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Rentrée politique de l’opposition : Si c’est ça être caillou…
Publié le samedi 9 novembre 2013   |  L’Hebdomadaire


Politique
© aOuaga.com par S.D
Politique : l`opposition fait sa rentrée des classes
Samedi 2 novembre 2013. Ouagadougou. Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. Les partis d`opposition affiliés au chef de file ont effectué leur rentrée politique sous le signe du renforcement de la lutte contre la mise en place du Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution. Photo : Zéphirin Diabré, chef de file de l`opposition politique


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La Maison des jeunes et de la culture Jean-Pierre Guingané était loin d’être pleine ce 02 novembre lors de la rentrée politique officielle du chef de file de l’opposition.

Zéphirin Diabré avait beau martelé que le pouvoir a en face, « une opposition caillou », il ne pouvait pas fermer les yeux devant ces chaises vides de la salle de 1000 places qui en d’autres circonstance fait le plein de son monde.

Si c’est ça l’opposition caillou, c’est plutôt un maillage de moustiquaire. Il fera long feu quand le rouleau compresseur à la Caterpillar auquel le CDP nous a habitué se mettra en branle pour la mise en place du Sénat et surtout pour 2015.

Avec ou sans Blaise Compaoré comme candidat, avec ou sans dissensions internes à la majorité présidentielle actuelle, Diabré et les autres devraient s’organiser plus, mobiliser plus de moyens humains, matériels et financiers pour espérer réaliser l’alternance.

Et pour cause  ! D’abord, il y a une tradition de vote qui s’établit au Burkina avec une fidélité de plus en plus avérée des électeurs pour le parti de leur premier amour, surtout en milieu rural, le plus grand vivier électoral du pays.

Ensuite, parce que les hommes, les moyens et surtout l’expérience de terrain, le CDP en dispose.

C’est pourquoi ceux des militants de l’opposition qui s’imaginent que 2015 verra une « opposition caillou » écraser un « pouvoir maïs » sont non seulement impatients mais surtout naïfs.

A ce propos, il faut saluer la lucidité du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, qui tout en appelant à intensifier la lutte pour l’alternance, reconnaît explicitement dans ses propos qu’elle sera plus longue et plus difficile que ne le pensent certains de ses militants. Malgré cette lucidité, il reste péremptoire dans ses déclarations, fébrile dans ses actions et indécis dans ses stratégies.

Ainsi, à quelque deux ans de l’élection présidentielle de 2015, c’est à la fois loin et proche, son parti n’a toujours pas de plateforme programmatique et lui-même ne sait toujours pas s’il faut travailler ou pas à susciter un candidat unique de l’opposition.

En fait, tout indique que nos chers opposants sont loin de ramer dans la même direction, malgré le front anti-sénat qu’ils s’évertuent à constituer et à montrer à l’opinion publique.

Les Burkinabè ne sont pas dupes c’est pourquoi ils attendent de les voir à l’œuvre à la présidentielle de 2015 pour se convaincre qu’ils peuvent vraiment s’inspirer de l’exemple sénégalais.

A savoir, transcender les divergences idéologiques et de personnes pour faire bloc derrière un candidat commun. Mais de l’UPC à l’UNIR/PS, en passant par la kyrielle de petits partis qui se sont affiliés au chef de file de l’opposition, personne n’y croit à cette candidature unique et ce ne sont pas les bisbilles ouvertes entre Zéphirin Diabré et Maître Sankara qui prouvent le contraire.

Pour une opposition qui se veut caillou, on attend de voir autre chose que ces rangs clairsemés à la Maison des jeunes et de la culture Jean-Pierre Guingané. Mais c’est connu, «  la dernière chose qu’un parti abandonne c’est sa langue.  »

Diabré s’exerce donc à se construire un discours politique pour galvaniser ses troupes avec des formules accrocheuses, pédantes et sibyllines, histoire d’occuper l’espace médiatique, de revêtir les habits du chef incontestable de l’opposition mais surtout de prétendant sérieux à la magistrature suprême.

L’image d’une opposition qu’il voit « caillou » face à un pouvoir que les plus zélés de ses laudateurs qualifient de « maïs » fait partie d’une stratégie de mystification, un lavage de cerveau manichéen à la Goebbels ou à la Gbagbo Laurent.

Il ne faudrait pas que le CDP tombe dans le piège de la surenchère verbale et réponde au langage guerrier érigé de plus en plus en discours de mobilisation politique. Ainsi naissent les tranchées, les mûrs de barbelés qui au détour d’une élection, déchirent des pays sous nos tropiques.

Les politiques burkinabè devraient donc éviter de copier les mauvais exemples. Un discours politique policé n’a jamais fait du mal à personne. Il n’est pas non plus un signe de mollesse, voire de compromission.

C’est une jauge de maturité et de responsabilité et si formater les esprits par des formules chocs de langage, était l’arme absolue pour vaincre l’adversaire, Gbagbo Laurent serait toujours président de la Côte d’Ivoire et Adolph Hitler aurait conquis le monde.

Mais l’opposition burkinabè est ainsi faite qu’elle est têtue comme une mule, amnésique comme un demeuré et sotte comme une autruche. Elle enfouit sa tête dans les multiples mailles à moustiquaire constituée par la plus de la centaine de partis qui la composent pour se croire dure comme caillou. Mais 2015 est si loin et si proche.

L’Hebdo du Burkina

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