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Démissions au CDP: Blaise Compaoré doit réapprendre à compter ses amis
Publié le dimanche 12 janvier 2014   |  L’Hebdomadaire




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On les voyait venir. On les voyait partants. Ils sont partis. Et alors  ? Le CDP n’a pas le temps de les pleurer. Faut-il d’ailleurs les pleurer ces amis d’hier si frivoles dans leurs convictions et dont les egos sont difficilement cachés dans des entourloupettes sémantiques sur l’article 37 et le Sénat  ? Le CDP n’a pas le temps de les pleurer.


C’est Blaise Compaoré qui doit, une fois de plus et certainement pas une dernière, réapprendre à compter ses amis. Pas ceux circonstanciels du digestif et des honneurs. Mais les vrais amis. C’est-à-dire ceux qui sont prêts à se mettre au service de ses idéaux dans un sacerdoce de disciple pour voir prospérer ses projets pour le Burkina et l’Afrique.

Il faut croire que ni Simon Compaoré, ni Salif Diallo encore moins Roch Marc Christian Kaboré n’ont l’âme de disciples pour la politique de Blaise Compaoré comme un Georges Pompidou, un Jacques Chirac pour le gaullisme ou un Bédié et un Alassane Ouattara pour l’houphouétisme. Ils ont été trop trempés dans le mouvement contestataire étudiant et les organisations révolutionnaires de gauche pour avoir l’humilité de toujours être des disciples.

Ils ont des ambitions d’être calife à la place du calife et le plus tôt serait le mieux dans leur entendement. Ambitions légitimes, diront certains, mais exprimées sans la manière dans la trahison de celui à qui ils doivent tous d’avoir eu les carrières politiques qui sont les leurs jusqu’à ce 04 janvier.

De fait, tout se passe comme si après avoir mangé à satiété et fait des provisions, ils crachent dans la soupe qui les a nourris en disant qu’elle n’est pas bonne. Car si manque de démocratie il y a au sein du parti majoritaire ou abandon des idéaux originels, cela n’est pas imputable au secrétariat exécutif actuel.

En effet, Assimi Kouanda n’a fait que hériter des méthodes de gestion instaurées et expérimentées par Roch Marc Christian Kaboré durant les deux mandats de trois ans chacun passés à la direction du CDP. Les raisons des démissionnaires sont donc à rechercher ailleurs.

Il faut les trouver principalement dans le fait que la direction du CDP leur a échappée depuis le congrès de mars 2012 et qu’ils se sentaient à l’étroit dans un parti qu’ils ne pouvaient plus manœuvrer au gré de leur agenda politique personnel. Mais le tout n’est pas de partir. Le plus difficile est de construire un parti qui ne sera pas un de plus. Et là ce n’est pas gagné d’avance.

C’est d’ailleurs à juste titre que bien d’observateurs s’interrogent sur la pertinence de cet attelage à trois têtes et sur la viabilité de ce triumvirat à long terme. On attendra de voir  ! Et si le CDP ne devrait pas pleurer outre mesure ces départs, il ne fait pas de doute que ces démissions vont désemparer plus d’un militant pas toujours au fait des entourloupes dont seuls sont capables les hommes politiques.

Le mal fait au CDP par ces démissions, c’est comme une guêpe qui vous pique, même si vous n’en mourez pas vous ressentez néanmoins la douleur de la piqure avec des démangeaisons voir des boursouflures de la partie du corps directement exposée au dard venimeux de l’insecte.

C’est pourquoi on observera attentivement la première réaction de Kouanda Assimi et des siens. Il devra trouver les mots justes pour rassurer les militants les plus fragiles sur la capacité du parti à surmonter cette nouvelle épreuve dans un contexte où s’annoncent des troubles à l’horizon.

C’est connu le but de tout ce remue ménage politique c’est l’échéance présidentielle de 2015 toute chose qui donne raison à Blaise Compaoré quand il disait que «   si je dis que je pars, il y aura crise. Si je dis que je ne pars pas, il y a crise  ».

Cette crise au sein du CDP n’est donc qu’un avatar de la complexification de la situation nationale et le tout est de savoir quelle décision va prendre Blaise Compaoré car on l’aura bien noté dans son discours de fin d’année, toutes ses décisions de réforme visent à léguer à la postérité un Burkina en paix et stable dans la prospérité.

Il faut croire que tous les acteurs politiques ne l’entendent pas de cette oreille et du côté de l’opposition, le chantage du chaos par la rue est la chose la mieux partagée. Roch Marc Christian Kaboré et compagnie voudraient se joindre à ce chantage par la rue, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

Et à la vérité, le plus grand danger qui menace la démocratie burkinabè, c’est sa confiscation par l’élite intellectuelle des villes. Elle qui agit et parle au nom du peuple dans la presse et dans la rue, lui refusant le droit de s’exprimer par référendum sur une question aussi importante que celui de la limitation ou non des mandats présidentiels.

Cette confiscation de la démocratie avec à la clé, un risque d’exclusion de certains acteurs politiques est une grosse menace pour la stabilité du pays et pour la démocratie elle-même. Croisons les doigts pour que nos vœux de paix et de prospérité largement échangés en ce début d’année, ne soit pas des vœux pieux.

L’hebdo du Burkina

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