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Le Quotidien N° 951 du 26/12/2013

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Centrafrique : Le symbole de l’Afrique qui perd
Publié le jeudi 26 decembre 2013   |  Le Quotidien




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Crise de confiance entre populations chrétiennes et musulmanes d’une part, et entre forces de maintien de la paix d’autre part, le tableau ne cesse de s’assombrir en République centrafricaine (RCA). En effet, pendant que les forces françaises tentent de désarmer les différents groupes armés, non sans difficultés parce que accusées de parti pris, ce sont les soldats de la force africaine de la MISCA qui sont en bisbilles. A la confusion générale au sein des populations et des milices, est donc venue s’ajouter une crise au sein des différentes forces censées ramener la paix en Centrafrique. La nécessité s’impose, d’une réunion d’urgence des chefs d’Etat de la région pour harmoniser les vues et les actions. Une coordination des missions et des opérations des forces africaines et françaises devient impérieuse, si on veut qu’elles soient opérationnelles et atteignent leurs objectifs. Pour le moment on n’en est pas là, et chacun agit selon son propre agenda. L’opération Sangaris lancée par la France, de plus en plus contestée par une partie de la population (la minorité musulmane), par des forces belligérantes (l’ex-Seleka) et même par le pouvoir en place, peut tourner au fiasco. Un environnement hostile à la France ne peut que lui compliquer la tâche sur le terrain. Or c’est ce qui est de plus en plus perceptible. Pour les musulmans, la Seleka et le président Michel Djotodia, Paris a pris fait et cause pour les chrétiens. A tort ou à raison, ils fragilisent ainsi l’intervention française, qui avait été saluée comme une opération de sauvetage d’un pays en perdition, sans considération des clivages ethniques, politiques et religieux. Si l’impartialité de l’opération Sangaris est prise à défaut, ce serait un motif grave de sa discréditation. On attend donc de voir si les uns et les autres arriveront à parler le même langage.
De leur côté, les forces de la MISCA peuvent aussi être sujettes à caution et devenir inopérantes si elles n’ont pas des objectifs communs. Le cas de l’armée tchadienne est de ce fait emblématique de la cacophonie naissante au sein de la MISCA. Perçus par les uns comme des sauveurs et par les autres comme des envahisseurs, les soldats du contingent tchadien sont loin de faire l’unanimité. Ils sont ainsi décriés par les chrétiens (instrumentalisés ou non, tout comme les musulmans), les partisans de l’ex-président Bozizé et les milices anti-balaka. Au sein même de la MISCA, le Tchad n’est pas en odeur de sainteté après un incident avec le contingent burundais. Résultat, les hommes de Idriss Déby Itno ont été priés de quitter la capitale pour se redéployer dans le Nord de la Centrafrique. La communauté internationale fait face, dans ce cas de figure, à un vrai casse-tête. Peut-elle se passer du Tchad, malgré sa présence controversée, dans la résolution du conflit centrafricain et pour l’avènement d’une paix durable ? Puissance régionale ayant toujours joué les gendarmes en RCA et fidèle allié de la France dont il héberge une base, le Tchad semble être incontournable pour résoudre l’équation centrafricaine. Que ce soit pour une solution à court ou à long terme, il faudra que les différentes forces en présence accordent leurs violons. Mais le problème n’est pas que militaire, il est surtout politique. Et c’est au niveau des dirigeants de l’Afrique centrale que des efforts doivent être entrepris pour une stratégie d’intervention cohérente en RCA. En la matière, la zizanie au sein de la MISCA est une nouvelle illustration de l’incapacité notoire des Africains à maintenir la paix sur le continent. Comme hier au Mali, c’est encore la France qui est en première ligne dans le désarmement des différents groupes armés et la protection des civils. Mais si la France a fait l’unanimité au Mali contre les djihadistes terroristes, il n’en est pas de même pour la Centrafrique. Le conflit et le contexte sont tout autre, d’où les limites de cette présence. Dans le même temps, les forces de la sous-région ne sont pas à même d’assumer correctement leur rôle. Voilà ce à quoi on aboutit, quand l’incurie des élites politiques n’ a d’égale que leur boulimie du pouvoir .

La Rédaction

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