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Le Pays N° 5499 du 6/12/2013

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Manifs scolaires en décembre : l’heure n’est plus à la pagaille au Zinda
Publié le samedi 7 decembre 2013   |  Le Pays


Manifestation
© AFP par DR
Manifestation contre le pouvoir et la "vie chère"
Samedi 20 Juillet 2013. Ouagadougou. Les populations ont manifestés contre la cherté de la vie et le régime du président Blaise Compaoré.


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Les établissements d’enseignement secondaire sont perturbés au mois de décembre depuis un certain nombre d’années au Burkina.A la veille du 6 décembre, date-anniversaire de la disparition de l’élève Flavien Nébié, nous avons sillonné quelques établissements secondaires de la ville de Ouagadougou pour prendre le pouls de la situation.Si dans certains établissements, les cours sont suspendus ou perturbés, au lycée Philipe Zinda Kaboré, un lycée réputé pour la violence, les cours se déroulent normalement, grâce à une stratégie mise en place par l’administration. Les élèves semblent avoir pris conscience du phénomène de la violence en milieu scolaire.

Jadis craint, réputé et redouté pour la violence de ses élèves, le lycée Philipe Zinda Kaboré donne aujourd’hui un exemple à suivre. De quel exemple s’agit-il ? En cette période de troubles au sein des établissements, les cours s’y déroulent dans la plus grande quiétude. Tout est parti, selon Alassane Rembèga, président chargé des élèves de la Fédération estudiantine et scolaire du Burkina Faso, d’une prise de conscience. A l’entendre, en accord avec l’administration, ils ont interdit l’accès de l’établissement, en période de troubles, aux élèves ne fréquentant pas cet établissements. Un groupe de récalcitrants a même été maîtrisés, ligotés et chicotés par les élèves du Zinda. Et depuis lors, aucun élève n’ose y mettre les pieds pour perturber les cours. Généralement, les cours sont perturbés dans les établissements, du début décembre jusqu’au 20 décembre, date des congés de Noël. Une situation qui se vit déjà dans la ville de Ouagadougou depuis le 3 décembre. Mais tout comme au Zinda, les cours se déroulaient normalement au lycée Marien Gouabi, à notre arrivée le 5 décembre, contrairement à la veille où les cours auraient été suspendus. Au lycée national Sangoulé Lamizana (ex-LTO), où nous avons tendu notre micro au proviseur, Alidou Maïga, c’est juste une minorité qui poursuivait les cours. A son avis, des raisons valables n’ont pas été avancées pour perturber les cours. Il dit avoir interrogé le bureau des élèves, qui ne se reconnaît pas dans ce mouvement. « Nous avons tout simplement constaté qu’il y a des pétards et nous imaginons que cela est lié au 6 et au 13 décembre comme chaque année d’ailleurs », a-t-il indiqué. Certains élèves ne sont pas d’accord, mais la masse arrive à les perturber, a laissé entendre le proviseur. Cette situation, a-t-il poursuivi, est encouragée et entretenue par des élèves qui se plaisent dans la situation de vacances, sans savoir qu’il y aura des répercutions négatives. Concernant les dates du 6 et du 13 décembre, M. Maïga reconnaît avoir reçu le préavis de grève déposé en bonne et due forme par les élèves. Et d’ajouter : « Ce qui est clairement dit par les élèves, c’est que les 6 et 13 décembre, des grèves seront observées pour la mémoire de Flavien Nébié et Norbert Zongo. Ce qui se passe entre ces deux dates sont des perturbations qui ne disent pas leurs noms ». Les initiatives pour permettre le déroulement normal des cours ne manquent pas, selon le proviseur, mais il n’est pas facile de riposter lorsqu’il y a des complices au sein de votre propre établissement, a-t-il confié. Selon Adama Kaboré, professeur des Sciences de la vie et de la terre (SVT) au lycée départemental de Kokologho, que nous avons joint au téléphone, les cours se déroulent normalement dans cette localité. Au lycée provincial de Koudougou, où il était pour une rencontre, les cours se déroulaient normalement au moment où nous l’appelions. Mais cette situation n’est pas vécue par certains établissements de la ville de Ouagadougou comme le collège Sainte Colette de Ouagadougou où nous avons trouvé une cour vide d’élèves aux environs de 10h 30. Les élèves de la classe de terminale G2 que nous avons trouvés dans l’établissement, n’ont pas voulu se prêter à notre micro, car les raisons avancées ne sont pas suffisantes pour suspendre les cours. Un parent d’élève que nous avons rencontré a déploré cette situation. Il a profité de notre micro pour dénoncer le comportement de certains chefs d’établissement qui, de façon volontaire, profitent selon lui, de ces situations pour suspendre les cours dans le but de faire main-basse sur les frais de vacation. « Certains disent même que si les élèves n’ont pas eu cours, en une journée, j’empoche des millions », a-t-il déploré. Pour finir, il a lancé un appel à ces derniers afin qu’ils mettent l’aspect social et éducatif au-dessus de l’aspect commercial dans les établissements d’enseignement privés.

Alassane Rembèga à notre micro

« Depuis le début du mois de décembre, il y a des perturbations dans les lycées de la ville de Ouagadougou. Mais aucun coup de sifflet n’a retenti au lycée Zinda parce qu’il y a une structure responsable qui prend en compte les préoccupations des élèves et qui les transmet fidèlement à l’administration. Nous avons décidé de tourner la page des grèves sans motifs. Mais nous soulignons que même le bébé qui vient de naître sait qu’il n’y aura pas cours les 6 et 13 décembre prochains car nous voulons que justice soit faite sur les dossiers Flavien Nébié et Nobert Zongo. Mais nous allons manifester dans un esprit patriotique en marchant, en exprimant notre mécontentement sans casser ni brûler. Nous ne nous attaquerons pas aux biens publics. Nous allons établir des cordons de sécurité qui seront chargés d’encadrer la marche afin que des intrus ne profitent pas de cette marche pour assouvir leurs sales besognes. Nous lançons un appel à nos amis afin que la lutte soit menée dans un esprit patriotique car nous ne voulons plus qu’on nous traite de casseurs ni de vandales. »

Issa SIGUIRE (Stagiaire)

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