Une délégation des Comités locaux de l’eau (CLE) de l’espace de gestion de l’Agence de l’eau du Nakambé (AEN), a effectué un voyage d’études à Banfora du 19 au 22 novembre 2013. En plus de s’être inspirée de l’expérience de l’allocation des ressources en eau dans la Haute-Comoé, la délégation a mis à profit son séjour pour visiter les pratiques et réalisations sur le barrage de Mossodougou.
Comme au niveau de plusieurs bassins du pays, la gestion rationnelle et durable des ressources en eau dans l’espace de gestion de l’Agence de l’eau du Nakambé (AEN) reste une préoccupation pour les Comités locaux de l’eau (CLE) qui ont été mis en place. Trouver un système adapté pour satisfaire tous les usagers de ce bassin par une meilleure répartition de ces gouttes précieuses est devenu une vraie équation à résoudre. Afin de faire face à ces questions, l’AEN s’appuie sur les comités qui sont les maillons de base du cadre institutionnel de l’approche de Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) pour la réalisation de ses actions au niveau local. C’est au regard du rôle combien important des CLE et de la dégradation accrue des ressources en eau face à un accroissement des besoins, qu’il est apparu important de mettre en place des dispositifs permettant une meilleure répartition de l’eau au profit des usagers. C’est ce qui justifie donc ce voyage d’études, qui avait pour objectif de permettre aux CLE de l’espace de l’AEN de s’enquérir de l’expérience du Comité de la Haute-Comoé, afin de réduire considérablement les conflits d’usage relatifs à la gestion de cette denrée rare. Au cours de leur séjour dans la cité du Paysan noir, les membres des CLE de l’AEN, les points focaux des régions des CLE concernés et les agents de l’AEN ont travaillé deux jours durant avec une série d’exposés théoriques, de communications et de visites de quelques sites du sous bassin Haute-Comoé. Les communications sur les différentes agences de l’eau du Nakambé et de la Comoé, et celles portant sur les CLE de Itengué et de la Haute-Comoé ont été la substance des travaux au cours de ces échanges d’expériences. La plaine rizicole aménagée de Karfiguéla à quelques encablures de Banfora, et les ouvrages hydrauliques de Moussodougou et surtout son système d’allocation, ont été les principales attractions de cette sortie de terrain. L’eau du barrage de Moussodougou sert à irriguer les champs de canne à sucre de la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN SOSUCO), à approvisionner l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) pour l’adduction d’eau potable dans les villes de Banfora et Bérégadougou. Elle permet également, d’irriguer la plaine rizicole de Karfiguéla et les exploitations de la petite irrigation des producteurs installés le long du fleuve Comoé, etc. A l’issue des travaux de ce voyage d’études, les membres des CLE de l’Agence de l’eau du Nakambé et de la Haute-Comoé se sont imprégnés des acquis et difficultés de part et d’autre, et sont parvenus à des engagements et recommandations. Les résultats attendus de la deuxième phase du Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en Eau (PAGIRE) se résument à la gestion concertée des ressources en eau, en s’appuyant sur les Schéma directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), appliquée dans tous les bassins hydrographiques à l’horizon 2015. A cet effet, cinq agences de l’eau ont été créées et doivent être opérationnalisées. L’Agence du Nakanbé a été la toute première en mars 2007, suivie de celles du Mouhoun et des Cascades en 2010 et enfin, les dernières nées sont les Agences de l’eau du Gourma et du Liptako en 2011.
