement prend note de leurs attentes et les assure de sa bonne disposition au dialogue dans le cadre républicain, la tolérance et le respect des différences politiques. Le gouvernement tient par ailleurs à saluer le sens élevé de la responsabilité des membres du CFOP et félicite les acteurs pour cette manifestation pacifique qui doit plus que jamais inspirer l’ensemble de la classe politique. C’est à ce prix que les espaces d’expression démocratique se consolideront et partant, la stabilité et la paix sociale, chères à notre peuple.

Le Service d’Information du Gouvernement

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