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Le Quotidien N° 944 du 17/12/2013

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Blaise Compaoré et l’article 37: Le médiateur deviendra-t-il un pyromane ?
Publié le mercredi 18 decembre 2013   |  Le Quotidien


Dori
© aOuaga.com par A.O
Dori : le chef de l`Etat face à la presse
Jeudi 12 décembre 2013. Dori. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a animé une conférence de presse au lendemain de la célébration de la fête nationale de l`indépendance


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Les mots sont forts et le ton martial. L’opposition burkinabè n’a pas tardé à réagir, en des termes très fermes, à la dernière sortie présidentielle qui lève le doute sur son intention de relancer la mise en place du Sénat et de réviser l’article 37 de la Constitution. Réunie en session extraordinaire, le 16 décembre dernier, elle a qualifié de « coup d’Etat constitutionnel » le projet de réforme constitutionnelle et mis en place un « Etat- major permanent de crise ». Il s’agit donc d’une réplique cinglante aux velléités du président Blaise Compaoré, de rester au pouvoir au-delà de son mandat légal. Le duel à distance (pour le moment) entre opposition et pouvoir a commencé.Reste à savoir si ce duel ne se transformera pas en confrontation directe avec des conséquences désastreuses pour le pays. En réalité, le destin de ce pays, qui peut basculer dans le chaos ou connaitre une alternance apaisée, dépend en premier lieu de Blaise Compaoré. Selon qu’il décide de s’agripper au pouvoir par le tripatouillage de la Constitution, ou qu’il décide de respecter la limitation des mandats présidentiels, il a la clef du problème entre les mains. Si ces dernières déclarations sont juste un ballon d’essai, pour tester la réactivité de l’opposition, Blaise Compaoré a la réponse. Il sait donc à quoi s’en tenir.

Le Burkina de 2013 n’est pas celui de 1997, année qui a vu la première forfaiture s’accomplir, avec la révision constitutionnelle sautant le verrou limitatif des mandats du chef de l’Etat. Il y a un avant et un après-1998, cette année qui a donné un coup d’accélérateur à l’histoire politique du pays, avec l’assassinat barbare de Norbert Zongo. Il faut espérer que les champions du bidouillage constitutionnel, pour le tailler chaque fois à la mesure de la boulimie du pouvoir de leur « dieu », auront retenu les leçons de l’histoire. En tout cas, il est temps pour tout un chacun, de savoir que le monde a changé, et le Burkina aussi. Certes, des dirigeants africains, récemment encore, n’ont pas eu honte de faire main basse sur leur loi fondamentale, pour assouvir leur soif du pouvoir. Ce sont de mauvais exemples. Le Burkina doit plutôt s’inspirer des pays où l’alternance est devenue une tradition démocratique. Le Ghana, un pays voisin, a fait de l’alternance un viatique. Et il ne s’en porte que mieux. L’année 2015 devrait enfin être, pour le Burkina, le début d’une ère nouvelle.

Les pouvoirs à vie tels que nous ont légués les pères de l’indépendance n’ont plus droit de cité. Ils sont généralement générateurs de crises multiformes, quand survient la fin de règne. A l’opposé, une démocratie vraie, qui respecte notamment les règles de l’alternance, est vivante et dynamique. Elle est facteur de paix, de stabilité et de développement, comme le montre si bien le cas ghanéen.

Au Burkina, on doit aussi arrêter de s’amuser avec la Constitution, de perdre du temps dans un exercice aventuriste, pour s’attaquer réellement aux défis du développement. Le Burkina doit sortir de ce cycle où, régulièrement, on perd un temps précieux à se chamailler autour des textes de la Constitution, au moment où il y a d’autres urgences. C’est pourquoi il faut régler, une fois pour toutes cette question de la Constitution, en ce qui concerne la question de la durée des mandats. Mais on voit que la soif du pouvoir est plus forte que tout, chez certains Burkinabè. Ils croient même que ce pays est fait pour eux. Ils persistent dans un égarement qui peut leur être fatal, et malheureusement, pour le pays tout entier. Mais ils peuvent compter sur les forces du progrès, pour ne pas les laisser faire. En effet, l’opposition, qui vient de sonner la charge, sera inévitablement suivie par d’autres organisations, notamment celles de la société civile, si le pouvoir continue de se croire tout permis. Sans compter que l’entrée en scène des étudiants et des scolaires peut aggraver la situation. La paix ou le chaos, c’est à Blaise Compaoré de choisir. Lui qui se vante d’être le faiseur de paix attitré en Afrique de l’Ouest, va-t-il courir le risque de se muer en pyromane ? Le monde entier le regarde .

La Rédaction

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