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Rentrée littéraire du Faso : « Imposer des taxes sur le livre équivaut à imposer l’ignorance », dixit Mahamoudou Ouédraogo
Publié le lundi 29 octobre 2012   |  Autre presse




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La Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) a organisé la première rentrée littéraire du Faso du 27 au 28 octobre 2012 à Ouagadougou. Parrainée par l’ex-ministre de la culture, Mahamoudou Ouédraogo, cette rentrée a été marquée par une procession et des panels sur le livre et les autres types d’écriture. La SAGES entend renouveler l’expérience chaque année afin de susciter ou ressusciter la lecture chez les Burkinabè. C’est le ministre de la culture et du tourisme, M. Baba HAMA, qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de cette première édition.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le livre a du mal à mobiliser au Burkina. Et la lecture semble diminuer au fil des ans. C’est pour inverser cette tendance que la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) a organisé cette première édition de la rentrée littéraire du Faso. L’évènement sera désormais annuel, selon les organisateurs. L’engagement pour la valorisation du livre et de l’écrit du parrain (Mahamoudou Ouédraogo) et de certains invités de l’évènement (Mgr Anselma Sanon, Me Titinga Pacéré…) ne souffre d’aucune ambigüité. Malgré tout, la mobilisation devra encore attendre. C’est dire que la SAGES a encore beaucoup à faire pour mobiliser autour du livre.

Dans les recommandations, elle souhaite l’introduction des langues nationales dans les ordres d’enseignement ainsi que l’accroissement du nombre d’œuvres burkinabè dans les programmes d’enseignement. Mais pour cela, il faudrait que la production soit à la hauteur des attentes, aussi bien en qualité qu’en quantité. Toute chose qui nécessitera l’implication des spécialistes de la littérature burkinabè et des professionnels du livre dans les travaux de la commission nationale des programmes, donc une relance impérative des travaux de ladite commission. La SAGES, par la voix de son président, Dramane Konaté « souhaite une réelle volonté politique en vue de la mise en œuvre des recommandations formulées » dans son mémorandum.

Cette première édition de la rentrée littéraire permet à l’opinion publique de se faire une idée sur les productions écrites au Burkina Faso. La prochaine devra permettre d’avoir un répertoire complet de la production littéraire du Burkina au cours de l’année.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de la culture et du tourisme, Baba Hama, tout en saluant l’initiative, estime que « l’investissement dans le livre est avant tout un investissement dans l’homme », car il est l’un des meilleurs véhicules des repères culturels et historiques. Ce, malgré la concurrence d’autres formes plus modernes d’acquisition du savoir et de la connaissance.

Le ministère de la culture et du tourisme s’attèlerait, en relation avec les ministères en charge des enseignements et de l’éducation nationale, à définir une politique du livre de sorte à permettre une meilleure appropriation de cet outil. Mais, « c’est avec une plus grande implication des acteurs institutionnels, de ceux des secteurs public et privé, que l’on devrait arriver à propulser le livre dans les hautes sphères de l’industrie », se convainc Baba Hama qui ajoute par ailleurs que l’État, pour sa part, veillera à la création d’un environnement juridique et fiscal propice à l’éclosion de l’industrie du livre.

Mais, il est plus que nécessaire de professionnaliser les acteurs de la filière, si l’on veut aller vers la création d’une véritable industrie du livre au Burkina Faso. Ecrivains, éditeurs, diffuseurs, promoteurs, enseignants, chercheurs devront donc se donner la main pour réussir le pari de faire de la culture de la lecture une réalité au Burkina Faso.

« Certes, le multimédia est omniprésent et offre à un public fort diversifié d’énormes possibilités. Mais les inforoutes du savoir ne doivent pas détourner la jeunesse des acquis durables et des connaissances pérennes accumulées depuis des siècles grâce à l’écrit et au livre », soutient Mahamoudou Ouédraogo, le parrain de cette rentrée littéraire. « Le livre étant un bien culturel, imposer des taxes sur ce précieux outil pédagogique équivaut à imposer l’ignorance », lance-t-il. En sa qualité de parrain de la première rentrée littéraire du Faso, il a pris le pari de contribuer à trouver les voies et moyens pour booster l’industrie éditoriale dans notre pays. Les différents acteurs du livre n’attendent que ça.

Moussa Diallo

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