Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Observateur Paalga N° 8526 du 24/12/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Politique

Les naufragés du CDP vont-ils sortir du bois ?
Publié le vendredi 27 decembre 2013   |  L’Observateur Paalga




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Cher Wambi,



Dure épreuve que ce marathon de ces derniers jours de l'année 2013.

Bien heureux, en effet, seront ceux qui pourront franchir le seuil de l'année 2014, mercredi prochain, et d'ores et déjà aux quatre coins du Faso, l'on souhaite meilleure fin à celle qui s'achève.

Certes, avons-nous, jusque-là, été épargnés par les conflits, les pires crises et la misère ambiante qui déchirent de nombreux pays sur notre continent, mais nous sommes-nous donné les moyens de préserver cette paix et cette cohésion sociales relatives ?

Car, cher cousin, 2013 aura révélé à nos yeux les dangers qui guettent le Pays dit des hommes intègres.

C'est vrai, nous venons de sortir d'une campagne agricole acceptable, les marchés ne désemplissent pas, mais cet indice de bien-être au village suffit-il à redorer l'image d'un Burkina miné par la malgouvernance, l'impunité, la corruption et la politisation à outrance de l'Administration ?

Oui, cher Wambi, Bon Dieu est là pour tous, mais j'ai peur :

peur d'une détérioration du climat social qui pourrait survenir à l'orée de la campagne présidentielle de 2015.

A la lumière de ce que nous avons vécu en 2013 sur le plan national, à savoir les marches et contre marches en rapport avec l'éventuelle révision de l'article 37 pour permettre à l'inamovible de Kosyam de se représenter et la création du Sénat, les forces en présence ouvriront les hostilités dès les premières heures de 2014.

L'arsenal sécuritaire qu'est en train de s'offrir le ministère de l'Administration territoriale et de la Sécurité (MATS) ne peut que confirmer mes craintes, cher cousin.

En tous les cas, si Bougouma s'est doté d'une "artillerie lourde", canons à eau à l'appui, dont le premier exemplaire vient d'arriver sur les rives du Kadiogo, ce n'est certainement pas pour aller à la chasse aux roussettes dans le Zoundwéogo.

Bref, cher Wambi, dans l'allégresse, les Burkinabè ont fêté Noël en attendant la Saint-Sylvestre.

Dieu et les mânes des ancêtres nous accompagnent dans la paix, la stabilité, la cohésion sociale, l'entente cordiale et la fraternité vers le nouvel an qui s'annonce.

Eh bien, cette lettre que tu as entre les mains est évidemment la dernière de l'année, cher cousin.

Aussi, je joins ma voix à celles de Nakibeugo, de Sidnaaba, de Barry Yacouba Jacob et de tous tes neveux pour souhaiter à tous de bonnes fêtes.

Ainsi, rendez-vous en 2014 mais, en attendant, de quoi l'actualité est-elle faite ? me demanderas-tu.

Tournons donc la page.

Cher Wambi, j’ai vu passer récemment une circulaire du ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité adressée aux gouverneurs des régions. Elle est relative à l’érection de nouvelles circonscriptions administratives, notamment des provinces et des départements. Quoi de plus noble que de rapprocher autant que faire se peut l’Administration de l’administré, le principe étant que chaque citoyen ait, aussi près que possible de chez lui, accès à l’un des organismes où s’élaborent les décisions. J’imagine déjà, cher cousin, les belles bagarres en perspective entre localités prétendantes, chacune voulant, et c’est normal, tirer la couverture à elle, que dis-je la circonscription de son côté. Même si des motivations politiciennes sous-tendent parfois ce genre d’initiatives.

Cela dit, cher Wambi, je frémis quand je lis dans la circulaire en question que "ce découpage doit tenir compte de la cohérence linguistique et sociologique, de la continuité culturelle. Il doit également permettre d’atténuer les ruptures sociologiques...". Qu’est-ce à dire ? J’espère en tout cas qu’il ne s’agira pas de ghettoïser les populations dans un communautarisme légalisé en confinant les différentes ethnies alors que la construction d’une nation exige le brassage et le vivre-ensemble. Attention donc à ne pas jouer aux apprentis-sorciers.

Il te souviendra, cher cousin, qu’avec la mise en place très controversée du Sénat, l’un des feuilletons les plus passionnants de l’année et qui a tenu en haleine la capitale du cinéma africain aura été sans doute celui de l’arrondissement 4.

Un feuilleton plein d’intrigues et de rebondissements qui pourrait bien s’intituler : «Anatole, Zacharia, Modeste et la mairie».

Synopsis : à la faveur du redécoupage administratif de la ville de Ouagadougou en 12 arrondissements, les routes d’Anatole, Zacharia et de Modeste, militants d’un même parti et compagnons de longues dates, se séparèrent à l’issue des dernières élections couplées (municipales/législatives). La pomme de discorde, la mairie de l’arrondissement 4. Anatole, contre la décision de son parti et au prix d’alliances contre nature, est parvenu à ravir le fauteuil de maire au grand dam de Zacharia et de Modeste qui se sont alors ligués pour avoir son scalp.

Le scalp d’Anatole, finalement, ils l’auront le 27 novembre 2013 par suite de la décision du conseil des ministres de dissoudre le conseil municipal de l’arrondissement 4 à l’instar de cinq autres conseils municipaux pour non-atteinte de quorum entraînant une paralysie, et d’ y organiser en février prochain des élections municipales partielles.

La saison II du feuilleton, qui sera encore réalisée par la CENI et produite par le gouvernement burkinabè, commence au mois de février. Anatole Bonkoungou, qui est candidat sous la bannière de l’ODT au secteur 19, Zacharia Sawadogo et Modeste Compaoré qui sont aussi candidats respectivement dans les secteurs 17 et 18 camperont encore les mêmes rôles.

Amateurs d’intrigues et de dribbles politiques, vous serez une fois de plus servis.



Cher Wambi, après le discours du Président du Faso, Blaise Compaoré, à l’occasion du 11- Décembre, suivi de sa conférence de presse à Dori, d'où il transparaît assez distinctement qu’il souhaiterait succéder à lui-même à la tête de l’Etat, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Alain Holleville, aurait reçu autour d’un déjeuner la crème de l’opposition burkinabè. Objectif : échanger sur cette sortie présidentielle. Et les opposants, à l’instar d’un Ablassé Ouédraogo, n’ont pas été avares en paroles pour refuser tout nouveau tripatouillage constitutionnel. Mais que pense l’Union européenne (UE) d'une éventuelle révision de l’article 37 de notre loi fondamentale ?

Difficile à dire, mais à entendre certains invités à ce déjeuner, l’UE aurait une position mitigée et semblerait même ne pas faire montre d’une véritable opposition à l’éventuelle révision de cet article, ce, d’autant plus qu’il ne fait pas partie des dispositions constitutionnelles non révisables, telles contenues dans l’article 165 de la loi fondamentale. S'il y a donc quelqu'un qui boit du petit lait actuellement, c'est bien sûr le Grand Sachem dont la position sur la présidentielle de 2015 constitue un secret de polichinelle.

Sur la politique, Tipoko l'Intrigante, elle, refuse de donner le moindre avis, préférant léguer son précieux carnet secret à qui voudra le feuilleter :



- Les 21 et 22 décembre 2013, s'est déroulé, à Ouagadougou, le premier congrès ordinaire de l'Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS). Si cette instance suprême est intervenue quelques jours seulement après la démission du secrétaire national adjoint aux relations extérieures du parti, Fidèle Kientéga, l'autre fait marquant de ce rendez-vous politique a été l'absence remarquée d'un des "fidèles lieutenants" de Me Sankara : Malick Yamba Sawadogo qui serait en voyage. Mais d'autres sources invoquent plutôt un nuage qui planerait actuellement sur les relations entre l'ex-député et ses camarades. Secrétaire national chargé de l'organisation et de la sécurité dans l'ancien bureau, Malick Sawadogo ne fait pas partie de l'organe dirigeant issu du dernier congrès. Preuve pour certains que le divorce est consommé entre ce dernier et son mentor, Me Sankara.



- Le paysage politique burkinabè connaîtra-t-il le séisme que beaucoup de gens annoncent depuis plusieurs mois ?

En effet, depuis la "purge" opérée lors du Ve congrès du CDP en début mars 2012 avec la mise à l'écart de ténors comme Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré et Juliette Bonkoungou, les rumeurs sur la création d'un parti dissident n'ont cessé de circuler. Et ces dernières semaines, des indiscrétions se font de plus en plus persistantes sur la mise sur orbite de cette nouvelle formation politique portée par les "naufragés" du Ve congrès du CDP. Le projet serait arrivé à maturation et déjà des personnalités politiques aussi bien de la mouvance présidentielle que de l'opposition, qui ont été approchées, seraient prêtes à se pencher avec bienveillance sur le nouveau-né.



- L'article 37 relatif au mandat présidentiel pourrait connaître une modification si on s'en tient à la dernière sortie du chef de l'Etat à Dori le 12 décembre dernier. Pour ce nouveau toilettage, deux voies sont possibles au regard de la loi : celles parlementaire ou référendaire. L'article 161 fixe l'une des conditions de la voie parlementaire en stipulant qu'il faut "qu'une fraction d'au moins trente mille personnes ayant le droit de vote introduise devant l'Assemblée nationale une pétition constituant une proposition rédigée et signée".

L'article 164 dit, quant à lui, les conditions du référendum. A l'heure actuelle, il semblerait que de plus en plus, le chemin de la pétition soit celui que privilégient les autorités burkinabè pour faire sauter le verrou de l'article 37.

En effet, sauf changement de dernière minute, le top de départ de cette opération sera donné en principe le 11 janvier 2014 à Bobo-Dioulasso. Selon les calculs et estimations, les autorités espèrent engranger ces 30 000 signatures requises d'ici au moins un mois pour les déposer sur le Bureau de l'Assemblée nationale qui statuera sur la voie à emprunter.



- Une fois n’était pas coutume, cette année, le message du président du Faso à l’occasion du 11-Décembre n’a pas été enregistré par la Radiotélévision du Burkina mais par un privé une semaine avant. On comprend ainsi pourquoi il n’a pas été conceptualisé, car il n’y est fait mention, chose étonnante, ni du décès de Nelson Mandela ni de la mort d’un parachutiste lors des sauts d’entraînement à Dori. La "chaîne au cœur des grands événements" s’est donc contentée de diffuser la cassette qui lui a été remise. Pourquoi ce changement ? Quelles raisons le justifient ? On ne le sait trop mais à la RTB, certains sont un peu remontés et attendent du pied ferme l’allocution présidentielle du nouvel an pour voir si on va encore leur jouer ce mauvais tour.



- Le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, est dans la capitale burkinabè. Il aurait été reçu par le chef de l'Etat ce jeudi 26 décembrre dans la matinée. Si officiellement l'objet de sa visite n'a pas été communiqué, on imagine que l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo est à Ouagadougou dans un cadre privé et en profitera sans doute pour parler avec le locataire de Kosyam de l'évolution de la situation socio-politique aux bords de la lagune Ebrié.



- L’Avenue du président Maurice Yaméogo, sise à Koulouba, sera en ébullition ce lundi 30 décembre. En effet c’est là que le président du conseil régional du centre, Patrice Nikièma, sera officiellement installé à partir de 10h, sous le patronage d’Assimi Kouanda, le patron du parti présidentiel, et le co-parrainage du conseiller à la présidence François Compaoré et du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Arthur Kafando. Une cérémonie qui consacrera du même coup le lancement du programme de transformation et de modernisation de l’économie informelle (PTM-EI).



• Effervescence festive ce samedi 28 décembre 2013 à Boassa à la sortie sud-ouest de la capitale, où son Excellence Naaba Boulga commémore sa fête coutumière, le Na Basga. Inutile de dire que des communes et villages environnants affluera un monde des grands pour sacrifier à la tradition.

A deux centaines de kilomètres de là, dans la région du Centre-Est, c'est une cérémonie d'une autre étoffe qui attirera des foules.

Il ne s'agit ni plus ni moins que des funérailles de Nân Boulga, le chef de Pakala rappelé à Dieu le 22 août 2013.



- Ils ne sont pas des nomades, mais ils y ressemblent fort vu leur présence dans les quatre coins du Faso. Eux, ce sont les ressortissants du village de Salogo, département de Zorgho, province du Ganzourgou. En effet, il n'y a pas un seul petit coin du Burkina où on ne trouve de communauté se réclamant de Salogo. Certains même ont pour nom de famille Salogo dans l'intention de préserver leur origine. Mais ils sont tellement nombreux actuellement que beaucoup ne se connaissent pas. C'est pour remédier à cela qu'une journée de retrouvailles et d'échanges est organisée le vendredi 3 janvier 2014 à Tanghin, à l'intention de tous ceux qui se reconnaissent originaires dudit village. Des réjouissances donc en perspective.



Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."



Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

 Commentaires