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Le Quotidien N° 965 du 17/1/2014

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Saran Sereme répond à Guillaume Soro : « Vos déclarations sont dignes d’un rebelle instrumentalisé »
Publié le vendredi 17 janvier 2014   |  Le Quotidien


Assemblée
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Assemblée Nationale du Burkina : Entré parlementaire 2013
Mercredi 06 mars 2013. Ouagadougou.Ouverture de la première session de la 5ème législature. Photo : Guillaume Soro, President Assemblée National de la Cote d`Ivoire.


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La réponse de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, à la lettre ouverte que Aziz Sana, membre du Mouvement ça suffit, lui a adressée et publiée continue à susciter des réactions dans l’opinion nationale burkinabè. Ainsi, à travers la déclaration qui suit, Saran Sérémé Séré, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC), répond au président de l’Assemblée nationale ivoirienne en titrant ainsi : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Pour elle, « les récentes déclarations de Guillaume Soro sont dignes d’un rebelle instrumentalisé et non d’une autorité d’un pays frère ou même d’un frère qui a suscité tant d’admiration ».
« Certaines personnes, même devenues des personnalités, ne savent pas raison garder, en rester dans leur domaine de compétence ou d’action. Nous avons bien peur que vous ne soyez de celles-là Monsieur Guillaume Soro, vous qui aviez été longtemps considéré comme une icône pour la jeunesse burkinabè qui voyait en vous combattant assoiffé de justice, de liberté et de démocratie. Hélas, vos récentes déclarations à l’endroit du peuple burkinabè, sont si choquantes et insultantes pour notre intelligencia, qu’elles nous questionnent quant aux raisons réelles qui les ont motivées à tomber dans cette bassesse, digne d’un rebelle instrumentalisé et non d’une autorité d’un pays frère ou même d’un frère qui a suscité tant d’admiration. Nous ne saurions vous rappeler, en tant que président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, pays frère, les textes qui régissent les relations internationales. Si votre réaction est motivée par le fait que vous êtes un Burkinabè d’un village du Yatenga ou …, affirmez-le clairement, le cas échéant, taisez-vous en attendant d’être sonné et mandaté comme médiateur régional dans les affaires burkinabè. Du reste, les médiations régionales ne concernent pas les questions intra-partis politiques ou tout au plus si cela doit l’être, elles ne sauraient se concevoir que de manière interne aux partis et non officielle. Dans votre réponse à Monsieur Aziz Sana, vous rappelez votre incommensurable amitié avec le président Blaise Compaoré en ces termes : « Je n’aurai jamais la mémoire courte, pour servir à un doyen, frère, et ami d’une si importante exception, un discours mensonger qui ne serait rien d’autre que de l’ingratitude voilée ». Cette reconnaissance peut-elle justifier une aliénation rampante, la perte de vos repères et le non-respect des principes qui étaient d’antan les vôtres depuis étudiant, à savoir la lutte contre toute forme d’injustice contre le peuple. Nous ne saurions imaginer que votre combat puisse être guidé par l’intérêt d’un seul individu ne fusse votre protecteur ou par des intérêts personnels, politiques et économiques. Par ailleurs, vous affirmez que « Si vous avez confiance dans le Che Bogota que vous connûtes à la FESCI à Gagnoa », et pourtant ce surnom qui vous élevait au rang de combattant de la liberté ne vous sied plus et est aujourd’hui aux antipodes de la vision du vrai CHE en qui vous vous identifiez et que le monde a connu comme un des meilleurs combattants contre l’injustice et pour la liberté. Le CHE n’affirmait t- il pas que « celui qui peut voir l’injustice sans s’offusquer, ni la combattre n’est pas un camarade » ? Méritez-vous encore ce surnom de Che ? Sinon, vous auriez dû être du côté du peuple burkinabè qui aspire à un changement véritable après 26 ans de pouvoir du président Compaoré. La sagesse africaine n’affirme-t-elle pas que « La vérité rougit les yeux, mais ne les crève pas ; si cette vérité est sincère, elle ne peut anéantir une amitié, mais plutôt la renforcer ». Vous gagneriez à vous imprégner de notre vraie histoire et savoir que le décollage économique auquel vous vous référez a été entamé pendant la Révolution démocratique et populaire sous l’égide du Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara dont vous taisez expressément l’action de 83 à 87 en affirmant qu’ « il importe à tous de reconnaître que ces trente dernières années sont véritablement les Trente Glorieuses de l’épopée politique Burkinabè, car le bond socioéconomique réalisé par ce pays sous la direction du président Blaise Compaoré est incontestablement remarquable ». Certes, nous avions enregistré des acquis comme des limites depuis 1987, mais cela ne saurait occulter le besoin de changement, ni rendre indispensable un Homme quel qu’il soit. Du reste, nous vous rappelons votre combat contre l’immense président Félix Houphouët Boigny qui a pourtant construit merveilleusement la Côte d’Ivoire, parce que vous ne partagiez pas les mêmes visions et principes politiques. Vous qui ne vous êtes pas gêné de combattre, même par les armes, votre ex-mentor et compagnon de lutte Laurent Koudou Gbagbo, lorsque vous aviez eu des divergences profondes d’idées, de convictions et une opposition farouche dans l’application des principes consacrés dans les fondamentaux, quelle leçon pouviez-vous donnez à « l’opposition burkinabè actuelle, composée pour une grande majorité d’hommes et de femmes politiquement émergés sous la présidence destinale du président Compaoré », mais qui ont des principes et une vision différente de la continuité de la gestion politique du Faso. Etiez-vous en train de manifester une ingratitude à l’égard de Monsieur Gbagbo quand vous le combattiez ??? A chacun ses combats en fonction de ses réalités. Nous avions tous cru en son temps et nous vous avions soutenu dans votre engagement, votre combat et votre détermination, même au détriment de votre vie et de celle de vos compagnons, à vous battre contre l’oppresseur pour la vérité, la justice, la démocratie, l’égalité, l’amour de votre Côte d’Ivoire natale et le bien-être de vos populations. Une question nous taraude l’esprit : aimez-vous réellement le président Blaise Compaoré, vous qui n’êtes pas « adepte de la langue de bois » et qui n’osez lui dire la vérité de respecter la Constitution mainte fois relues et adaptées selon les circonstances? Vous devriez plutôt lui demander de respecter sa parole, les desiderata du peuple burkinabè et non de prendre le risque, par des décisions inconsidérées, de détruire ce beau pays qu’il a contribué à construire et qui s’est également construit à la sueur du front du peuple burkinabè aux prix d’énormes efforts, consensus et sacrifices. Seigneur ! Vos messages et publications à l’endroit de votre « Monument » et de la jeunesse burkinabè rappellent dangereusement les discours de certaines périodes peu glorieuses de l’Afrique du temps des Empereurs et autres Maréchaux Bokassa, Mobutu … Evitez nous ces discours pompeux au Faso ! Votre « ami » le président Blaise Compaoré lui-même connaît l’état psychologique de ses populations, qui ne sont point portées aux éloges dithyrambiques, ni au culte de la personnalité. Elles n’ont d’ailleurs aucun problème de personne à l’égard du président Compaoré qu’elles ont d’ailleurs élu à 80% en 2010, mais elles ont, avec lui, des divergences de principes qui commandent tout simplement le respect de nos fondamentaux, notre Constitution, qu’il a lui-même fait adopter de manière consensuelle et qui met un terme à son mandat en 2015. Nous craignons plutôt que ce ne soit vos insinuations insidieuses « de tragédie humaine… » qui suggèrent à la jeunesse des dérives, qui engendrent le chaos. Arrêtez pendant qu’il est encore temps Mr Soro. Tout en comprenant le souci de préservation de la paix, la cohésion et intégration sous régionale, régionale et continentale, vous ne pouvez-vous arroger le droit de nous imposer un président fut-il « exceptionnel », juste pour la cause de vos médiations et vos intérêts sous-régionaux ? Attendez d’être nommé comme médiateur et n’exagérez pas non plus, votre qualité de « fils adoptif du Burkina Faso ». Votre affirmation est éloquente à ce sujet « Comment ne pas comprendre qu’un tel homme demeure urgemment utile par l’efficience de son leadership en notre communauté sous-continentale et continentale, à l’heure où les avancées du péril terroriste, les officines d’infiltrations fondamentalistes, les crises politiques perlées s’enchaînent avec une bien inquiétante frénésie autour de nous ?». Vous ajoutez qu’ « Il faut et il suffit que l’on comprenne qu’on ne saurait sacrifier 26 ans de pouvoir par un départ précipité ». Seigneur !!! En quoi ce départ consacré et programmé par la Constitution serait-il précipité en 2015 ? Les leçons de la vie nous enseignent pourtant que « les cimetières sont emplis de gens indispensables, cependant le monde continue d’avancer inexorablement ». Puisque vous affirmez que « l’expérience du pouvoir démocratique enracine un homme dans son peuple et un peuple dans son chef. Leur séparation idoine ne saurait se faire par des oukases, mais par un processus mûr, serein, progressif et équitable, dans le respect de la légalité constitutionnelle et de toutes ses possibilités intrinsèques et légitimes ». Je pense alors que le débat est clos puisque nous ne demandions que le respect des normes et de la légalité constitutionnelle. Le peuple burkinabè n’aspire point à « se séparer d’un chef d’Etat légitime comme une entreprise se sépare d’un employé intérimaire ». C’est pourquoi, seules les voies constitutionnelles et légales ont jusque-là été explorées par l’opposition politique et la jeunesse burkinabè. Mais il y a un temps et des limites pour toute chose. Ne poussez pas le peuple dans ses derniers retranchements. D’éminents présidents tels que Léopold Sedar Senghor, Nelson Mandela, Abraham Lincoln, Bill Clinton, Kwamé N’Krumah, John Jerry Rawlings, Alpha O. Konaré… ont cédé leur fauteuil non pas, parce qu’ils n’avaient plus de chantiers en cours, mais plutôt parce qu’ils aimaient leur pays, respectaient les valeurs démocratiques et avaient foi à la continuité de l’Etat. Vous gagneriez à arrêter de proférer des propos tendant à semer les germes de la haine et de la guerre dans notre pays lui qui affirme que « pour vaincre démocratiquement, puis militairement un Gbagbo qui n’avait que 10 ans au pouvoir ! Imaginez la peine qu’il faudrait se donner pour vaincre un chef d’Etat légitime, qui a en plus pour lui, une redoutable maîtrise des arcanes de son pays depuis 26 ans ! On peut, On doit faire l’économie d’une telle tragédie humaine dans votre pays. » Le président Compaoré lui aurait-il confié amicalement son intention de se maintenir au pouvoir par un passage en force 2015 pour qu’il redoute une tragédie humaine ??? Dans tous les cas de figure, nous l’informons que le peuple burkinabè est suffisamment mûr et déterminé à imprimer le changement, à l’instar des autres peuples qui se sont battus pour leur liberté et annihilera toute tentative contraire à cette aspiration légitime. Nous restons convaincus que le peuple burkinabè est plus que jamais engagé à prendre ses responsabilités pour offrir au Burkina Faso une transition responsable et apaisée, pour une alternance démocratique. Quiconque se mettra au travers de cette juste quête de changement sera emportée par la roue de l’Histoire. Il y a un temps où le temps lui-même est au changement et rien n’y peut» .

Cordialement votre
Saran Sérémé Séré, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC)

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