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Sidwaya N° 7573 du 31/12/2013

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Assistance au camp de Saag-Nioniongo : que d’activités de la Croix-Rouge en faveur des réfugiés maliens
Publié le mardi 31 decembre 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Assistance au camp de Saag-Nioniongo : que d’activités de la Croix-Rouge en faveur des réfugiés maliens


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A la faveur de la crise malienne de 2012, de nombreux réfugiés ont trouvé refuge dans les pays voisins, y compris le Burkina Faso. Ceux-ci ont élu domicile sur divers sites au « pays des Hommes intègres » dont celui du camp de Saag-Nioniongo, un village situé dans la commune rurale de Pabré, à quelques encablures de la ville de Ouagadougou. Selon les dernières statistiques du HCR (Haut-commissariat aux réfugiés), ce camp accueille 2 830 réfugiés maliens. Plusieurs acteurs humanitaires au nombre desquels la Croix-Rouge/Burkina Faso, se mettent au service des pensionnaires en leur portant secours et assistance.

Région du Centre, province du Kadiogo, commune rurale de Pabré, village de Saag-Nioniongo, camp de réfugiés maliens à quelques encablures de la ville de Ouagadougou. Il est 1O heures en cette matinée du mardi 24 décembre 2013. En cette période d’harmattan, il souffle une fraîcheur glaciale accompagnée par intermittences d’une fine poussière soulevé par le vent. Malgré, ce caprice de dame nature, quelques réfugiés s’affairent à leurs occupations quotidiennes. Des volontaires de la Croix-Rouge s’activent également de leurs côtés pour porter secours et assistance aux pensionnaires dans le besoin. La présence de la Croix-Rouge en ce lieu tient à son partenariat avec le HCR (Haut-commissariat aux réfugiés) autour du projet intitulé « Assistance aux réfugiés maliens sur le site de Saag-Nioniongo » qui est une délocalisation de l’ancien site du quartier Somgandé, sis à Ouagadougou qui abritait les réfugiés. Un projet qui couvre toute l’année 2013, de janvier à décembre avec pour objectif, de contribuer à assurer la couverture des besoins alimentaires et essentiels de la population du camp. L’action de délocalisation entraînant une charge supplémentaire de travail pour les humanitaires en matière de transport, d’aménagement du site, d’infrastructures d’accueil, etc. la Croix-Rouge à mis à la disposition du HCR, son expertise et son réseau de volontaires.

Prendre en compte les besoins des réfugiés

Ainsi, les activités de l’ONG dont la particularité est l’implication de la communauté (réfugiés et population-hôte) couvrent trois volets. Il s’agit des volets Wash (eau, hygiène et assainissement), de la distribution de vivres et non-vivres, du shelter ou construction des abris et des tentes. A la tête d’une équipe de 30 volontaires, le superviseur du volet Shelter, Adolphe Kaboré, signale que la toute première intervention a consisté à l’aménagement du camp au début de l’opération en 2012. « Nous avons aménagé le camp en conformité avec le chargé du planning de notre partenaire qu’est le HCR. Lequel aménagement a consisté à mettre le site en système de parcelles (deux bénéficiaires par parcelle) à la suite duquel nous avons procédé à la distribution des kits-abris à 753 réfugiés », explique-t-il. Et de préciser que le site est bâti sur une superficie de 16 hectares pour une longueur 1, 800 kilomètres, soit un total de 18 îlots (1 îlot =18 parcelles). Selon lui, les activités dans ce domaine portent essentiellement sur l’amélioration des abris. Pour ce faire, l’ONG travaille sur financement de la Croix-Rouge du Luxembourg. Cette phase découle du constat de la détérioration en début 2013, des abris distribués en 2012. « Les bâches étaient en mauvais état. Aussi, les bois d’eucalyptus sont endommagés par les termites. D’où la réflexion de plus deux mois pour une amélioration des abris avec un prototype final (abris semi durables) dont 25O a été distribué pour une phase-test. Les filets d’ombrage utilisés permettent aussi de diminuer l’intensité de la chaleur en réduisant de 75% les rayons solaires », relève-t-il. L’une des spécificités du projet, souligne-t-il, est la prise en compte du mode de vie et des besoins des bénéficiaires. « A chaque fois, nous partons vers eux afin de leur expliquer les bienfaits de nos produits avant d’entamer les opérations sur le terrain », indique M. Kaboré. A son avis, une autre particularité du projet et non des moindres, est le fait d’apprendre aux réfugiés, les méthodes pour construire de solides abris et des tentes de bonne qualité et ce, en vue de les rendre indépendants vis-à-vis des organismes humanitaires en ce qui concerne cette exigence. En outre, les populations locales ne sont pas oubliées dans ce plan d’actions.

Eau, hygiène et assainissement, un volet important

A cet effet, l’ONG apprend également à la communauté-hôte, à bâtir des maisons en banco amélioré plus solides et plus résistantes aux intempéries. La Croix-Rouge fait de l’hygiène et de l’assainissement du cadre de vie du camp de Saag-Nioniongo, son cheval de bataille. Ainsi, cette préoccupation fait partie de l’un des volets de ses activités. La chargée du volet Wash (eau, hygiène et assainissement) au sein du camp, Sadatou Esther Sidibé Lingané, soutient que la Croix-Rouge se charge de veiller à ce que les réfugiés aient de meilleures conditions de vie notamment par l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement du site. Pour ce faire, l’ONG construit des latrines et des douches. A entendre la chargée du volet Wash, de par le passé, la Croix-Rouge construisait des latrines provisoires qui ont une durée de vie de six mois avant de passer à la construction des latrines et douches durables. « Actuellement, nous comptons 42 latrines et douches durables qui sont utilisées par les bénéficiaires. Une vingtaine d’autres infrastructures du même genre sont en construction », souligne-t-elle. En ce qui concerne l’aspect assainissement et promotion d’hygiène, elle soutient que l’entité mènent des campagnes de sensibilisation sur différents thèmes allant dans ce sens. « Par exemple, 30 volontaires passent trois par semaines de porte à porte pour enseigner aux réfugiés et à la population-hôte, l’hygiène corporelle, du cadre de vie, celui de l’eau depuis la source jusqu’à la consommation, l’utilisation et l’entretien des latrines. Il y a aussi les causeries éducatives, les journées de salubrité, des formations de femmes sur les bonnes pratiques d’hygiène... », déclare Mlle Lingané. Et d’ajouter que le camp dispose de cinq forages non réalisées par la Croix-Rouge pour l’approvisionnement en eau. Néanmoins, elle affirme que l’ONG veille à leur utilisation et à les réparer quand une panne survient. De même, elle procède chaque six mois à l’analyse de l’eau consommée par les bénéficiaires. « Grâce à notre partenaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, une adduction d’eau potable simplifiée est sortie de terre. Le site dispose de quatre bornes-fontaines de quatre robinets chacune et quatre autres pour la communauté hôte. Le camp a aussi un tank de 50 m3 d’eau par jour », précise-t-elle. A ce niveau, elle reconnaît que l’une des difficultés est l’implication des réfugiés dans l’entretien de toutes ces infrastructures. En plus de toutes ces commodités sanitaires précitées, le camp possède des aires de lavage et de séchoir pour les femmes.

Des vivres et des non-vivres aux réfugiés

Pour ce qui est de la distribution de vivres et de non -vivres, le superviseur du camp au niveau de ce volet, Amédée Gilbert Zouré, mentionne que cette phase se fait en collaboration avec le HCR et le PAM (Programme alimentaire mondial) qui livrent les denrées et les produits. L’intervention de la Croix-Rouge intervient après l’étape de la livraison. A ce stade, l’ONG procède à la distribution en fonction de la liste des réfugiés élaborée par le HCR. « Cette distribution se fait par rapport à la taille du ménage. Mais avant d’entrer en possession, les réfugiés doivent fournir tous les documents nécessaires à savoir, l’attestation et la carte de ration », concède M. Zouré. De la nature des vivres livrés, il cite pêle-mêle le riz, le haricot, le sucre, le sel. Pour les non-vivres, raconte-t-il, il s’agit, entre autres, des nattes, du savon, des kits cuisine, des couvertures, des moustiquaires. A écouter le superviseur, la ration moyenne d’un réfugié pour le riz, du haricot, de l’huile, s’élève respectivement à 6 et 1,5 kg et de 0,75 litre par personne chaque mois. « La quantité est multipliée par le nombre de personnes sous un toit. En plus, Microfi donne 3 500 F CFA par individu chaque mois », affirme-t-il. Il estime que les difficultés dans l’exercice se situent surtout au niveau de la liste envoyée par le HCR. En effet, M. Zouré soulève le fait que certains bénéficiaires ayant tous les documents ne sont pas enregistrés sur la liste de l’entité en charge des réfugiés. Dans ce cas d’espèce, la Croix-Rouge s’occupe de ceux qui ont leurs documents au complet et qui sont listés et après, elle se charge des personnes qui n’ont pas inscrites sur la liste s’il n’y a pas de rupture de stock. Bien que les aliments ne collent pas forcément avec les habitudes alimentaires des réfugiés, confesse-t-il, une rencontre est toujours organisée avec eux en vue de leur faire le listing des subsistances. Satisfait des activités menées par la Croix-Rouge sur le site, le chef du camp de Saag-Nioniongo, Mouhamed ag Mouhamed Almouloud, souhaite néanmoins l’augmentation de la quantité des vivres distribués. « Nous ne pouvons pas exiger qu’on nous livre ce qui colle avec nos habitudes alimentaires que sont le lait, le petit mil, le beurre (…) », lâche-t-il.

Nestor BAKI

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