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Université de Koudougou : Vers une levée des sanctions ?
Publié le mardi 23 octobre 2012   |  Le Stratege


Université
© Autre presse par DR
Université de Koudougou du Burkina Faso


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Suite aux sanctions prises par le conseil de discipline de l’Université de Koudougou (UK) à l’encontre de 16 étudiants coupables d’actes de violence sur le campus et aux nombreuses réactions qui s’en sont suivies, estimant les sanctions trop sévères, le Gouvernement a entrepris des démarches en vue de l’apaisement du climat qui prévaut sur le campus et dans la Région du Centre Ouest.


Des nombreuses rencontres de médiations qui se déroulent depuis la publication du verdict, il se dégage une tendance générale au compromis dans le souci de préserver la paix sociale. A l’étape actuelle des négociations, on est fondé à croire que tout rentrera dans l’ordre dans les tous prochains jours.

Sur un total de 16 étudiants sanctionnés, 2 ont été reconnus coupables d’attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique pour avoir participé de façon modérée à l’entrave des activités pédagogiques. Ils écopent ainsi d’une annulation des résultats de la première session de l’année 2011- 2012.

Huit (8) autres étudiants sont reconnus coupables d’attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique pour avoir participé activement au boycott des activités pédagogiques et des évaluations par contraintes physique et agressions verbales visant à empêcher le déroulement des activités académiques. Ces 8 étudiants écopent d’une annulation des sessions de 2011 - 2012 et de l’interdiction pendant 5 ans au plus de prendre des inscriptions et de subir des examens dans tous les établissements de l’Université de Koudougou.

Quant aux 6 autres étudiants, ils sont reconnus coupables de sévices moraux et physiques exercés contre un tiers, agression et violence sur enseignant et étudiants, attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique et participation active au boycott des activités pédagogiques et des évaluations. Les sanctions prises à leur encontre sont les suivantes :
- Annulation des sessions de l’année 2011 – 2012 ;
- Exclusion définitive de tous les établissements d’enseignement supérieur publics et privés du Burkina Faso.

« Aucun étudiant n’a été sanctionné simplement pour fait de grève »

Comme on peut le constater, trois cas de figure se présentent, selon la nature des actes d’indiscipline posés : attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique pour avoir participé de façon modérée à l’entrave des activités pédagogique ; attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique pour avoir participé activement au boycott des activités pédagogiques et des évaluations par contraintes physique et agressions verbales visant à empêcher le déroulement des activités académiques ; et enfin, sévices moraux et physiques exercés contre un tiers, agression et violence sur enseignant et étudiants, attitudes de nature à compromettre l’action pédagogique et participation actives au boycott des activités pédagogiques et des évaluations.

Seul le dernier cas de figure se rapporte, en plus du boycott des activités académiques, à des actes de violence sur un enseignant et des étudiants. Contrairement à certaines allégations, aucun étudiant n’a été sanctionné simplement pour fait de grève. Le droit de grève est reconnu et s’exerce individuellement et/ou collectivement en toute liberté mais ne saurait se faire sous contrainte physique ou morale de ceux qui ont choisi librement de ne pas l’observer.

« Tabassés par une meute d’éléments de l’ANEB »

Les étudiants définitivement exclus de tous les établissements d’enseignement supérieur publics et privés du Burkina Faso ont séquestré et malmené un professeur en l’amenant de force du deuxième étage au rez-de-chaussée. Au même moment, des responsables d’étudiants qui sont venus pour réclamer la poursuite des cours se faisaient tabasser violemment par une meute d’éléments de l’ANEB. L’une des victimes s’est évanouie sous la violence des coups et n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des sapeurs-pompiers.

Suite aux nombreux appels à l’allègement de ces sanctions jugées trop sévères, en dépit de la gravité des fautes et faisant suite à la médiation initiée par des personnalités morales de la région du Centre Ouest, le Gouvernement burkinabè a organisé une mission d’évaluation de la situation à Koudougou le 15 octobre 2012. Elle était conduite par le Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, M. Jérôme BOUGOUMA, et du Ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Pr Moussa OUATTARA.

Cette équipe s’est entretenue tour à tour avec les corps constitués de la Région et les chefs d’établissements, avec la communauté universitaire et enfin avec les forces vives de la Région. La tendance générale qui se dégage de ces concertations est que les fautes dont les 16 étudiants se sont rendus coupables sont très graves. Mais il est souhaitable que le corps professoral accepte, dans un souci d’apaisement du climat social, de réviser les sanctions à la baisse (voire même les supprimer si les étudiants incriminés se repentent) et que les parties puissent se pardonner.

C’est sur ces appels au pardon et à la tolérance que l’équipe gouvernementale a achevé sa mission du 15 octobre, en promettant de repasser avant la fin de la même semaine pour constater sur place le niveau d’avancement des négociations.

« Que les professeurs acceptent réviser les sanctions à la baisse »

Ainsi donc, les 17 et 18 octobre, le Ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Pr Moussa OUATTARA a séjourné de nouveau à Koudougou où il a rencontré des personnalités morales engagées dans la médiation de la crise. Le ministre s’est ensuite entretenu avec le corps professoral de l’UK. Il a expliqué que sa mission s’inscrivait dans une démarche de paix et qu’il n’était pas venu à Koudougou pour donner des instructions au conseil de discipline. Son souhait était que les professeurs, ses collègues, acceptent au nom de la paix sociale et eut égard aux nombreux appels des moralités de la Région, de convoquer de nouveau le conseil de discipline pour réviser les sanctions à la baisse.

A la suite du corps professoral, le Ministre Moussa OUATTARA a rencontré le personnel administratif, technique, ouvrier et de soutien (ATOS). A ce personnel, il a répété le même appel à la paix et à la tolérance. Il les a en outre félicités et remerciés pour leurs efforts au travail, toutes choses indispensables à la bonne marche de l’université.

A la suite des ATOS, ce fut au tour des clubs, associations à caractère syndical, et délégués élus d’être reçus. Comme il fallait s’y attendre, les positions étaient divergentes. La tendance qui se dégage cependant est qu’il faut faire en sorte de ramener un climat de paix au campus.

Au cours de ces entretiens, le Ministre Moussa OUATTARA a tenu à apporter quelques précisions sur les sanctions prononcées par l’UK. Le ministre reconnaît que les procédures ayant conduit à l’exclusion des étudiants ont été régulières et conformes aux textes en vigueur.

Quant aux sanctions elles-mêmes, elles sont aussi conformes aux termes du décret N°2012-646/PRES/PM/MESS du 24 juillet 2012 portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina Faso.

« L’UK a travaillé conformément aux textes »

Qu’elles soient jugées sévères et sans appel (cf article 33 du décret ci-dessus cité) cela pourrait se comprendre. Mieux, au regard des nombreuses interpellations, ce décret peut être relu. Mais il faut, a précisé et soutenu le ministre Moussa OUATTARA, admettre que l’UK a travaillé conformément aux textes en vigueur.

L’ensemble des rencontres se sont très bien déroulées et, comparativement aux entretiens du 15 octobre, on a pu aisément constaté que les cœurs se sont beaucoup apaisés. Et c’est sur une note de satisfaction générale que le ministre et sa délégation ont regagné Ouagadougou. Les activités académiques se poursuivent normalement à l’UFR / LSH et connaissent une forte participation des étudiants.

Direction de la communication et de la Presse ministérielle / MESS

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