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Sénat et article 37 : le CAP appelle à la mobilisation pour le salut démocratique
Publié le jeudi 16 janvier 2014   |  Autre presse


Conférence
© Autre presse par Bénéwindé Bidima
Conférence de presse du Comité d`action pour le peuple (CAP) sur la situation nationale
Jeudi 22 août 2013. Ouagadougou. Le Comité d`action pour le peuple (CAP) a animé une conférence de presse pour donner sa lecture de la situation nationale marquée notamment par les débats sur la mise en place du Sénat, la crise dans les cités universitaires. Photo : Valère Dieudonné Somé, membre de la coordination du secrétariat exécutif provisoire du CAP


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Le Comité d’action pour le peuple (CAP), un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile, est fermement opposé à la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 de la Constitution. Son coordonnateur général, Valère Dieudonné Somé, le fait savoir à travers l’appel ci-dessous.


1. On ne touche pas à notre article 37 consensuel !

Les thuriféraires du système le chantaient et le criaient à tue-tête : mettre en place le sénat et modifier l’article 37 de notre constitution. Lui-même sort enfin de son légendaire flou pour le confirmer et, toute honte bue, soutenir à la conférence de presse du12 décembre à Dori, puis aux vœux du nouvel an que « si les acteurs ne s’accordent pas sur la question de l’article 37, un recours au référendum est possible». En d’autres termes, que ce soit par voie parlementaire ou par voie référendaire le verrou de l’article 37 devra être sauté pour lui permettre de rester au pouvoir le restant de ses jours ! Voilà qui lève totalement le voile sur les intentions de Blaise Compaoré !
Décision unilatérale, inopportune et provocatrice au mépris de notre loi fondamentale dont il est pourtant le garant de l’application.

Une fois encore Blaise Compaoré vient de montrer son mépris pour le peuple burkinabè qui a adopté cette constitution après un consensus politique.

Faut-il le rappeler ? Le 2 juin 1991 notre peuple a adopté par référendum notre Constitution qui consacre en son article 37 la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux (la durée du mandat étant à l’époque de sept ans). Cette disposition a été arrêtée de manière consensuelle après deux jours de débats ; consensus qu’il ne pouvait venir à l’esprit de personne de violer. Grossière erreur qui a permis à Blaise Compaoré de réviser en 1997 la constitution pour se maintenir au pouvoir.

Faut-il par ailleurs rappeler que le CCRP a aussi rejeté la modification de l’article 37 ?
Après l’assassinat sauvage du journaliste Norbert ZONGO, le grand mouvement d’indignation, la grave crise sociale et politique qui s’en est suivi, l’article 37 sera à nouveau modifié en 2000 pour rétablir la limitation des mandats à deux et ramener la durée du mandat à cinq ans. C’est là même l’expression sans équivoque de la volonté de notre peuple d’empêcher fermement tout pouvoir à vie à la tête de notre pays. Toute personne de bonne foi ne pourrait en avoir une autre lecture. Trêve alors de plaisanterie sur le caractère légal de la révision de l’article 37 puisqu’il ne fait pas partie des articles non révisables de la constitution.
Non Monsieur le Président ! Cette fois vous n’allez pas le faire ! Comme un seul homme le peuple burkinabè se dressera pour vous en empêcher. C’est sûr et certain !
Car au moment où à travers le monde la soif de liberté et de démocratie des peuples mettent un terme aux « longs règnes », l’histoire nous enseigne qu’il est aventureux de vouloir ramer à contre-courant de ce courant principal.

2. Les arguments fallacieux pour justifier la modification de l’article 37

Pour justifier cette modification, Blaise Compaoré évoque pêle-mêle les acquis socio-économiques qui auraient été réalisés ces 26 dernières années et surtout la stabilité. Les leviers pour l’émergence seraient donc là et il y aurait une impérieuse nécessité de lui accorder un délai supplémentaire pour les actionner. Ainsi parlait TANDJA qui s’en est allé tout droit dans le mur.
Mais de quels acquis s’agit-il ? En 26 ans ce serait le comble qu’il n’y en ait aucun. Mais que valent ces acquis face à une réalité accablante ? Dans notre appel du 23 avril 2013, nous dénoncions :

• le pillage des richesses du pays par une minorité sans égards pour notre peuple qui croupit dans la misère sans espoir d’un lendemain meilleur ;
• la déliquescence de notre système éducatif ;
• un système de santé laissé à lui-même, comme en témoignent des bâtisses insalubres appelées hôpitaux ;
• Une insécurité généralisée et l’inexistence totale de l’autorité de l’Etat, donc du risque permanent d’instabilité ; etc.
C’est cela l’émergence du Burkina Faso classé 183e sur 187 pays de l’ONU. Faut-il en rire ou en pleurer ? Pour le salut, la lutter s’impose.

3. Une mobilisation historique pour un salut démocratique

Notre constitution ne consacrera pas une présidence à vie. Dès lors, le CAP vous appelle à renouer avec les initiatives de ce vaillant peuple qui finit toujours par avoir le dernier mot. Des peuples frères ont su aussi nous montrer la voie par laquelle, pacifiquement, démocratiquement et de façon responsable on arrive à se débarrasser des systèmes injustes et à mettre fin à la volonté affirmée de certains dirigeants à gouverner à vie par l’institution d’un système clanique.
La paix sociale au Burkina Faso est menacée et notre démocratie naissante est en danger.
Aussi ne voulant pas au Faso de facilitateur ni de médiateur, c’est aujourd’hui plus que jamais que tous et chacun (classe politique, société civile, syndicats, autorités religieuses et coutumières, femmes, jeunesse…) nous devons prendre nos responsabilités, nous mobiliser pour barrer la route à tous les fossoyeurs de notre constitution et de notre démocratie. C’est maintenant et ensemble que nous devons dire une fois encore :

- NON au Sénat inutile, budgétivore et encombrant !
- NON à la mécanique aventuriste engagée par le CDP, la FEDAP-BC et le clan Compaoré en vue de la modification de l’article 37 de la constitution !
- NON à la menace de la paix sociale et de l’instabilité !

Au moment où nous lançons cet appel à la mobilisation, les partis politiques de l’opposition à travers le CFOP et son Etat Major de Crise appelle à une marche-meeting le 18 janvier 2014 pour marquer son opposition à la modification de l’article 37 de la Constitution. Cet appel nous le saluons, le soutenons et en appelons tout le peuple burkinabè à sortir massivement pour crier basta !

C’est le lieu aussi, et conformément à notre appel du 23 avril 2013 qui le souhaitait, de saluer le courage des démissionnaires du CDP qui se sont fermement prononcés contre le sénat et la modification de l’article 37 en se joignant ainsi à la lutte engagée par notre peuple pour mettre un terme à un pouvoir qui se voudrait à vie.

En avant pour une mobilisation agissante de toutes les forces démocratiques !
En avant pour un véritable Etat de droit républicain !

Tous unis et mobilisés, nous vaincrons !


Pour le CAP, le Coordonateur Général

SOME D. Valère


N.B : la titraille est du site

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