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Prison ferme pour deux journalistes au Burkina: "peines démesurées" pour RSF
Publié le mercredi 31 octobre 2012   |  AFP


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© Autre presse
Le palais de justice du Burkina


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OUAGADOUGOU - Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mercredi des peines "démesurées" après la condamnation au Burkina Faso de deux journalistes à un an de prison ferme pour "outrage à magistrat".

Dans un communiqué, l`organisation de défense de la presse s`est déclarée "très préoccupée par la sévérité de ces peines".

Le directeur de publication de l`hebdomadaire L`Ouragan, Issa Lohé Konaté, et Roland Ouédraogo, un rédacteur du journal, ont été condamnés lundi chacun à "douze mois de prison ferme", quatre millions FCFA (6.000 euros) d`amende et 500.000 FCFA (750 euros) de dommages et intérêts par le tribunal de grande instance de Ouagadougou, qui a interdit le journal de parution pour six mois.

Les deux journalistes étaient notamment poursuivis pour "outrage à magistrat", sur plainte du procureur de ce tribunal, mis en cause par un article dans une affaire de trafic de faux billets de banque.

"S`il est compréhensible que les propos tenus dans L`Ouragan fassent l`objet de poursuites, la privation de liberté en matière de délit de presse est disproportionnée et contre-productive", a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

Cette décision "est d`autant plus surprenante que le Burkina Faso prévoit de dépénaliser les délits de presse", a-t-il souligné, critiquant aussi des sanctions pécuniaires menaçant de "ruine" le journal et espérant des sanctions "plus justes" en appel.

Les associations de journalistes du Burkina Faso ont exprimé leur indignation après ces condamnations.

"Depuis l`existence de la presse au Burkina Faso, de telles sanctions n`ont jamais été enregistrées", a affirmé la Société des éditeurs de la presse privée (SEP).

"On est en droit de se demander si ce n`est pas une vengeance contre la profession", a lancé Pierre Dabiré, responsable de l`Association des journalistes du Burkina (AJB), rappelant que les journalistes ont régulièrement dénoncé le manque d`indépendance de la justice dans l`affaire de l`assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998.

Des soldats de la garde présidentielle et François Compaoré, le frère cadet du président Blaise Compaoré, ont été soupçonnés dans cette affaire mais n`ont jamais été inquiétés.

Dans un éditorial, l`hebdomadaire L`Opinion (proche du pouvoir) a également critiqué les condamnations visant L`Ouragan, estimant que la justice s`est rendue "coupable" en envoyant des journalistes en prison.



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