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Justice : Le directeur de publication de l’Ouragan condamné à 12 mois de prison
Publié le mardi 30 octobre 2012   |  Autre presse




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Douze mois d’emprisonnement ferme, 4,5 millions de francs CFA d’amende, six mois de suspension du journal… Tel est le verdict prononcé ce lundi 29 octobre 2012 par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou contre le directeur de publication de l’Ouragan, Issa Lohé Konaté, et Roland Ouédraogo, l’un de ses rédacteurs.

Comme un ouragan, le verdict du tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est abattu sur le directeur de publication de l’hebdomadaire L’Ouragan, et sur l’un de ses journalistes, Roland Ouédraogo. Douze mois d’emprisonnement ferme et une amende de plus de quatre millions de francs CFA à payer au titre de dommages et intérêts par les deux hommes. Le journal est également interdit de parution pendant six mois. En outre, il devra faire publier dans les quotidiens L’Observateur Paalga et Le Pays, ainsi que dans le bimensuel l’Evénement, le verdict rendu par le tribunal. Le journal est aussi sommé de publier le verdict dès qu’il recommencera à paraître.

Il est reproché aux deux journalistes d’avoir tenu des propos mensongers et diffamatoires à l’endroit du procureur Placide Nikiéma, ainsi que des injures publiques et outrage à magistrat. Des faits que le directeur de publication de l’Ouragan a lui-même reconnu devant les juges à qui il a présenté ses excuses. « Je présente également mes excuses au procureur Placide Nikiéma ainsi qu’à toute sa famille », a indiqué Issa Lohé Konaté. Et d’expliquer que lorsqu’il rédigeait ses articles, il n’avait aucunement l’intention de nuire à qui que ce soit. Aussi, reconnaît-il avoir commis une faute professionnelle.

A la Une du numéro 257 du 1er août 2012, le journal L’Ouragan titrait : « Contrefaçon et trafic de faux billets de banque : Le procureur du Faso, 3 policiers et un cadre de banque, parrains des bandits. » Dans le même numéro, aux pages 8 et 9, était publié un autre article intitulé : « Le procureur du Faso : un torpilleur de la justice ? » On pouvait également lire à la Une du numéro suivant (258) du journal L’Ouragan : « Déni de justice, le procureur du Faso, un justicier voyou ? » Des articles dont les contenus, selon la partie civile, ont été orchestrés pour ternir l’image du procureur du Faso, Placide Nikiéma. « Cela ne constitue rien d’autre qu’un acharnement contre ma personne », se plaint M. Nikiéma, balayant du revers de la main les supplications d’Issa Lohé Konaté et de son confrère. « J’ai été traîné dans la boue inutilement. Cette demande de pardon, je ne la reconnais pas. Non, je ne l’accepte pas », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Me Halidou Ouédraogo – ancien magistrat -, qui défendait le directeur de publication de L’Ouragan, estime que la peine est très sévère, avant d’ajouter que « c’est cela la justice. Nous sommes dans un contexte où la dépénalisation des délits de presse fait son chemin. Le tribunal est libre de tirer les conséquences des actes que mon client a posés. » Me Ouédraogo a expliqué que quand il a reçu le dossier de son client, il lui avait signifié qu’on ne peut pas le défendre tant les faits qu’on lui reproche sont suffisamment têtus. Il a souligné la nécessité pour les journalistes d’être formés. « Il faut être sûr de ce qu’on écrit. C’est seulement en cela que les journalistes feront autorité », a-t-il expliqué avant d’indiquer qu’il fera appel.

Inoussa Ouédraogo (collaborateur)

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