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Le Quotidien N° 960 du 10/1/2014

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Centrafrique: Michel Djotodia comme le capitaine Amadou Sanogo
Publié le samedi 11 janvier 2014   |  Le Quotidien




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L’Afrique centrale est à nouveau au chevet de la République centrafricaine (RCA). Après avoir expérimenté plusieurs solutions à la crise qui secoue ce pays, les dirigeants de la sous-région réunis à N’Ndjamena ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils ont décapité le pouvoir en place, qui portait en lui les germes de la pire crise sécuritaire, politique et humanitaire que la Centrafrique ait connue. L’ère de l’attelage Michel Djotodia-Nicolas Tiangaye est révolue. Il est de notoriété publique que les remèdes appliqués jusque-là au malade centrafricain n’ont pas apporté la guérison escomptée. Même l’intervention militaire conjointe de la France et de pays d’Afrique centrale n’a pas ramené la paix dans le pays, a fortiori permettre de remettre sur les rails le processus devant conduire à des élections démocratiques. Bref, c’est l’impasse totale. Les dirigeants de la Communauté des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) en sont donc naturellement arrivés à la conclusion que seule la démission anticipée de Michel Djotodia pouvait apaiser la situation. Et comme par hasard, c’est le Tchad, pays ayant le plus d’influence sur l’ex-rebelle parvenu au pouvoir après le renversement de François Bozizé qui abrite ce sommet décisif pour l’avenir de la Centrafrique. Nul doute que la position du Tchad a pesé dans la balance. Idriss Déby Itno, le président tchadien,l’a voulu, Djotodia a été mis à la touche. Du reste, pouvait-il en être autrement, quand on voit que l’ex-chef rebelle ne contrôlait plus rien sur le terrain? Même les musulmans et les Tchadiens, jugés proches de l’ex-rébellion, vivent l’enfer des attaques sans que Djotodia ne puisse lever le petit doigt. Pour Déby donc, la carte Djotodia était désormais nulle. Il fallait tenter autre chose pour sauver ce qui peut l’être encore, tout en corrigeant l’erreur qui a consisté à garder Djotodia comme président de la transition.

En la matière, les dirigeants de la CEEAC ont sans doute été inspirés par l’expérience malienne et par leurs pairs de la CEDEAO. Djotodia a été rangé au placard, comme l’ont fait, en son temps, les dirigeants de la CEDEAO, avec Amadou Haya Sanogo, dans la crise malienne. A l’époque, le putschiste Sanogo avait rapidement été déchu de son titre de chef d’Etat, et le pouvoir fut confié à un président de transition constitutionnel. Aujourd’hui, il médite son sort dans les geôles, après avoir fait régner la terreur dans le pays. Comme en Centrafrique, la rupture de l’ordre constitutionnel au Mali avait aggravé la crise en provoquant un chaos général. Certes, le Mali n’est pas la Centrafrique. Mais, il n’y a pas de doute que la mise en place d’un organe transitoire neutre est l’une des clés du problème. Cela permettra de faire revenir sur la table des négociations les partisans de l’ex-président Bozizé, de faire taire les armes et de préparer avec plus de sérénité la sortie de crise et les élections. Reste à trouver le meilleur scénario pour une sortie en douceur de Djotodia. Car il ne faut pas oublier qu’il dispose lui aussi de soutiens, dont les fameux Séléka. Il faut trouver une formule qui puisse rassurer tout ce beau monde, dont de nombreux soldats armés que l’on n’a pas pu soumettre de force.

A N’Djaména, les chefs d’Etat ont donc frappé fort et décidé que la politique devait reprendre ses droits, face aux résultats mitigés de l’intervention militaire française. Mais la mise à l’écart de Michel Djotodia doit avoir un autre résultat, et non des moindres, celui de décourager à l’avenir tous les apprentis sorciers qui écument l’Afrique centrale et particulièrement la Centrafrique, en y faisant prospérer le chaos. La crise centrafricaine doit marquer le point de départ d’une nouvelle gouvernance en Afrique centrale où les urnes seront le seul moyen de dévolution du pouvoir. En cela, Michel Djotodia doit être le dernier chef d’Etat centrafricain arrivé au pouvoir par les armes. Lui-même l’a confié une fois, « je souhaite être le dernier chef rebelle en Centrafrique ».Qu’il en soit donc ainsi !.

La Rédaction

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