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Sidwaya N° 7580 du 13/1/2014

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Maouloud 2014: Prière pour la paix au Burkina
Publié le mercredi 15 janvier 2014   |  Sidwaya


Maouloud
© Sidwaya par DR
Maouloud 2014


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La commémoration de la naissance du prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui) est intervenue dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 janvier 2014 sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Dans la région du Nord, elle a été marquée par la présence du chef du gouvernement, Beyon Luc Adolphe Tiao, à Ramatoulaye, à Tansaliga et à Ouahigouya.
En cette soirée glaciale du 13 janvier 2014, il est 17 h 22 mn, quand notre véhicule fait son entrée à la cité de Naaba Kango. Après quelques gorgées d’eau pour étancher notre soif, nous quittons le bitume pour disparaître dans un nuage de poussière. Direction Ramatoulaye. Dans la bulle poussiéreuse, à pied, à motocyclette, peu importe le moyen de déplacement, l’essentiel pour les fidèles, c’est de rallier Ramatoulaye, fief de la confrérie Tidjania au Burkina Faso. Après 25 km de route, se présente à nous, une imposante mosquée, un joyau architectural de type soudanais. Nous sommes à Ramatoulaye. Pour la 92e fois depuis 1923, Ramatoulaye était comme surpris par cette ribambelle de fidèles venus des quatre coins du Burkina et de la sous-région pour se recueillir sur la demeure éternelle du fondateur de la cité de Ramatoulaye, Cheick Aboubacar Maïga I, père de l’actuel guide spirituel du soufisme au Burkina Faso, Cheick Aboubacar Maïga II, et recevoir les bénédictions de la cérémonie commémorative de la naissance du prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui). En attendant le rituel officiel, les croyants se bousculent pour accomplir ce qui leur tient à cœur. A savoir, serrer la main du Cheick Aboubacar Maïga II tout en formulant leurs vœux les plus chers. Même les longues files d’attente, les cordons de sécurité des forces de l’ordre n’ont pas pu ébranler la ferveur religieuse des fidèles. Le mercure monte. A l’aide d’un microphone, les fils spirituels de Ramatoulaye se succèdent à la tribune pour propager des messages et entonner des chants à la gloire de Allah et de son prophète de l’islam. Il est 22h 20 mn. Soudain, les fidèles se dressent comme un seul. Le Cheick Aboubacar Maïga II fait son entrée en compagnie des autorités politiques, religieuses, coutumières et des délégations étrangères.
Dans son mot de bienvenue, El Hadj Moustapha Maïga a remercié toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de la cérémonie qui réunit chaque année des fidèles. C’était l’occasion pour lui, de rappeler le rôle du soufisme comme facteur de rapprochement entre les peuples et de promotion de la paix sociale. A cet effet, il a indiqué que les confréries Tidjania prônent la tolérance, l’humilité et la paix. Des qualités qui, selon ses dires, visent essentiellement à élever moralement et spirituellement l’homme. Le grand imam de Ramatoulaye dira que les guerres civiles, les conflits politiques, les différends religieux, doctrinaux qui secouent le monde musulman sont la résultante de l’abandon de la pratique religieuse, le chômage, l’instabilité politique dans plusieurs Etats islamiques. «Ces crises sont la conséquence naturelle de l’abandon de la quête de la vérité. Les musulmans se sont détournés des enseignements de leur livre et de leur prophète. Ils s’en sont détournés tant dans leur comportement, dans leur mode de vie que dans leur foi», a déploré le grand khalife de la confrérie Tidjania au Burkina Faso. D’où le thème commémoratif : «Le soufisme face à la crise de la Oummah islamique : entre les acquis du passé et les défis du futur» qui est une invite, selon lui, pour tous les musulmans à s’engager résolument dans la prévention des crises dans la communauté islamique. Pour ce faire, Aboubacar Maïga II a exhorté les musulmans à s’inspirer de l’expérience soufi qui, au fils des temps, à œuvrer à l’intégration des communautés dans leur diversité ethnique et clanique, à l’éducation morale et spirituelle des croyants afin qu’ils servent dans les sentiers de la piété. Aussi, à la formation de la personnalité musulmane afin de renforcer sa conscience pour qu’il agisse selon les commandements de Dieu. Ainsi, a-t-il soutenu, pour réussir à assurer le rôle historique et assumer la responsabilité de réformer la nation et relever les défis auxquels elle est confrontée, il convient de réformer la pensée soufi. De ce fait, il incombe aux fidèles et aux autorités d’accorder aux chefs des confréries soufi un appui matériel et moral afin qu’ils jouent pleinement leur rôle de soupape de sûreté dans les Etats et les nations islamiques contre les déviances morales et tous les extrémistes qui guettent les communautés islamiques.

Un appel à la paix et à la cohésion

«En tant que fils de cette patrie, nous devons, quelles que soient nos tendances et nos appartenances religieuses et politiques, travailler dans la solidarité pour l’intérêt du Burkina. Car, ce qui nous unit dépasse largement ce qui nous divise». C’est la raison pour laquelle l’imam de Ramatoulaye a invité les filles et fils du «pays des Hommes intègres» à œuvrer pour l’instauration d’un climat favorable à l’établissement d’un dialogue constructif, permanent et à la coexistence pacifique. Présent dans la province du Yatenga pour témoigner sa solidarité à la communauté musulmane, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a marqué un arrêt respectivement à la grande mosquée de Ouahigouya, de Ramatoulaye et de Tansaliga. A Ouahigouya, le chef du gouvernement, accompagné des autorités régionales du Nord, est allé témoigner sa reconnaissance à la communauté musulmane de la cité de Naaba Kango. Il l’a surtout félicitée pour toutes les actions entreprises pour la préservation et la promotion de la paix au Burkina. C’est pourquoi, saisissant l’opportunité de la commémoration de la naissance du prophète de l’islam, Mohamed (Paix et Salut sur lui), le Premier ministre a exhorté les fidèles musulmans à œuvrer davantage à ce qu’il y ait l’entente, le pardon, la cohésion et la quiétude au sein des populations. Les musulmans, par la voix de leur représentant, l’imam El hadj Aboubacar Ouédraogo, ont témoigné leur gratitude à l’hôte de la soirée. A les entendre, cette visite est un honneur pour eux, pour le Naaba Kiiba (présent à la rencontre) et partant, pour toute la communauté musulmane du Yatenga. «Nous nous réjouissons de voir le Premier ministre venir fêter le Maouloud avec nous. Notre joie est immense et nous souhaitons que les bénédictions de Dieu soient sur lui», a déclaré l’imam Ouédraogo. A leur tour, les fidèles ont émis le souhait que les valeurs de tolérance, d’union, de fraternité…, s’instaurent davantage au Burkina afin qu’il soit un havre de paix. Ils ont, en outre, demandé à leur hôte de transmettre leurs remerciements au chef de l’Etat. Après Ouahigouya, le chef du gouvernement s’est rendu à Ramatoulaye, berceau de la confrérie Tidjania pour célébrer le Maouloud aux côtés des fidèles musulmans. L’occasion faisant le larron, M. Tiao a remercié le Cheick Maïga II pour la constance dans ses prières et bénédictions pour un Burkina Faso de paix, de cohésion et de solidarité. «Je suis venu à cette nuit importante pour la communauté musulmane porté un message de salutation et de reconnaissance du président du Faso à son éminence le Cheick Maïga II pour ses actions en faveur de la paix au Burkina». Et d’ajouter : «le message livré par le Cheick a été très profond et je pense qu’il doit être relayé en ce sens qu’il contient des enseignements très forts». A Tansaliga, village situé à 45 km de Ouahigouya, dès 20h00, les fidèles musulmans ont pris d’assaut l’esplanade de la mosquée. Contexte national oblige, cette édition est placée sur le thème : «La contribution de l’islam dans la recherche de la paix». C’est pourquoi, le Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo, grand imam de la localité, a invité les fidèles musulmans à s’inspirer de la vie du prophète pour asseoir de façon durable et permanente la paix et la cohésion. Propos corroborés par Beyon Luc Adolphe Tiao qui a, à son tour, souhaité que les fidèles musulmans œuvrent pour la paix et la cohésion sociale tout en remerciant le Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo pour toutes ses bénédictions à la nation et au chef de l’Etat.

- Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
Mady KABRE
Abdou Salam OUARMA

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