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Le Quotidien N° 965 du 18/1/2014

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Journée nationale de protestation aujourd’hui : Le tournant décisif de l’histoire du pays
Publié le samedi 18 janvier 2014   |  Le Quotidien


Marche-meeting
© aOuaga.com par A.O
Marche-meeting du 18 janvier : l`opposition fait le point des préparatifs
Jeudi 16 janvier 2014. Ouagadougou. Le chef de file de l`opposition politique, Zéphirin Diabré, a animé une conférence de presse pour faire le point des préparatifs de la marche-meeting du 18 janvier contre la mise en place du Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution


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Voici enfin le Burkina qui revient de loin pour entrer dans le cercle restreint des Etats où les forces antagonistes en présence semblent disposer d’une même puissance. Pour sûr, tout porte à croire que la peur, les angoisses ont changé de camp, faisant ainsi disparaître l’arrogance, le mépris dont aimait se prévaloir une certaine classe minoritaire, prête à tout pour assouvir ses desseins. Eh oui, sans conteste, reconnaissons que nous sommes dans un Burkina nouveau, fait d’équilibre de forces et d’épanouissement de toute une population jadis embrigadée dans une dynamique qu’elle n’a nullement ni choisie, ni voulue.
Il aura fallu l’année 2013 pour voir une conscience collective se dresser contre ce qu’on peut légitimement appeler la confiscation du destin d’un peuple. Depuis lors, les choses bougent très rapidement et les évènements tendant vers la rupture se succèdent au grand dam de ceux qui, jusque-là, faisaient et défaisaient les gens. Une rupture d’autant plus profonde quand on sait qu’on assiste, depuis le début de l’année, à une hémorragie du parti majoritaire qui a été réduit à sa portion congrue. Le CDP cesse d’être l’assurance vers laquelle tout le monde accourait. Ce pour lequel certains y ont adhéré a cessé d’être. Dès lors, on assiste à une débandade en cascades. Ces démissions, conduites par le trio Roch, Salif et Simon, des hommes rompus à la politique et qui connaissent bien les arcanes du pouvoir, fissurent le parti au pouvoir. Affaibli par ces départs, le parti présidentiel n’a plus la notoriété d’antan du fait notamment de son orientation aux antipodes de la plus grande masse.
Et c’est dans cette ambiance de démissions en cascades qu’intervient la journée nationale de protestation, à l’appel de l’opposition politique, le 18 janvier prochain. Une date qui constitue, sans doute, un tournant décisif pour notre pays. En effet, cette journée, après les deux dernières qui ont connu une mobilisation monstre, s’annonce historique. Historique en ce sens que selon toute vraisemblance, personne ne se fera conter l’évènement. Historique en ce sens que c’est la première fois que les fidèles amis du président Blaise Compaoré entendent descendre dans la rue pour décrier la gestion de celui qu’ils ont soutenu depuis plus de deux décennies. Historique enfin en ce que cette journée de manifestation est comme un dernier avertissement au président et à ses affidés quant à leurs velléités de modifier l’article 37 de la Constitution et d’installer une institution impopulaire. Aujourd’hui plus que jamais donc, il semble que les pourfendeurs de ces réformes sont déterminés à mener le combat jusqu’au bout. Plus nécessaire pour les défenseurs de celles-ci de s’obstiner à défier toute cette marée humaine, toutes ces voix, pour passer outre. La sagesse commande de revoir la copie en ayant une lucidité intellectuelle et en mettant de côté l’outrecuidance suicidaire dont certains aiment se gargariser. Alors, si de tout point de vue le berger n’a plus le contrôle de la troupe, cette saignée au CDP est un signal fort qui nécessite hic et nunc une autre analyse de la situation nationale. Ce n’est pas faire une erreur qui est grave, mais persister dans celle-ci qui diabolique, dit un proverbe populaire. Ceci dit, les acteurs décriés doivent mesurer l’ampleur du mouvement. Ils doivent comprendre qu’il est temps de ne pas persister dans la déviation de l’éthique et de la morale que s’est forgée notre société. De nos jours, l’inopportunité de leurs intentions monarchiques a fini par convaincre plus d’un. S’il est vrai qu’on ne peut pas réveiller celui qui ne dort pas, l’éducation africaine et l’honnêteté intellectuelle exigent de reconnaître que la majorité a pris fait et cause pour la non modification de l’article 37 et la suppression pure et simple du Sénat des institutions républicaines. Une volonté populaire suffisamment exprimée et que le président du Faso n’a pas voulu entendre. Il fallait, pourtant tout simplement, tirer leçons des précédentes manifestations pour abandonner tous les projets qui divisent profondément la société burkinabè. Mais, le pouvoir de la 4e République, au lieu d’anticiper en mettant en confiance les différents acteurs, a voulu jouer sur le temps, son allié naturel. Une stratégie qui, visiblement, s’est soldée par un échec cuisant. Désormais, une seule option reste au pouvoir: déclarer l’abandon pur et simple de toutes les questions querellées. C’est pourquoi, après la marche du 18 janvier, un discours fort du chef le l’Etat serait la bienvenu .

La Rédaction

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