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Le Quotidien N° 947 du 20/12/2013

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Soudan du sud : Un pays malade de ses dirigeants
Publié le samedi 21 decembre 2013   |  Le Quotidien




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Depuis son indépendance en juillet 2011, le Soudan du sud a connu des convulsions périodiques, mais celle en cours est sans doute la plus sérieuse. Elle est sans commune mesure avec les soubresauts de l’ère post -indépendance. Jusque-là, en effet, le pays avait été secoué par des crises sporadiques, en raison de litiges frontaliers avec son grand voisin soudanais, ou de rébellions marginales. Le cœur du pouvoir avait tant bien que mal été épargné par les différentes rivalités politiques. Désormais ce n’est plus le cas. La crise ouverte entre le président et son vice-président, qui pourrait dégénérer en une guerre civile, touche aux fondements même du jeune Etat. C’est la survie de l’Etat sud-soudanais qui est aujourd’hui en péril. Le Sud Soudan n’a malheureusement pas échappé au sort de bien des pays africains qui, avant lui, sont tombés dans le même piège. En effet, une fois l’indépendance acquise, les alliés d’hier deviennent des ennemis, lorsque vient l’heure de gérer le pouvoir. Cette douloureuse transition vers la construction d’Etat-nations viables a beaucoup retardé le progrès de l’Afrique. A divers endroits du continent, on en est encore à gérer des conflits entre fils d’un même pays. Le cas qui défraie la chronique est sans nul doute celui de la Centrafrique, un pays qui peine à assumer son accession à la souveraineté internationale.
Au Soudan du Sud, l’indépendance est aussi un acquis mal assumé. La crise actuelle n’est pas l’expression d’une nostalgie des années de cohabitation avec le grand Soudan. Non, tous les Sud-soudanais, pour rien au monde, ne souhaitent être à nouveau sous le joug d’un pouvoir arabe avec qui ils n’ont aucune affinité culturelle. En arrachant leur indépendance, ils souhaitaient bâtir une véritable communauté de destins. Mais c’était sans compter avec leurs dirigeants politiques, dont la soif du pouvoir est décidément sans limite. Pour assouvir leurs desseins, ils sont prêts à tout, y compris à mettre le pays à feu et à sang. Le Soudan du Sud n’échappe donc pas au destin tragique de biens des pays africains, frappés de la maladie infantile post- indépendance. Le problème est d’autant plus dangereux que cette crise a lieu sur fond de rivalités ethniques. Chacun des deux protagonistes du conflit est perçu non pas en tant que citoyen sud-soudanais, mais plutôt en leader de la communauté à laquelle il appartient. Le même mal ethnico-régionaliste qui frappe la plupart des Etats africains, les empêchant de se constituer en des nations viables, touche aussi le Soudan du Sud.
Au lieu de travailler à créer un véritable Etat-nation où les ethnies vivraient en symbiose, les dirigeants du pays sont tombés dans le raccourci de la politique du repli sur soi. C’est donc à juste titre que le président américain, Barack Obama, a parlé de pays « au bord du précipice ». En attisant la fibre ethnique, la rivalité politique au sommet est en train d’enflammer tout un pays. Le patriotisme des luttes d’indépendance a cédé la place à la gloutonnerie politique. L’apprentissage de la démocratie se fera dans la douleur. Pourtant, la décision du vice-président de briguer la présidentielle de 2015 n’était pas un sacrilège. Comme tout citoyen du pays, il a le droit de prétendre à la magistrature suprême, l’essentiel étant qu’il se soumette aux règles édictées. Mais le président ne l’a pas entendu de cette oreille. Il laisse de ce fait transmettre son penchant autocrate. Un arrangement entre les deux têtes de l’exécutif était pourtant possible, afin d’éviter au pays le chaos actuel. Comme de nombreux autres pays africains, le Soudan du Sud est malade de ses dirigeants. Triste destin pour un pays qui était pourtant promis à un bel avenir à cause de ses ressources pétrolières. Et le voilà livré à lui-même. Par la faute de sa classe dirigeante grisée par l’exercice du pouvoir .
La Rédaction

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