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Inculpation du général Sanogo : La preuve par le charnier ?
Publié le jeudi 5 decembre 2013   |  L’Observateur


Le
© Autre presse par DR
Le capitaine Amadou Haya Sanogo président du CNDRE


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Ils sont quand même forts ces gens d’Amnesty International ! Tenez, le 30 novembre dernier à Bamako, ils organisaient un point de presse pour faire état de leur dernier rapport, intitulé «Agenda pour les droits humains au Mali». Dans ledit document, ils faisaient cas de 21 militaires, des Bérets rouges, disparus lors du "contre-coup d’Etat du 30 avril 2013". Et quatre jours plus tard, dans le cadre de l’enquête liée à l’inculpation du général Amadou Aya Sanogo pour "complicité d’enlèvement", un charnier contenant effectivement 21 corps a été découvert à Diago à quelques encablures du camp militaire de Kati, QG de l'ex-junte au pouvoir.
La veille de la découverte, le pool d’avocats que l’ancien homme fort de Kati s’était constitué, avec en vitrine la sémillante Sénégalaise Me Dior Diagne, plastronnait. Dans une sortie tonitruante, Me Harouna Toureh avait d’abord livré un cours gratuit sur les subtilités du droit. «Je suis son avocat et je le défendrai jusqu’au bout. Contrairement à ce que la presse nationale et internationale ne cesse de répéter, mon client n’est pas inculpé pour assassinat, complicité d’assassinat et séquestration. On lui reproche la complicité d’enlèvement de personnes, qui est punie par les articles 240 et 241 du Code pénal malien et 24 et 25 pour la complicité. Les faits qui lui sont reprochés remontent aux événements du 30 avril au 1er mai 2012». Ensuite, il a pris le public à témoin, sabre au clair. «Je pense sincèrement qu’en l’état actuel de crise sociale, morale majeure de notre pays, la mesure prise contre l’ancien chef d’Etat le Général  d’armée Amadou Aya Sanogo par un juge d’instruction au service d’un pouvoir mal avisé est irresponsable, inopportune et injuste». Enfin, il prédit un avenir, naturellement rose pour son client. «L’histoire à venir, dans un bref délai, lui donnera raison».

Mais aujourd’hui, avec la macabre découverte faite dans les environs de Kati, il est évident qu’il faudra plus qu’un pool d’avocats de la sous-région pour sauver le très éphémère président du Mali, d’autant que, malheureusement, le réputé "avocat du diable" devant l’Eternel, le Français Me Jacques Vergès, n’est plus de ce monde. Et s’il y a bien quelqu’un qui boit du petit-lait depuis la découverte de ce charnier, c’est assurément le juge d’instruction Yaya Karambé, qui a assisté à l’exhumation des cadavres. Dans la quête de justice, être têtu est plutôt un compliment, une bonne déformation professionnelle. Et obstiné, Yaya Karambé l’a été.
Une chasse aux sorcières s’agissant de l’inculpation d’Amadou Aya Sanogo ? Peut-être que oui ! Manque de considération et crime de lèse-majesté à l’égard de quelqu’un qui revendique le statut d’ancien chef d’Etat ? C’est fort possible ! De sérieuses emmerdes pour les Bérets verts depuis le retour en grâce des Bérets rouges ? Une hypothèse à ne pas exclure. Il n’en demeure pas moins que l’’horrible fait est là, têtu : le charnier de Diago. D’aucuns soutiendraient que les Bérets verts n’avaient pas le monopole des disparitions et des exécutions en cette période trouble de l’histoire malienne. Qu’ils souffrent qu’on leur fasse donc remarquer qu’un charnier reste un charnier, avec le symbolisme en sus. Et le malgré tout considéré comme «sauveur du peuple malien» dans certains grins de thé à Bamako pour avoir fait partir Amadou Toumani Touré devra répondre de son inculpation. En attendant d’éventuels porteurs de bérets rouges, bleus, noirs ou verts.

Issa K. Barry

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