Echanges entre le président du Faso et les personnes âgées : Ce que les « papys » et les « mamys » ont dit à Blaise Compaoré #aOuaga

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Echanges entre le président du Faso et les personnes âgées : Ce que les « papys » et les « mamys » ont dit à Blaise Compaoré

Publié le mercredi 24 octobre 2012 | Sidwaya

© Présidence par DR
Forum des personnes âgées : Le Président du Faso et son gouvernement échangent avec les personnes âgées.
Mardi 23 octobre 2012. Ouagadougou. Première édition du Forum national des personnes âgées sous le thème : «Quels dispositifs développer, pour promouvoir la personne âgée comme actrice de développement».

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Audiences du chef de l`Etat 2012

Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a clôturé le mardi 23 octobre 2012 à Ouagadougou, le premier forum national des personnes âgées, par un dialogue direct avec ces hommes et femmes du 3e âge. Le chef de l’Etat et les membres du gouvernement ont donné des réponses aux doléances, interpellations (…) des trois cents participants.

Le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, était à l’écoute des préoccupations des personnes âgées. C’était à la deuxième journée du premier forum national des personnes âgées, placé sous le thème : « Quels dispositifs développés pour promouvoir la personne âgée comme actrice de développement ».
Avant de commencer les échanges à proprement dits, le président du Faso a manifesté sa volonté d’œuvrer à la promotion et à l’ancrage de la solidarité intergénérationnelle au sein de la société burkinabè. « La tenue de cette première édition du forum national des personnes âgées, consacre notre ferme volonté à créer un cadre privilégié d’écoute, de dialogue et de concertation directe avec nos aînés, bâtisseurs d’hier de notre patrie et aujourd’hui pétris d’expérience et source d’inspiration pour les générations montantes », a-t-il justifié. Pour lui, la riche et féconde expérience des personnes du 3e âge constitue une référence sûre à même d’éclairer la marche du peuple burkinabè vers un avenir de paix et de progrès. Et pour cela, a-t-il dit, « nous n’aurons de cesse de nous tourner vers vous afin de puiser dans ce trésor dont vous êtes les dépositaires. S’il est vrai que le dynamisme de la jeunesse est indispensable pour le devenir d’une nation, il demeure aussi vrai que le rôle des personnes âgées est déterminant dans le processus de construction d’une société émergente ». Après les mots introductifs, place aux échanges directs. Les délégués des treize régions ont exprimé chacun, les préoccupations de leur communauté. Certains ont fait rire l’assistance dans leurs interventions. La déléguée de la région du Centre-Ouest, Pauline Magloire Nonguierma /Yaméogo, a souhaité à Blaise Compaoré la bienvenue dans l’association des personnes âgées, estimant que le président du Faso n’est pas loin du 3e âge.
La plupart des questions constituées de doléances touchaient les domaines politique, sanitaire, social et économique. Au plan politique, elles se résument au manque de cadre d’échange, la faible implication des personnes âgées dans les politiques et programmes de développement et l’absence d’un mécanisme de valorisation de l’expertise des personnes âgées. Au plan social, les préoccupations ont pour nom, entre autres, l’inexistence d’une stratégie nationale de protection et de promotion des personnes âgées, le manque d’espace d’échange intergénérationnel, les difficultés d’accès au logement, l’inexistence de centres de loisirs et de sports adaptés aux personnes âgées et l’absence d’une loi spécifique protégeant les victimes d’exclusion sociale par allégations de sorcellerie.
Dans le domaine sanitaire, les hommes du 3e âge ont souligné, le manque de gériatres (médecin spécialiste de soins des personnes âgées) et de gérontologues, les coûts élevés des frais de consultation médicale et l’absence de mutuelle de santé spécifique. Au plan économique, les personnes âgées ont signalé au président du Faso, les difficultés d’accès aux facteurs de production, la baisse de revenus et l’insuffisance d’incidence financière au profit des personnes décorées. En sus de toutes ces préoccupations, le président du Conseil national des personnes âgées du Burkina, Vitalien Kpoda, a insisté sur le souhait de sa structure d’être représentée au sein du Conseil économique et social (CES) et au Sénat. Interpellé par le chef de l’Etat, le ministre de la Santé, Pr Adama Traoré, a rassuré les personnes âgées que leurs préoccupations sanitaires vont trouver des solutions.
Car, il existe un programme ambitieux pour régler la question des spécialistes,a-t-il promis. Ce projet, a-t-il précisé, démarre en 2013 et il est prévu la formation de 30 gérontologues et gériatres. « Je rassure les personnes âgées que des pavillons seront aménagés (dans chaque CHU et CHR) pour permettre aux spécialistes de venir leur donner les soins dont ils ont besoin. Nous avons pris l’engagement de former les agents de santé sur la spécificité de ces personnes âgées », a-t-il conclu. Au plan de la protection sociale, le ministre en charge de la Sécurité sociale, Soungalo Ouattara, a indiqué que la CNSS et la CARFO ont amélioré la gamme des prestations offertes aux pensionnés et des concertations sont toujours en cours pour intégrer davantage les soucis des personnes âgées. Répondant à une préoccupation demandant de multiplier les cours de solidarité, la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Clémence Traoré, a affirmé que la politique de son département est de travailler à prévenir et lutter contre l’exclusion. « Il faut œuvrer à éviter les cours de solidarité », a-t-elle soutenu. Par ailleurs, son département inscrit dans ses priorités l’élaboration d’une stratégie nationale de protection des personnes âgées.
Aussi, un plan d’action de lutte contre l’exclusion sociale, notamment celle des femmes accusées de sorcellerie, va démarrer incessamment. Bref, les ministres, chacun à son tour, ont apporté des réponses aux préoccupations posées. En outre, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a rassuré le Conseil national des personnes âgées que les recommandations qui ont été formulées dans le rapport général du forum, feront l’objet d’une attention particulière du gouvernement. « Nous les examinerons très prochainement en conseil de cabinet et nous allons arrêter une feuille de route pour la mise en œuvre des principales recommandations en les programmant dans le temps », a promis le Premier ministre. Le souhait du gouvernement, selon M. Tiao, est de voir les personnes âgées s’impliquer davantage dans l’éducation des jeunes.
Car, cette éducation semble indispensable pour édifier les valeurs de développement, de paix et de solidarité. Après une minute de silence à la mémoire des « devanciers », le président du Faso a rendu hommage aux personnes âgées tout en les rassurant que leurs préoccupations seront analysées à leur profit. « Je tiens à rendre un vibrant hommage aux anciens du monde des affaires, du sport, des arts et de la culture, de l’administration publique et privée, des villes et des campagnes, qui, par leurs talents, leurs idées et leurs inventivités, ont participé au rayonnement et au développement de notre pays », s’est exprimé Blaise Compaoré, en reconnaissance à l’apport des personnes du 3e âge dans l’édification du Burkina Faso.

Boureima SANGA

Abdel Aziz NABALOUM

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