Cooperation inter - africaine : Le bel exemple ivoiro-congolais #aOuaga

Editorial

Cooperation inter - africaine : Le bel exemple ivoiro-congolais

Publié le samedi 9 novembre 2013 | Le Quotidien

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Les Médiateurs de l’UEMOA reçus par le Président ivoirien
Mercredi 11 Septembre 2013. Abidjan. Palais Présidentielle. Les Médiateurs des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (AMP-UEMOA), conduits par leur président, le Professeur Albert TEVOEDJRE, Médiateur de la République du Bénin sont reçus en audience par Président ivoirien, SEM Alassane OUATTARA. Photo : le Président ivoirien, SEM Alassane OUATTARA

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Activités des organisations sous régionales

Le Congo Brazzaville a inauguré une nouvelle ère de coopération entre pays d’Afrique subsaharienne. Le Niger, la Centrafrique et dernièrement la Côte d’Ivoire l’ont expérimentée. Ce pays est en effet en passe de devenir un bailleur de fonds important pour d’autres pays africains, en leur accordant des prêts. Alassane Ouattara, qui sait flairer les bons coups, en sa qualité d’éminent banquier, a donc sauté sans hésiter sur cette belle opportunité. En visite chez son homologue congolais en juillet dernier, il a ainsi négocié un prêt de 100 milliards de FCFA qui vient de lui être accordé. Une enveloppe financière destinée à soulager les finances publiques et à rembourser les arriérés de paiement liés à la dette intérieure. Y a-t-il meilleure solidarité inter- africaine que ce type d’aide visant à sortir le continent de la pauvreté ? Certes, on peut trouver à redire à la gouvernance politique et économique du Congo. Ce pays, grand producteur de pétrole, n’a pas encore su mettre en adéquation les revenus des ressources de l’Etat et le bien-être des populations. Ainsi, la pauvreté demeure endémique chez bon nombre de Congolais. Ce qui est une vraie absurdité. Mais cela se comprend, car il y a une captation importante des richesses nationales par le clan familial au détriment de l’ensemble des Congolais.
La générosité dont fait montre le président Denis Sassou N’Guesso pourrait donc être mal vue par certains de ses compatriotes qui estiment être prioritaires dans la répartition des biens du pays. On peut aussi suspecter le président congolais d’avoir ouvert son coffre-fort pour servir d’autres pays, pour un problème de conscience. Il voudrait ainsi faire oublier toutes les accusations de gabegie et de corruption dont il est l’objet, surtout en France, avec l’affaire des biens mal acquis. Au-delà des accusations de racisme ou d’infantilisation proférées contre les organisations qui mènent cette traque aux biens mal acquis, il faut reconnaitre le caractère choquant des actes posés par certains dirigeants africains. Comptes bancaires trop bien garnis, villas et voitures de luxes, objets d’art hors de prix, anniversaires et diverses fêtes fastueux, tant en Afrique qu’en Europe, voilà l’image qu’offrent les dirigeants du continent classé parmi les plus pauvres et les arriérés. C’est une réalité qui crève les yeux. Et, malheureusement, l’élite congolaise figure parmi ces flambeurs invétérés qui donnent une exécrable image de l’Afrique. A son actif cependant, il faut reconnaitre au président congolais d’avoir pu instaurer la paix dans son pays, ce qui est déjà un bien précieux dans cette région si tourmentée.
En attendant de voir le Congo corriger sa gouvernance défectueuse, il y a tout de même lieu de saluer l’esprit panafricaniste de son président. Mieux, il est en train de jeter les bases d’une autonomie financière de l’Afrique. Si les dirigeants africains sont animés d’une réelle volonté de s’émanciper des bailleurs de fonds traditionnels dont les résultats des actions demeurent mitigés, ils en ont les moyens. Le colonel Mouamar Kadafi avait, du reste en son temps, lancé cette forme de coopération financière et économique Sud-Sud. Sauf que sa stratégie était brouillonne, opaque et surtout empreinte d’arrières- pensées politiques. Kadafi voulait s’acheter les chefs d’Etat africains pour affirmer son leadership. Beaucoup de dirigeants africains (et aussi d’opposants !) faisaient la queue sous sa tente pour prendre des mallettes de pétrodollars en dehors de toute règle de transparence. Résultat, cette manne a enrichi des individus, au lieu de servir à la construction des pays. Denis Sassou N’Guesso a sans doute retenu la leçon. Le nouvel argentier du continent accorde des prêts dans les règles de l’art, ce qui garantit un usage moins hasardeux des fonds. De toute façon, ce n’est pas un Alassane Ouattara qui s’amuserait avec de l’argent emprunté, de surcroit à un pays frère africain. Mieux, ADO, comme on l’appelle affectueusement, a démarré son mandat sur des chapeaux de roue, comme s’il voulait rattraper au plus vite le grand retard accusé par son pays du fait de la longue crise consécutive à la succession ratée de Félix Houphouët-Boigny. Il a remis la Côte d’Ivoire au travail. De nombreux chantiers sont visibles partout. En grand économiste, il s’est aussi fait le devoir d’assainir les finances publiques. Mais, cette relance tous azimuts demande de gros moyens que le président ivoirien cherche partout où cela est possible. « ADO solutions », c’était le slogan de Alassane Ouattara lors de la campagne électorale sur la base duquel il a été élu. Il a donc un devoir de résultats. En homme politique avisé et en banquier pragmatique, il n’a pas eu de honte à solliciter l’aide du Congo, un pays dont la Côte d’Ivoire n’avait rien à envier du temps de sa splendeur. C’est cela aussi le réalisme politique .

La rédaction

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