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Contrôle de l’action gouvernementale : Les bons comptes font les bons élus
Publié le samedi 23 novembre 2013   |  Journal du Jeudi


Assemblée
© aOuaga.com par Serge T.
Assemblée nationale ivoirienne : séance solennelle d’ouverture de la première session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l’Assemblée nationale. Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013


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L’Assemblée nationale burkinabè entend, plus que jamais, jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale; bien entendu, avec tout ce qui implique contradiction supposée ou réelle avec l’exécutif. Dans un contexte politique et économique régulièrement chahuté, les députés de tous les bords montent résolument au filet pour tenter d’arracher un point. Certes, ils n’y vont pas forcément avec les mêmes motivations et pour les mêmes finalités, mais il n’empêche que cela contribue à animer les débats à l’intérieur d’une institution perçue à tort ou à raison comme une simple chambre d’enregistrement des desiderata du gouvernement.
Les climatologues politiques avaient prédit une élévation du niveau de la température des débats au sein de l’Assemblée nationale; ils ont sans doute eu raison, au regard des échanges qui s’y mènent depuis l’installation de la cinquième législature. Acteurs privilégiés de cette situation, les députés, au nombre de 127, ne se privent pas d’user de leurs prérogatives constitutionnelles; et même qu’ils en usent à fond, en ayant sans doute conscience qu’ils ont, à travers les mécanismes des questions posées au gouvernement (qu’elles soient écrites, orales ou appuyées par des descentes sur le terrain), de rares moments d’affirmation face à la toute-puissance de l’exécutif. Ce qui leur permet de se donner de la légitimité.
De fait, les interpellations se succèdent régulièrement au Parlement et les ministres sont priés, dit-on, d’être concis et précis dans leurs réponses; tout comme d’ailleurs ceux qui les cuisinent. Afin de faciliter le travail des élus et de tous les autres acteurs de la chaîne parlementaire, des mesures ont, dit-on, été prises dans le sens de la simplification des procédures, ce qui permet, selon ces mêmes sources, de contourner les lourdeurs constatées auparavant dans le déroulement des travaux: moins de paperasse que par le passé, plus de technologie et plus de débats sur tout ce qui peut constituer des préoccupations pour les députés. Bref, l’Assemblée nationale affiche de nouvelles ambitions avec, à sa tête, le très médiatique Apollinaire Soungalo Ouattara. Résultat: c’est une pluie d’interrogations qui s’abat sur le gouvernement.
Education, culture, tourisme, lutte contre la pauvreté, mines, gouvernance publique, tout y passe et repasse. En témoigne la récente sortie du député Achille Tapsoba (de la majorité et du groupe parlementaire CDP) sur la galère des usagers de la téléphonie mobile au Burkina; et l’ancien ministre du gouvernement Tiao d’interpeller sèchement ses ex-collègues concernant la dégradation continue du service public de la téléphonie au Faso. Et comme s’il ignorait le fonctionnement de la machine administrative et les règles qui s’y rattachent notamment en matière de règles contractuelles, le philosophe propose ni plus ni moins de surseoir à l’attribution de la quatrième licence toujours en souffrance, sans que l’on ne sache véritablement les raisons objectives de cette annonce maintes fois annoncée puis repoussée. En lieu et place, il suggère au gouvernement de remplacer le ou les opérateurs défaillants par d’autres sociétés qui auraient plus de possibilités et de volonté; car, pour lui, les sanctions financières imposées n’ont rien apporté de nouveau.
Du côté de l’opposition également, l’on ne se prive pas d’attaquer la politique économique et sociale du gouvernement. Et c’est bien à ce niveau que réside l’enjeu véritable. En effet, dans un contexte national où les politiques publiques peinent encore à produire le déclic, le malaise social persiste, avec, en toile de fond, la grogne d’une masse d’«indignés» qui se sentent abandonnés et exclus du système.
Preuve de cette situation, c’est la contestation des habitants du village de Gambo face à ce qu’ils considèrent comme un abandon des autorités face à la volonté des sociétés minières. Dans cette zone, en effet, les populations sont à couteaux tirés avec une société minière, Kalsaka mining, pour ne pas la citer. Mécontents, les habitants estiment être les victimes de ce qui pourrait s’assimiler à un bug minier; pour eux, ce qui symbolise leur quotidien, c’est la route poussiéreuse et mal entretenue qui traverse leur village, ce sont leurs champs dont ils disent avoir été spoliés. Ce qui leur reste comme champs, disent-ils, ne peut plus leur apporter de quoi nourrir leurs familles; ce d’autant plus que la pluviométrie n’a pas été des plus clémentes pour eux.
Dans un tel environnement, on peut aisément deviner que les élus nationaux ont de la matière à revendre; par conséquent, il est loisible de comprendre leur intérêt pour tout ce qui touche directement au quotidien des populations; ce qui pourrait, à terme, leur permettre de rompre un peu avec l’image de bling-bling qui leur colle trop souvent à l’écharpe.

Adam Igor

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