Les élèves de Ouagadougou observent une grève de 48h depuis ce matin 24 octobre, pour réclamer justice pour leur camarade Kouraogo Ousmane, qui aurait été tué à Pouytenga par des douaniers, et également pour soutenir les étudiants exclus de l’Université de Koudougou.
Les coups de sifflet et pétarades de motos ont appris aux Ouagavillois que les élèves étaient en grève ce matin du 24 octobre 2012. En effet, les établissements, qu’ils soient privés ou publics, ont déversé leurs élèves dans la rue peu après 8h.
« On nous a fait sortir, mais moi-même je ne sais pas pourquoi », s’exclame un élève rencontré dans une rue de Ouaga, trimbalant son sac. Mais d’autres, téléphonant sur leur moto en stationnement, eux, en savent un peu plus. « C’est pour demander justice pour notre camarade Kouraogo Ousmane. Des douaniers l’ont tué à Pouytenga, le prenant pour un fraudeur. On veut justice ! »
C’est donc l’une des raisons de cette grève de 48h. Elle vise également, selon des affiches collées sur le portail de certains établissements, à soutenir les 16 étudiants exclus de l’Université de Koudougou et à demander justice pour un élève de CP2 qui aurait été tué par un militaire à Bobo-Dioulasso.
En rappel, sur l’Axe Pouytenga-Boulsa, le 2 octobre dernier, un accident avait entraîné la mort d’un jeune homme. Des versions avaient accusé les douaniers d’avoir poursuivi des élèves les prenant pour des fraudeurs et avaient ainsi causé la mort de l’un d’eux. Le gouvernement, à travers son service d’information, avait indiqué à l’époque que les premiers éléments d’enquête écartaient toute responsabilité des douaniers, sans toutefois préciser l’identité du défunt. On attend toujours les résultats de l’enquête.
Mais les élèves semblent avoir déjà bouclé la leur. La grève a également été observée dans les établissements d’autres localités du Burkina, dont Bobo-Dioulasso et Banfora.
