La Tabaski (Aïd el Kebir) s’approche à grands pas. En prélude à cette fête, nombreux sont les Burkinabè qui s’activent pour avoir le fameux mouton du sacrifice. A quelques jours de ce festin, qu’en est-il au niveau des marchés à bétail ?
Tanghin, l’un des quartiers de la ville de Ouagadougou dispose d’un marché à bétail. Le lundi 15 octobre 2012, une équipe de Sidwaya s’y est rendue en vue de constater s’il y a un engouement des Burkinabè à acquérir le mouton tant souhaité à quelques jours de la fête de Tabaski. Mais arrivée sur les lieux, nous constatons une faible affluence comme c’est souvent le cas dans les marchés à bétail. Seuls s’y trouvent des commerçants, échangeant par petits groupes. Selon le président du marché à bétail de Tanghin, Issaka Tiemtoré, comparativement à 2011 à la même période, le marché « grouillait » de bêtes, cette année, ce n’est pas le cas. « Nous ne comprenons vraiment rien à cette situation qui n’arrange pas les vendeurs de même que les clients, étant donné que s’il y a peu de moutons sur le marché, leur prix augmente ». Selon lui, les commerçants du marché à bétail de Tanghin s’approvisionnent à Dori, Djibo, Mané, Kongoussi et Ouahigouya avant d’ajouter qu’aucun camion de chargement n’est à ce jour (lundi 15 octobre) venu de ces zones. Il estime que s’il n’y a pas d’engouement de la part des Burkinabè, cela est peut-être lié au fait que le bétail des autres marchés ne soit pas arrivé à Ouagadougou . Mais Issaka Tiemtoré garde espoir de l’arrivée des camions à bétail d’ici à une semaine de la Tabaski. Harouna Compaoré, marchand de bétail, estime que le retard au niveau des camions qui transportent le bétail pénalise leur activité. Pour ce qui est des clients, M. Compaoré souligne que c’est le plus souvent à deux, voire trois jours de la fête qu’ils affluent. Face donc au manque de bétail sur le marché, à combien peut-on estimer le prix du mouton ? M. Compaoré indique un bélier dont il évalue le prix à 325 000FCFA. En effet, Ali Thiam, un acheteur venu chercher un mouton, s’est résolu à retourner chez lui sans la fameuse bête. Interrogé, il affirme que le commerçant lui aurait proposé 215 000 FCFA alors qu’il ne dispose que de 150 000 FCFA. Ainsi, après moult négociations, vendeur et client ne tomberont pas d’accord. Même s’il n’y a pas assez de troupeaux, Idriss Rouamba semble avoir fait une bonne affaire durant cette journée. Selon ses propos, il affirme avoir vendu cinq bêtes, mais estime que s’il y avait plus de clients, il aurait vendu plus. Si M. Rouamba a eu de la chance, ce n’est pas le cas pour certains vendeurs, assis par petits groupes, attendant l’arrivée d’éventuels clients.
