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Sidwaya N° 7285 du 30/10/2012

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Cinquantenaire de Vatican II : Laurent Bado s’insurge contre certaines pratiques
Publié le mercredi 31 octobre 2012   |  Sidwaya




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Ouvert le 11 octobre 1962 sous le Pape Jean XXIII, le Concile Vatican II a clos ses travaux le 7 décembre 1965 sous la papauté de Paul VI. L’Eglise catholique célèbre cette année le cinquantenaire de cet évènement qui a marqué un grand tournant dans son histoire contemporaine. Si pour certains, il était temps que l’Eglise se modernise en vue de répondre aux attentes des fidèles, d’autres trouvent, par contre, que les conclusions du Concile ont des « effets catastrophiques sur la vie actuelle de l’Eglise et la foi des fidèles ». Laïc catholique qui s’intéresse aux questions de foi, le Pr Laurent Bado, éminent enseignant de droit à l’Université de Ouagadougou, donne ici son point de vue sur la rencontre des responsables de l’Eglise catholique.

Après avoir refusé de se prononcer sur la question au risque de heurter certaines sensibilités, il a fini par le faire sous notre insistance. Il pointe, sans ambages, dans cet écrit, les faiblesses de ce qui est couramment appelé Vatican II. Allant plus loin, il trouve même que les Francs-maçons, une secte très connue, ont réussi à infiltrer le Concile et à faire passer des propositions qui avaient pour objectif de dévoyer l’Eglise du droit chemin. Découvrez plutôt !

« Le Concile Vatican II, 50 ans après

Vatican II a son histoire. En 1870, Vatican I fut interrompu par la guerre franco-prussienne. Depuis lors, les Papes successifs eurent l’idée de le terminer : Pie XI d’abord qui, lors du Consistoire secret du 23 mai 1923, fut déconseillé par les cardinaux Billot et Boggiani en raison des divergences profondes au sein de l’épiscopat et des théories modernistes en vogue dans une partie du clergé et des évêques. Pie XII ensuite n’eût pas le temps de convoquer un concile œcuménique, alors qu’il avait réuni des commissions et entamé les travaux préparatoires. Ce fut Jean XXIII qui jugea bon et opportun d’offrir à l’Eglise et à toute la famille humaine un Concile œcuménique (cf Bulle Humanae Salutis). Ouvrant officiellement ce Concile le 11 octobre 1962, le bon Pape avait déclaré : « Le Concile qui vient de s’ouvrir est comme une aurore resplendissante qui se lève sur l’Eglise ».

Si on reconnait un bon arbre à ses fruits, je dirai que Vatican II n’a pas été « une aurore resplendissante, mais bien plutôt un crépuscule opaque ». Ne pouvant tout dire ici, je me bornerai à affirmer que Vatican II a été le triomphe du libéralisme dans l’Eglise dont les conséquences catastrophiques sont on ne peut plus indéniables. Le Catholicisme libéral est un pur produit de la révolution libérale de 1789. Au lendemain de cette révolution exaltant l’individu-roi, l’homme qui se fait dieu, des penseurs catholiques vont tenter de réconcilier le monde moderne avec la foi. Mais ils s’y sont mal pris.

Pour Alfred Loisy, chef de file du Mouvement libéral dans l’Eglise, réconcilier le monde moderne et la foi catholique, c’est adapter la religion aux besoins intellectuels, sociaux et moraux du temps présent. En clair, c’est l’Evangile qu’il faut mettre aux goûts des hommes. Léon XIII condamna le catholicisme libéral (appelé « américanisme » aux Etats-Unis) avec son « Provenditissimus Deus » de 1893 et son « Testem Benevolentiae » de 1899. Et c’est ce Catholicisme libéral qui a fait irruption au Concile Vatican II par un complot fomenté par les francs-maçons.

Les Francs-maçons, partisans de l’homme qui se fait dieu, chantres imbéciles de la liberté individuelle, ennemis lâches et ingrats de l’Eglise catholique, s’étaient préparés à ce Concile (ils avaient tenté d’ailleurs de hisser un des leurs, le cardinal Rampola, à la tête de l’Eglise et, grâce au véto de l’Empereur d’Autriche, nous avons eu à sa place le Pape Saint Pie X !). Tour à tour, les Francs-maçons Saint Yves d’Alveydre, Breyer et Yves Marsaudon, ont ouvertement déclaré la guerre à l’Eglise. De fait, dès l’ouverture des travaux, les Francs-maçons déployèrent une conjuration qui a permis d’écarter les commissions et les textes originaux et d’imposer des « progressistes » à tous les postes-clefs, d’où le triomphe du libéralisme jusque dans le discours de clôture du Concile prononcé par Paul VI le 7 décembre 1965 : « Toute la richesse doctrinale du Concile ne vise qu’à une chose : servir l’homme… la religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car, c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu…

Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme » ! Et dans l’Observatore Romano du 24 août 1969, Paul VI déclare encore que « l’Eglise accepte de reconnaitre le monde comme auto-suffisant, elle ne cherche pas à en faire un instrument pour ses fins religieuses ». Voilà qui se passe de commentaire, sauf à donner celui du Cardinal Suenens : « Le Concile, c’est 1789 dans l’Eglise » !

Pour moi, simple laïc, l’erreur fondamentale qui a été commise a été que l’Eglise, en voulant venir au secours d’un monde désorienté, angoissé, perdu, a ramené son aventure à celle du monde, détruisant peu à peu sa nature, d’où sa lente autodestruction…

Vatican II a créé en effet une crise profonde à l’intérieur de l’Eglise, crise constatée par Paul VI. Le 7 décembre 1968, le 8 décembre 1970 et le 29 juin 1972 (voir respectivement, la documentation catholique n°1531, p.12, Una Voce, n°144 de janvier-février 1989 p.2 et documentation catholique, n°1813, p.658) ; par Jean Paul II dans un discours en date du 6 février 1981(« de nombreux chrétiens se sentent perdus, confus, perplexes et même déçus…

Des idées sont répandues de tous côtés qui contredisent la vérité qui fut révélée et toujours enseignée. De véritables hérésies ont été divulguées dans les domaines du dogme et de la morale ») ; par le Cardinal Joseph Ratzinger, préfet à l’époque de la sacrée congrégation pour la doctrine de la foi ( ex Tribunal de l’Iànquisition institué en 1542 par Paul III), qui a avoué que « les résultats qui ont suivi le Concile semblent cruellement opposés à l’attente de tous… On s’attendait à un bond en avant et on s’est retrouvé au contraire face à un processus de décadence » ( Cf. Entretiens sur la foi, Fayard, Paris, 1985, p. 30 et ss) ; il a même ajouté qu’il faut affirmer en toutes lettres qu’une réforme réelle de l’Eglise présuppose, un abandon sans équivoque, des voies erronées dont les conséquences catastrophiques sont désormais incontestables !

Et c’est vrai, les fruits du Concile ne sont pas bons. Les ennemis intérieurs ont utilisé les travaux pour d’autres fins (cf. lettre à l’épiscopat universel du Cardinal Ottaviani en date de 1966). Depuis ce Concile, l’Eglise s’adresse à Dieu en disant « Ecoute, Seigneur, ton serviteur parle », au lieu de : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ».

Actuellement, l’Eglise ne se porte pas bien :

- il y a une désacralisation généralisée au niveau de la liturgie (le caractère sacrificiel de la Sainte Messe étant nié en fait comme l’avait prophétisé Roca au 19è Siècle) ;
au niveau de la langue liturgique, le Latin étant recommandé par l’article 36 paragraphe 1er du Sacrosanctum Concilium et la langue vulgaire étant une exception prévue par le paragraphe 2) ;
au niveau de la fonction sacerdotale, le prêtre est devenu président d’assemblée et ne porte plus l’habit clérical alors que Ferdinand Buisson, le 4 mars 1904, déclarait que « lorsque le prêtre l’abandonnera, il redeviendra surement l’homme de la famille, l’homme de la cité… laissons-le se laïciser tout seul, la vie aidant, comptons sur la nature pour reprendre ses droits » ;

- il y a le délire doctrinal : baptême des enfants (canon 867) refusé par beaucoup de prêtres occidentaux, indissolubilité du mariage (canon 1141) remise en cause, tout comme la confession individuelle (Canon 960), le 6e Commandement, l’interdiction de l’avortement (Canon1398), etc ;
- il y a les abandons : les désaffiliés (catholiques rejoignant d’autres religions) sont passés de 129 000 en 1900 à 2 250 000 en 1980 ! Les défections (prêtres abandonnant la prêtrise) se sont élevées à 23 470 entre 1971 et 1977 (cf. L’Observatore Romano du 28 avril 1979), tandis que les réductions à l’état laïc, qui étaient de 810 entre 1915 et 1965, se sont élevées à 32 231 entre 1965 et 1978 ;

- il y a la chute du taux de pratiquants (ceux qui vont à la messe le dimanche) : en France, il est tombé de 41% en 1964 à 13% en 1981 et concerne notamment les jeunes (6% de pratiquants selon Le Pèlerin, sondage du 18 novembre 1981) ; aux USA, au Canada, le taux a baissé de moitié depuis le dernier Concile. La conséquence est que les églises sont vides (des commerçants ou des musulmans se proposent de les acheter pour en faire des alimentations générales ou des mosquées !) et les belles cathédrales gothiques sont devenues des monuments de tourisme florissant ;

- il y a enfin la licence : 16% des prêtres français ont une maîtresse en permanence contre 1% des religieuses ; la pédophilie, l’homosexualité ont droit de cité dans le clergé ; en 1987, 23 450 prêtres sur les 57 000 aux Etats-Unis étaient homosexuels (cf. National Catholic Reporter du 27 février 1987).

En conclusion, j’ai le sentiment que la grande apostasie est en marche. Vatican II a confondu l’ancien et le vieux en ce que l’Eglise n’est plus dans le monde, mais de ce monde ! Il faut un Vatican III pour ramener l’Eglise à la bifurcation où les Francs-maçons (la perquisition de la célèbre loge P2 dont Licio Gelli était le grand-maître a révélé que 79 prélats italiens en étaient membres-Voir Simple Lettre, n°52, septembre-octobre 1988-) lui ont fait tromper de chemin. En attendant, la seule réaction à cette déliquescence est le Mouvement charismatique, né aux Etats-Unis, parvenu en France en 1972 et qui est à l’Eglise séculaire ce que fut le mouvement hippie à la modernité. »

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