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Le Quotidien N° 917 du 14/11/2013

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République de la Centrafrique : Michel Djotodia, otage des groupes armés
Publié le jeudi 14 novembre 2013   |  Le Quotidien


Le
© Autre presse par DR
Le président centrafricain de transition, Michel Djotodia


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En République centrafricaine, les présidents prennent le pouvoir de la même manière et le quittent par la même porte. Pire, l’histoire ne se contente pas d’être répétitive, elle vient de façon brutale sur la face des présidents. L’histoire des deux derniers présidents en atteste aisément. Une coïncidence tout à fait pathétique. Après sa chute, Ange Félix Patassé s’est réfugié à Yaoundé au Cameroun, à l’hôtel Hilton. Dix ans après, son tombeur, François Bozizé, dans sa fuite, s’est retrouvé dans le même hôtel et mieux dans la même suite. Ironie du sort de deux présidents dictateurs. N’est-ce pas là donc toute la confirmation de ce proverbe qui dit : « Qui règne par les armes périra par les armes »? Pendant ce temps, c’est la population qui paye le lourd tribut.  Si elle n’est pas sous le joug d’un président autocrate, dictateur verni de démocratie, elle est dans une situation d’insécurité provoquée par une transition mal inspirée. Du reste, c’est le constat qui se dégage depuis la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, dirigés par Michel Djotodia. Bien qu’adoubé par la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, le nouvel homme fort de Bangui peine à assurer la sécurité nécessaire à son pays qu’il prétendait sauver du joug de Bozizé présenté comme le bourreau du peuple. Pourtant, la situation actuelle est également peu reluisante. S’il n’est pas question de cataclysme irrémédiable, la situation n’est cependant pas moins grave et il faut absolument venir au chevet de cet Etat qui, on ne sait par quelle malédiction, n’a jamais connu le bonheur d’une stabilité de toute son histoire.
Venu en sauveur de la Centrafrique, qu’elle ne fût la déception de constater que Michel Djotodia a plongé le pays dans une situation d’insécurité dans laquelle les populations ne savent plus à quelle autorité se vouer. Viols, vols, crimes, atrocités abominables, autant dire que les superlatifs ne tarissent pas pour qualifier l’état précaire de la République de la Centrafrique. Un pays en voie de « Somalisation », comme l’a su bien décrire François Hollande. Certes, les hommes de la Séléka avaient promis de remettre de l’ordre dans le pays après leur coup d’Etat contre le président François Bozizé, mais force est de constater que la situation sécuritaire s’est davantage dégradée. D’où, la responsabilité des rebelles de la Séléka et en premier chef Michel Djotodia. Car, si l’objectif de départ des groupes armés était de chasser François Bozizé du pouvoir, aujourd’hui nous avons cette fâcheuse impression de constater que les mêmes groupes armés se sont fixés des objectifs qui frisent l’immoralité. Les exactions quotidiennes entrainant des refugiés, l’insécurité totale, la famine et la léthargie économique constituent les caractéristiques principales de la Centrafrique post-Bozizé. Un constat qui devrait dorénavant plaider pour décourager les partisans de la prise du pouvoir par les armes, afin que ces derniers sachent qu’il n’est souvent pas évident de faire mieux que son prédécesseur. La logique voudrait que quand on décide de prendre le pouvoir, que l’on nourrisse des ambitions nobles pour son peuple. Ce qui est tout à fait le contraire dans le cas centrafricain. Fort de ce constat abracadabrant, Michel Djotodia doit comprendre que la prise du pouvoir s’accompagne de moyens qui puissent mettre tous les acteurs sous la même discipline. En ne maitrisant pas sa troupe, le nouvel homme fort de Bangui finit par convaincre qu’en réalité il ne connaît pas tous ses hommes, a fortiori les maîtriser. Et à l’allure où vont les choses, l’inquiétude quant à l’enlisement total de la situation est bien grande. A moins que là aussi, comme en Libye, les autorités n’appellent à la rescousse la communauté internationale. Elle, dont la responsabilité ne saurait être dégagée de ce capharnaüm dans lequel le pays est plongé. Un silence coupable, voire hypocrite, des puissances occidentales qui assistent passivement à une bestialité contre un peuple dont le seul péché est d’avoir certains de ses fils qui ont le goût de la barbarie .

La Rédaction

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