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Médiation crise malienne : Exit Blaise Compaoré
Publié le lundi 20 janvier 2014   |  L’Observateur


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© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, répondant aux voeux de nouvel an du corps diplomatique le 7 janvier 2014 à Ouagadougou


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Lors de l’audience présidentielle à lui accordée par le président du Faso, Blaise Compaoré, hier dimanche à Kosyam, le représentant spécial adjoint de la mission onusienne au Mali, le Pr Abdoulaye Bathily, semblait vouloir faire remarquer aux journalistes que le fait que la volonté du Mali et de la communauté internationale est de se tourner vers l’Algérie pour la résolution de la crise entre l’Etat malien et les groupes armés au nord ne signifiait nullement que l’on lâchait le Burkina Faso. «L’Algérie étant bien un voisin du Mali, elle peut tout aussi bien aider à la recherche de solutions», a-t-il ajouté, malicieux. De la provoc’ ? Non, le Sénégalais est bien dans son rôle. Quand on est nommé à ce genre de poste, il est nécessaire d’user de la langue de bois, en somme, d'être un peu diplomate sur les bords, sinon le risque est grand de se brûler les ailes.

Mais les faits sont là, têtus, et le désaveu n’est pas loin. Visiblement le Mali ne voit plus d’un bon œil la poursuite de la médiation du président Compaoré. Il en est de même du côté international avec les Nations unies. Samedi et dimanche derniers, le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, était l’hôte de Bouteflika. Officiellement il était question de visite de travail. Pour beaucoup cependant, pas besoin de boule de cristal pour savoir qu’il séjournait au pays de Boumédiene pour relancer les pourparlers avec les mouvements rebelles de son pays. En un mot comme en mille, Bamako se rapproche d’Alger, avec ce risque que le divorce soit bientôt consommé avec Ouagadougou. Une situation qui donnerait plus de relief à la position du Bamako officiel, qui ne cachait pas ses suspicions à l’égard du Burkina, qualifié de complaisant vis-à-vis des rebelles, notamment le MNLA. D’aucuns se souviennent de l’ire d’IBK quand le président burkinabè avait eu ce propos : «La question de l’Azawad doit être réglée avant l’élection législative». «Au Mali, l’Azawad n’existe pas !» a été la réplique cinglante du locataire du palais de Koulouba, ulcéré. Un autre argument, inavouable, qui se susurrait est que ce serait plus valorisant de traiter avec le grand voisin qu’est l’Algérie plutôt que d’avoir affaire à cet alter-ego qu’est le «petit» Burkina.

Le hic est que même les mouvements rebelles semblent désormais vouloir tourner le dos à celui qui leur offre gîte et couvert jusque-là ; même si, aux dernières nouvelles, une aile d’un important groupe de Touaregs armés du nord du Mali vient de dénoncer la plateforme récemment signée à Alger par des responsables de mouvements armés de la région demandant à Alger de prendre la main dans la médiation de la crise dans le nord du Mali. Ingrat, va ! Aujourd’hui, les masques sont tombés. Comment le principal concerné qu’est Blaise Compaoré va-t-il finalement accueillir la nouvelle ? Notre souhait serait qu’il ne la prenne pas à mal. A quelque chose, malheur est bonne ? Disons plutôt qu’à quelque chose, Algérie est bon. Par ces temps qui courent, notre pays aura certainement besoin à l’interne des talents de négociateur de son président. Et seront tout pantois beaucoup de ses compatriotes qui se plaignaient de le voir chaque fois jouer au pompier dans d’autres contrées, en ignorant royalement les flammèches naissantes par-ci par-là au Pays des hommes intègres. Ils pourraient alors s’écrier avec joie en se tapant la poitrine : «Maintenant, nous avons notre président à nous».



Issa K. Barry

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