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Le Quotidien N° 963 du 15/1/2014

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Révision de l’article 37: Blaise Compaoré écoutera-t-il sa raison ou ses griots
Publié le jeudi 16 janvier 2014   |  Le Quotidien


Dori
© aOuaga.com par A.O
Dori : le chef de l`Etat face à la presse
Jeudi 12 décembre 2013. Dori. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a animé une conférence de presse au lendemain de la célébration de la fête nationale de l`indépendance


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Le compte à rebours pour 2015 a commencé. Chaque camp affûte ses armes pour faire prévaloir sa position. Les adversaires et les partisans de la révision de l’article 37 s’affrontent (pour le moment) à distance, par petites phrases et par manifestations interposées. Tous doivent mener la bataille sur deux fronts : faire prévaloir ses idées sur l’article 37, tout en préparant la présidentielle de 2015. Si l’on doit faire un bilan d’étape de cette guerre, il n’y a pas de doute que les pro -Sénat et pro-révision de l’article 37 font pâle figure. Leur combat pour le Sénat a tourné à la capitulation, face à la profonde controverse qu’il a suscitée. Pour le moment en tout cas, le Sénat est rangé au placard, en attendant des jours meilleurs. Le projet de modification de la Constitution connaitra-t-il le même flop ? C’est en tout cas la nouvelle bataille des thuriféraires du président Blaise Compaoré, qui ne voient leur maître à penser nulle part ailleurs qu’à Kosyam. Sur ce plan aussi, force est de constater que le bilan est très mitigé. L’argumentaire est si pauvre que le débat vole bas, se réduisant à des phrases parfois plates et creuses, comme celles prononcées par le ministre de la Promotion de la femme et du genre, Nestorine Sangaré/Compaoré, lors de la présentation de vœux à la Première dame. Avant elle, c’est Adama Zongo de la FEDAP/BC qui invoquait la nécessité pour Blaise Compaoré de terminer ses chantiers. Un discours déjà entendu sous d’autres cieux, avec des conséquences désastreuses pour leurs auteurs. A l’image du Tazartché de Mamadou Tandja et du « On gagne ou on gagne » de Laurent Gbagbo, ces thèmes sont développés pour se perpétuer au pouvoir, en violation des règles qui régissent la gestion et la dévolution du pouvoir. Cela, sous l’instigation de flagorneurs qui ne mesurent pas toujours la dangerosité de leurs comportements.
Au Burkina, il y a toute une cour autour du chef de l’Etat qui le pousse à commettre l’irréparable pour son image et peut-être pour le pays : passer aux yeux du monde pour un assoiffé du pouvoir et prendre le risque d’installer le pays dans un cycle d’instabilité. Tous ces gens qui flattent Blaise Compaoré refusent de lui dire la vérité, par crainte de perdre leurs privilèges. Pourtant, même dans la société traditionnelle, les griots ne sont pas que des laudateurs. Ils osent aussi, de temps en temps, égratigner les princes et les rois. Parmi leurs multiples fonctions, quand il le faut figure aussi celui de médiateurs. Nos défenseurs acharnés du président Compaoré, même s’ils étaient des griots, seraient donc de piètres griots. Nombre de dirigeants africains ont pris de mauvaises décisions du fait de leur entourage. Les Tandja, Gbagbo et autres chefs d’Etat sortis par la petite porte de l’histoire, ont été trompés. Ils ont été victimes, notamment, de l’influence négative des courtisans.
Mais ce bal indécent des louangeurs ne disculpe en rien le chef de l’Etat face à une importante décision à prendre. Car quoi qu’on dise, il reste le seul maitre de son destin et en tant que garant de la vie de toute une nation, il doit faire son choix, en toute lucidité. Blaise Compaoré, en l’occurrence, doit garder les pieds sur terre, en ces moments très délicats où sa décision engagera sa vie et celle du pays. Au lieu de s’enfermer dans une tour d’ivoire, à n’écouter que les voix lui conférant un statut quasiment divin, tout dirigeant, face à un tel dilemme, a l’impérieux devoir de beaucoup consulter. Dans son propre camp comme dans celui de ses adversaires, il doit beaucoup écouter, afin de se faire une religion sur la volonté populaire. Le référendum dont on parle tant, comme instrument pour départager les uns et les autres, est un mauvais choix. Car, comme toute élection, ses résultats peuvent être influencés ou déformés, de diverses manières (fraude, achat de conscience, intimidation, etc.). Prenons donc garde aux discours mielleux qui nous soufflent à l’oreille que nous sommes les plus beaux, les plus forts et les plus intelligents. Ils nous amènent à nous surestimer, et à commettre l’erreur .

La Rédaction

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