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Vœux au chef de l’Etat : le discours du doyen du corps diplomatique
Publié le mardi 7 janvier 2014   |  Présidence


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© Présidence par DR
Le doyen du corps diplomatique, Monseigneur Vito Rallo, Nonce apostolique, au cours de son intervention à la présentation de voeux au chef de l`Etat le 7 janvier 2014


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Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du Conseil des Ministres et Chef de l’État,
- Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
- Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
- Excellence Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
- Excellence Monsieur le Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- M le Ministre Délégué, Chargé de la Coopération Régionale,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Interafricaines,
- Messieurs les Directeurs Généraux du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- Mesdames et Messieurs les Consuls Honoraires,
- Honorables Invités,
- Mesdames,
- Messieurs,


La présentation des vœux est avant tout l’occasion pour nous, Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires accrédités au Burkina Faso, d’exprimer à Vous-même, Excellence Monsieur le Président, à l’ensemble du Gouvernement, à toutes et à tous les Burkinabè notre gratitude renouvelée pour la chaleureuse hospitalité et la diligente collaboration dont nous sommes l’objet et pour la qualité des relations diplomatiques que le Burkina entretient avec nos pays respectifs.

Notre rencontre est aussi, et bien entendu, l’occasion de formuler à votre Excellence, au Gouvernement, au Peuple burkinabè, à votre Épouse ainsi qu’à toute votre famille et à vos proches collaborateurs, nos vœux les plus chaleureux d’une bonne et heureuse année 2014 ; une année de paix, de croissance, de prospérité et de bien-être pour toutes et tous les Burkinabè, malgré les multiples défis qui secouent le monde et qui pourraient laisser peu de place à l’optimisme.

De fait, sur le plan international, les débuts de cette année nouvelle restent, hélas, marqués par tant de discordes et de conflits et par le spectre de la crise économique mondiale aux nombreuses conséquences sur les pays en voie de développement comme le Burkina Faso et la persistante marginalisation de faisceaux entiers de populations vulnérables.

Dans sa toute dernière Exhortation Apostolique sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, Evangelii Gaudium, la joie de l’Évangile, le Pape François voit dans cette crise financière la métaphore d’une autre crise, encore plus profonde, et dont les désastreuses conséquences devraient interpeler l’humanité entière et les sociétés humaines sur les modèles et les valeurs à partir desquels elles cherchent à se construire.

«La crise financière que nous traversons - dit-il - nous fait oublier qu’elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l’être humain ! (…). La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation» (Evangelii Gaudium, n°55).

À côté de ce grave déficit d’une juste vision de l’homme et de son éminente dignité, seul gage d’un développement socioéconomique vraiment humain, intégral et durable, et seul garant de la paix dans le monde, nous voulons relever et saluer un certain nombre d’efforts et d’actions que Vous et votre Gouvernement accomplissez, pour donner à chaque année nouvelle qui commence toutes les chances de voir émerger un monde vraiment nouveau, celui de la paix et du développement durable et partagé.

Excellence Monsieur le Président,

Dans votre récent Discours à la Tribune des Nations Unies, le 25 septembre 2013, Vous avez en effet formulé le principe qui, à votre sens, et à juste raison, doit être au fondement des relations entre les Nations et les peuples pour relever ce défi d’un monde de paix et de concorde. « Je suis persuadé, disiez-Vous, de la nécessité de renforcer l’esprit de partage et de solidarité, afin de relever les défis de promotion de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de conférer à l’humanité les atouts pour une meilleure maîtrise de son évolution ».

C’est cette exigence que défend aussi le Pape François lorsqu’il appelle les riches à une véritable solidarité avec les pauvres, solidarité vivante et féconde seule capable d’éliminer les exclusions et les disparités sociales sources de tensions et de conflits de tout genre : « Je vous exhorte - dit-il - à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain » (EG, n°58).

À côté donc de ce grave déficit anthropologique, disais-je, nous voulons saluer tous les efforts que Vous-même, votre Gouvernement, votre Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale et vos Collaborateurs, avez fait pour permettre au Mali de sortir de la crise sociopolitique et pour assurer à toute la sous-région, menacée par le terrorisme transfrontalier, un futur plus serein.

À cet égard, la récente visite au Burkina Faso du Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon, a offert l’agréable opportunité à l’ensemble du Corps Diplomatique et Consulaire de constater que non seulement le Sahel est au centre de l’intérêt, de la sollicitude et de l’action concertée des Nations Unies, de la Banque Mondiale, de l’Union Africaine, de la Banque Africaine de Développement et de l’Union Européenne, mais aussi, que toutes ces institutions partagent largement votre vision de la situation en tant qu’acteur clé de la médiation et en raison du rôle éminent que le Burkina Faso joue dans la recherche de la paix dans la sous-région et principalement au Mali.

Votre implication dans la résolution de cette crise Vous a en effet valu les vives félicitations des Pays membres de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne, des États-Unis d’Amérique et de la France.
Dans le même contexte, le Secrétaire général de l’ONU a salué lui aussi positivement l’Accord de Ouagadougou, conclu le 18 juin 2013 sous vos bons offices, Accord qui a ouvert la voie à un cessez-le-feu immédiat et à la tenue des élections – présidentielle et législative − sur l’ensemble du territoire malien et qui a permis le démarrage effectif d’un dialogue pour la recherche d’une paix durable au Mali, même si des éléments qui pourraient rendre précaires et incertains certains acquis existent encore. Et c’est pourquoi tous les protagonistes ont demandé que Vous puissiez accompagner le processus dont les derniers développements montrent que la paix doit être une quête permanente et en perpétuelle construction.

Cet inlassable engagement en faveur de la paix dans la sous-région, comme Vous l’avez toujours souligné avec pertinence, s’inscrit dans la conviction que s’engager dans une médiation est toujours l’occasion et le moyen de se préserver soi-même des conséquences de la crise, et celle du Mali nous a permis de prendre toute la mesure de la potentielle volatilité géographique des crises qui ont toujours des imprévisibles et immanquables conséquences pour tous les pays de la sous-région ou même lointains.

Votre action s’inscrit ainsi en parfaite harmonie avec la vision de ces Institutions internationales qui, à travers leurs responsables, ont déclaré leur volonté de travailler à préserver la sécurité, la paix sociale et à stimuler et accélérer le développement économique du Sahel et de l’Afrique.

Cette crise au Sahel, dans la mesure où elle a affecté tous les pays de la sous-région, montre par ailleurs qu’il faudra désormais une solution globale aux questions qui touchent chacun de ces pays. C’est pourquoi nous saluons l’initiative des Nations Unies pour une stratégie intégrée pour le Sahel. On ne peut plus en effet penser la recherche de la paix dans cette région de manière fragmentaire et sans y intégrer les mécanismes de développement et les exigences de justice et de respect des droits humains. Dans ce sens, c’est à juste raison que le Secrétaire général des Nations Unies a déclaré qu’« Il n’y a pas de paix durable sans développement et pas de développement durable sans paix ». Les questions du Sahel devront dorénavant être abordées dans une vision et une approche holistiques où la personne humaine, femme et homme, et le respect de sa dignité et de ses droits soient au centre de l’action, des initiatives et des choix sociopolitiques et économiques.

Le respect dû à toute personne est, en effet, le commencement de toute véritable politique de développement durable et profitable à tous. Voilà pourquoi, dénonçant toujours la déficiente rationalité anthropologique des milieux financiers, le Pape François déclarait : «Derrière ce comportement se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu. Habituellement, on regarde l’éthique avec un certain mépris narquois. On la considère contreproductive, trop humaine, parce qu’elle relativise l’argent et le pouvoir (…). En définitive, l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché (…). L’éthique – une éthique non idéologisée – permet de créer un équilibre et un ordre social plus humain, conclut le Saint-Père» (EG, n°57).

Excellence Monsieur le Président,

Vous avez su, par ailleurs, incarner avec votre Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale, et vos différents collaborateurs la vision et la dynamique de la Diplomatie de votre pays avec un sens élevé des responsabilités et des enjeux du moment.

Nous saluons ainsi les efforts incessants du Burkina qui, conscient de sa position géographique au cœur de l’Afrique de l’Ouest, conçoit son développement en s’appuyant sur la solidarité régionale où la recherche de la paix et de la sécurité restent les adjuvants nécessaires du développement. À cet égard, la visite du Président par intérim du Mali, ainsi que son discours, et la distinction honorifique de Grand-Croix de l’Ordre national du Mali qui Vous a été décerné par le peuple malien sont les marques de l'estime qui vous est portée et la reconnaissance de votre grand engagement en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali et dans la sous-région.

Excellence Monsieur le Président,

Même si Ouagadougou a été durant l’année écoulée la capitale politique de la sous-région, cela ne vous a pas empêché de rester présent dans la gestion quotidienne de la vie politique nationale dans un contexte historique où l’actualité sous-régionale et internationale dispute, au devoir quotidien, le temps consacré à la construction du Burkina avec la pleine conscience que la paix mondiale commence par sa région et son propre continent.

Aussi, nous avons vécu avec Vous l’évolution de la vie nationale, et nous saluons le climat de dialogue qui prévaut et dont nous encourageons la poursuite avec toutes les composantes de la vie sociale et politique. Dans l’histoire récente du Burkina Faso, nous avons en effet suivi avec intérêt la résolution de nombreuses questions délicates et difficiles grâce au dialogue et à la concertation et, confiants, nous espérons que cette méthodologie du dialogue avec toutes les couches sociales de la Nation, qui ne manquera pas de porter des fruits, continuera avec patience et détermination.

Sur le plan social, nous voulons souligner de manière particulière les efforts des femmes Burkinabé, et à leur tête la 1ère Dame, Madame Chantal COMPAORÉ dont les efforts tenaces ont permis l’adoption d’une résolution à l’ONU sur la lutte contre les mutilations génitales féminines. Nous saluons et encourageons tous ces efforts dans la ferme conviction que le Burkina de demain ne le sera pas sans les jeunes, les femmes et les filles, franges les plus vulnérables de la société, regorgeant cependant de tant de potentialités, dont le Burkina a précisément besoin pour son envol économique. L’évolution positive de leur situation ne peut en effet que consolider la marche inexorable vers le développement.

L’année écoulée a été aussi celle de nos braves Étalons et de tous les Burkinabè mobilisés autour d’eux, et nous étions tous convaincus que leur belle et brillante chevauchée n’était que le prélude d’une bien plus belle et plus brillante participation à la coupe du monde. Tout en félicitant l’Ambassadeur d’Algérie pour la qualification de son Pays, et en souhaitant bonne chance aux étalons en Afrique du Sud, je ne puis m’empêcher d’exprimer notre admiration des Étalons qui n’ont pas démérité et qui ont fait vivre de grands moments de sursauts patriotiques inoubliables.


Excellence Monsieur le Président,

Si les acquis sont nombreux, nous sommes conscients avec Vous et l’ensemble des Burkinabè que des défis demeurent encore. Et mieux, l’année 2014 sera sans aucun doute une année de défis pour les Nations du Sahel qui devront promouvoir ensemble un développement conjuguant le respect des droits humains, la justice, le dialogue, la sécurité et la paix durable.

Aussi, au début de cette nouvelle année, en Vous réaffirmant sa ferme disponibilité à travailler avec Vous et votre pays à l’avènement d’un Burkina prospère et d’un monde de paix et de solidarité, le Corps Diplomatique et Consulaire voudrait, par ma voix, formuler à Vous-même, ainsi qu’à votre famille, à vos proches collaborateurs et à tout le peuple burkinabè, une année de paix, de santé, de bonheur et de succès dans la mise en œuvre de vos différents programmes pour atteindre les objectifs que Vous avez fixés avec votre Gouvernement pour que votre pays connaisse l’essor nécessaire à son développement, pour un meilleur épanouissement du peuple burkinabè.

Que le Seigneur Vous bénisse et bénisse le Burkina Faso tout au long de cette nouvelle année.

Bonne et heureuse année 2014 et merci à tous de votre aimable attention.


Par S.E. Mgr Vito RALLO
Nonce apostolique
Doyen du Corps diplomatique

Ouagadougou, le 07 janvier 2014

N.B : la titraille est du site

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