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Le Quotidien N° 928 du 27/11/2013

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Hausse des dépenses du budget national : La faute au train de vie de l’Etat
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Une vue partielle des élus nationaux à l’ouverture de la session budgétaire ce mercredi 25 septembre 2013


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La session budgétaire du parlement a pris fin le 21 novembre dernier avec l’adoption du budget 2014. Il a été arrêté en recettes à 1 664 876 608 000 FCFA et en dépenses à 1 833 481 020 000 FCFA, soit un déficit de 168 604 412 000 FCFA. Cela saute aux yeux, tout de suite, comme c’est le cas depuis des années : le gouvernement prévoit plus de dépenses que de recettes. L’équilibre budgétaire tarde donc à se réaliser, du fait du gonflement continu des dépenses. La raison est simple : l’Etat burkinabè vit au-dessus de ses moyens. Il suffit de regarder les véhicules rutilants utilisés dans les services, le train de vie des institutions et les nominations à la pelle dans les cabinets ministériels (pour ne prendre que ces cas), pour s’en convaincre. Il n’est pas normal qu’un pays aussi pauvre que le Burkina ait plus de V8 étatiques au km2 que certains pays riches.
Selon son constructeur, « la Toyota Land Cruiser V8 est le 4x4 à la technologie dynamique la plus avancée sur route ou en tout-terrain ». C’est avec ce bolide qui allie puissance et luxe, que nos hauts fonctionnaires roulent. Est-ce nécessaire de doter notre administration de tels engins alors que bien des services sont sans moyens de locomotion, et que des centres de santé ne disposent pas d’ambulance ? Le prix d’achat astronomique de ces V8, associé au coût de sa consommation en carburant et de son entretien, est une fortune pour un pays comme le Burkina. En plus, ils renouvelés, snobisme de certains hauts cadres oblige, tous les deux. Personne ne veut rouler dans un véhicule d’un certain âge. Au moment où certains pays africains, pour des raisons d’économie, se délestent de leurs véhicules de luxe, ces dépenses de l’Etat pour l’acquisition de V8 et autres voitures de très haut standing au Burkina sont indécentes.

Le Burkina a un autre problème, celui de la prolifération des institutions et organes censés apporter plus de transparence dans la gestion de la chose publique. Malheureusement, le ratio coût/résultats de ces structures laisse à désirer. Elles sont budgétivores sans que leur impact sur l’avancée du pays soit palpable. Ainsi, tous ces conseils d’administration où sont distribués des jetons de présence sont-ils vraiment utiles ? Le scandale qui vient d’éclabousser le CA de la CNSS laisse perplexe. Et que dire de ces nombreuses institutions qui ne servent parfois que de garniture et de vernis démocratique ? Pourtant, elles aussi veulent prendre part au grand festin de la république. Indemnités et avantages divers sont servis et tant pis si cela empêche ou retarde la construction d’un CSPS ou le forage d’un puits. Ce n’est pas pour rien si les agents de la Fonction publique, ces oubliés du banquet, se battent comme de beaux diables pour avoir ne serait-ce que les miettes du gâteau.

Les conseils des ministres, chaque mercredi, offrent aussi une grille de lecture des dépenses de l’Etat dont on pouvait se passer. Ce sont les fameux conseillers/inspecteurs techniques, chargés d’études, chargés de mission, chefs de cabinet et que sait-on encore. Certains ministres semblent avoir trouvé en ces postes le moyen de caser leurs amis à moindres frais, car ils n’exigent pas de profil particulier. Mais pour le budget de l’Etat, et donc la poche du contribuable, cela a un coût énorme, pour des résultats improbables. Là aussi, des exemples venus d’autres pays africains devraient nous inspirer et nous inciter à la prudence. Au Ghana, le salaire du président, du vice-président, des ministres et de toutes les personnalités nommées sera réduit de 10 % à partir de l’année 2014, aux fins d’ alléger la masse salariale.
Partout, dans les pays où les gouvernants ont le souci de servir d’abord le peuple, l’heure est à la réduction du train de vie l’Etat. Il est temps d’y songer, au Burkina. D’autant que les secteurs sociaux demeurent toujours insuffisamment dotés en ressources .

La Rédaction

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