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Changements climatiques: les pays du Bassin du Niger en rangs serrés pour organiser leur adaptation
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  Xinhua


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© Abidjan.net par Serge T
Le Secrétaire Exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger(ABN) le Major Général Collins R.U IHEKIRE.


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YAOUNDE - Inondations, sécheresse, dégradation des sols, etc. : les neuf pays membres de l’Autorité du Bassin du Niger (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) ont décidé de mutualiser leurs efforts dans le cadre de leur organisation régionale commune pour organiser leur adaptation aux changements climatiques devenus cruciaux.

Née en 1980 suite à une transformation successive de la Mission d’étude et d’aménagement du Niger (MEAN) créée dans les années 1950 puis de la Commission du Fleuve Niger (CFN) instituée en 1964, l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) vise, d’après une de ses principales missions, le "développement intégré du Bassin dans les domaines de l’hydraulique, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la pisciculture, de la sylviculture, de l’exploitation forestière, des transports, de la communication et des industries".

A cheval entre l’Afrique de l’Ouest et centrale, cette organisation régionale comptabilisait au 30 septembre un montant de 1.724.624.000 francs CFA pour le budget de fonctionnement mobilisé et exécuté de son secrétariat exécutif basé à Niamey au Niger, et 23.313.597.855 francs CFA pour le budget des projets et programmes qui mettent, entre autres actions, l’accent sur la prévention et la gestion des risques et des catastrophes naturelles.

Une réalité cruciale se traduisant par les inondations, la sécheresse ou encore la dégradation des sols résultant pour partie du réchauffement de la terre, ces phénomènes ont ainsi justifié l’ élaboration d’un Programme intégré de développement et d’adaptation aux changements climatiques et d’un Plan d’action de développement durable qui animent les discussions du Comité technique des experts de l’ABN réuni en ce moment à Yaoundé.

La mise en oeuvre de ces stratégies est soutenue par des partenaires extérieurs tels que la Banque mondiale, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Worldwide Fund for Nature (WWF), la coopération technique allemande (KfW), l’Agence française de développement, etc.

"Au niveau de l’ABN, il y a des activités qui ont été menées pour restaurer les écosystèmes, avec des résultats vraiment très positifs. C’est le cas de la lutte contre l’ensablement du fleuve Niger, au Burkina, au Niger, au Mali. Forts de ça, on évolue vers un projet beaucoup plus important, le PIDAC, c’est à coup de milliards et ça concerne l’ensemble des pays du Bassin du Niger", s’est félicité à Xinhua le Pr. Awaïss Aboubacar, coordonnateur régional du Programme Eau et Zones Humides de l’UICN.

Le PIDAC, c’est le Projet de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes dans le Bassin du Niger. Il comporte la réhabilitation de deux barrages hydroélectriques au Nigeria, Kainji et Jebba dont les travaux en cours financés à 115, 88 millions et 11,67 millions de dollars par la Banque mondiale devront permettre de porter de 480 à 769 mégawatts la capacité de production de l’électricité du premier et d’assurer les 578 mégawatts du second.

Trois ouvrages similaires sont projetés ou en cours de réalisation en Guinée (Fomi, 90 mégawatts), au Niger (Kandadji, 125 mégawatts) et au Mali (Taoussa, 20 mégawatts, chantier suspendu à cause de la crise sociopolitique que vient de traverser le pays).

Initialement prévu pour les études techniques détaillées du projet Zoungeru (960 mégawatts) au Nigeria, un autre financement de 4,80 millions de dollars de la Banque mondiale est désormais orienté vers l’élaboration d’un schéma directeur de l’électricité de la portion nationale du Bassin du Niger au Niger, pays où prend notamment la source le fleuve du même nom qui alimente huit autres pays. De l’avis du Pr. Awaïss Aboubacar, l’adaptation aux changements climatiques dans cette région est handicapée par une faible mobilisation de financements pour mettre en oeuvre les plans d’action au niveau des pays.

"Ce qui était souhaité au niveau de l’Autorité du Bassin du Niger, c’était d’avoir une stratégie. Puisqu’aujourd’hui il y a plusieurs partenaires qui interviennent dans le domaine des changements climatiques, avec certaines interventions qui laissent à désirer", juge l’expert.

"Notre souci au niveau de l’UICN, assure-t-il en conséquence, c’est de faire en sorte qu’au niveau de l’Afrique de l’Ouest tout principalement on puisse avoir un partenariat fort sur cette question, qu’on coordonne nos efforts et qu’il y ait une synergie d’actions."

Grâce aux initiatives de l’ABN, une enveloppe de 11 millions d’euros fournis par la coopération technique allemande est par ailleurs consacrée au profit d’un projet de réhabilitation des périmètres irrigués publics au Niger, 9 milliards de francs CFA sont alloués par la Banque ouest-africaine pour le développement (BOAD) pour la sécurité alimentaire au Bénin, la même somme au Burkina Faso et 6 milliards de francs à la Côte d’Ivoire.

Au Cameroun, l’aménagement d’une voie de contournement en aval et la réfection de la digue du barrage hydroélectrique de Lagdo (Nord) sont réalisés avec un concours financier de 15 milliards de francs CFA de la Banque mondiale, et 15,5 milliards de francs pour l’aménagement et la mise en valeur de petits périmètres agricoles autour dans cette localité et celle de Rey Bouba.

Un montant de 2,5 milliards de francs est octroyé pour l’accompagnement des pêcheurs et aquaculteurs de ce barrage, tandis que 20 milliards sont annoncés pour les études techniques et la construction du barrage hydroélectrique sur le Déo.

A travers la Banque africaine de développement (BAD), le Programme de lutte contre l’ensablement dans la portion camerounaise du Bassin est doté d’un financement de 15,9 milliards de francs. La coopération technique allemande permet quant à elle d’exécuter le Projet de changements climatiques, de gestion des ressources en eau et de sécurité alimentaire dans le Bassin versant de la Bénoué, pour plus de 6,5 milliards de francs. Depuis 2008, l’Autorité du Bassin du Niger a adopté une Charte de l’eau relative à la protection de l’environnement. Tous les pays l’ont ratifiée, à l’exception de la Côte d’Ivoire, un sujet d ébattu à l’ouverture de la réunion du Comité technique des experts lundi à Yaoundé.

Préparatoires à la 32e session ordinaire du Conseil des ministres de l’ABN prévu vendredi, ces assises toujours en cours ont fait état d’une tension de trésorerie au secrétariat exécutive de l’organisation régionale due au non-paiement à temps des contributions des Etats membres et qui affecte l’exécution des actions décidées.

D’après son secrétaire exécutif de l’ABN, le général d’armée nigérian Collins R. U. Ihekire, l’ABN prévoit d’organiser en janvier 2014 un atelier pour la formation des acteurs des Etats membres sur les changements climatiques.



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