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INDÉPENDANCE DU BURKINA FASO : 52 ans de défis, de combat et d’affirmation de soi
Publié le mardi 7 aout 2012   |  LeFaso.net


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© Autre presse
Photo archive:Commémoration de l’indépendance du Burkina


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Le Burkina Faso, ex-Haute Volta, a célébré ses 52 ans, le 5 août 2012. Cela fait plus d’un demi-siècle que les Burkinabè ont leur destin en main, car l’on se souvient que la République de Haute-Volta a obtenu son indépendance, le 5 août 1960, après que ses filles et fils eurent manifesté le désir d’exercer tous les pleins pouvoirs et compétences : défense, économie, relations extérieures, etc.

Depuis plus d’un demi-siècle donc, nous sommes responsables de nos choix, de nos visions et rêves ! Mais pourquoi il n’y a pas de festivités, chaque 5 août, pour marquer l’indépendance du pays des hommes intègres ? En tous les cas, la date est fériée, mais toutes les cérémonies commémoratives, ainsi que le discours à la Nation du chef de l’Etat sont renvoyés au 11 décembre, date de la proclamation de la République au sein de la Communauté française. A ce qui se dit, très tôt après l’indépendance, la date du 11 décembre a été préférée pour plusieurs raisons.

Entre autres, il s’agit d’éviter que la fête ne soit gâchée par la pluie, août étant le mois le plus pluvieux de l’année dans le pays. Août est également le mois des travaux champêtres pour la majorité de la population qui vit de l’agriculture.

Une histoire tumultueuse à assumer

En plus, les élèves dont on a besoin pour le défilé sont en vacances en août. En regardant dans le rétroviseur, que peut-on retenir de ce « soleil des indépendances » burkinabè ? Le combat des pères de la Nation a-t-il été honoré ? Il faut le dire tout net. L’indépendance du Burkina Faso a été utile. Car cela a été une occasion de se libérer de la tutelle coloniale et d’assumer ses responsabilités. En cela, il y a lieu de rendre hommage aux pères des indépendances africaines, en général et burkinabè, en particulier. Ainsi, il faut saluer l’œuvre des aînés, le Président Maurice Yaméogo et sa génération. Leaders de l’époque, ils ont été aux devants de la lutte. Ils ont fait œuvre utile. Ils ont été au début de la construction d’une maison, la « maison » Burkina Faso d’aujourd’hui, pratiquement les mains nues. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Et de génération en génération, le Burkina Faso de 2012, n’est pas ridicule, au regard de ses moyens, ses ressources et son histoire. Chaque pays doit assumer « ses histoires », des plus heureuses, que l’on veut toujours garder en mémoire, entendre chanter aux plus tristes, que l’on ne souhaite pas évoquer. Mais c’est tout cela qui fait la vie d’un pays.

Et le Burkina Faso, qui n’a pas une histoire facile, devra travailler à faire connaître son parcours, les filles et fils devront assumer cette histoire, sans rancune. Il s’agit de commencer par faire connaître, par exemple, que c’est en 1919 que la colonie de Haute-Volta a été constituée dans le territoire de l’actuel Burkina. Et qu’il a existé au pris de combats, sinon, que certains d’entre nous auraient été Ivoiriens, Maliens ou Nigériens. En effet, à l’aide d’arguments que chacun peut juger en fonction de son bord, il a été soutenu que plusieurs éléments rendaient l’autonomie de la Haute-Volta problématique. D’une part, les colonies voisines convoitaient ce réservoir de main d’œuvre, et la colonie manque d’un accès à la mer. D’autre part, l’administration coloniale devait restreindre ses frais de fonctionnement. C’est pourquoi, en septembre 1932, la Haute-Volta a été tout simplement divisée au profit du Soudan français (actuel Mali), de la Côte d’Ivoire et du Niger, en dépit des protestations. Heureusement, après la mobilisation et les démarches, la Haute-Volta a été reconstituée en 1947.

Selon les historiens, l’un des acteurs de cette reconstitution fut le Mogho Naaba Koom. Après avoir échappé à cette disparition, voilà que ce jeune pays accède à l’indépendance en 1960. L’on se disait que le plus dur était derrière nous. Mais hélas, les événements qui vont suivre, qui font partie d’une histoire commune, ne faciliteront pas nécessairement le développement du pays, dans la sérénité. Et pour cause, le pays a connu de grands bouleversements, des coups d’Etat aux sécheresses, des circonstances ont rendu le développement difficile.

Que de soubréssauts

Le ton est donné avec le premier président, Maurice Yaméogo, qui a été contraint à la démission, le 3 janvier 1966, à la suite de soulèvements populaires provoqués par sa politique d’austérité (diminution des salaires des fonctionnaires, augmentation des impôts...) alors qu’il avait été réélu à la présidence l’année précédente avec 99% des suffrages. Ainsi, de 1966 à 1980, le lieutenant-colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana prend le pouvoir. Vainqueur de l’élection présidentielle en mai 1978, Lamizana est confronté, à son tour, à un mouvement de grève générale en 1980, organisée par la Confédération des syndicats voltaïques.

Le 25 novembre 1980, il est renversé par le colonel Saye Zerbo, qui était à la tête du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN). Cependant, deux ans plus tard, le 7 novembre 1982, le colonel Saye Zerbo est, lui aussi, à son tour, renversé et le Conseil de salut du peuple (CSP) du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo s’installe au pouvoir. Ce dernier choisit pour Premier ministre, Thomas Sankara, qui ne reste au pouvoir que jusqu’au 17 mai 1983, moment où il est arrêté et emprisonné. Les crises se succèdent. Et suite aux événements du 17 mai, le 4 août 1983, une partie de l’armée se soulève, conduite par le commandant Jean-Baptiste Boukary Lingani et les capitaines Blaise Compaoré, Thomas Sankara et Henri Zongo. Le CSP est renversé, puis remplacé par le Conseil national de la Révolution (CNR). L’année suivante, le 4 août 1984, à l’occasion du premier anniversaire de la révolution, le pays est rebaptisé Burkina Faso « Pays des hommes intègres », un nouvel hymne national, une nouvelle devise et un nouveau drapeau sont choisis.

La révolution a eu une durée de vite de quatre ans et a pris fin en 1987. L’actuel chef de l’Etat est arrivé au pouvoir en 1987. Comme on le voit, l’histoire du Burkina Faso n’a pas été des plus clames. Cependant, après 52 ans d’indépendance, du chemin a été parcouru. De « la terre a été ajouté à la terre ». Le Burkina Faso aspire désormais à l’émergence et se fait respecter parmi ses pairs. Raison pour laquelle il est de bon ton de saluer les actions des différents acteurs des luttes qui ont contribué à faire avancer ce pays qui, pour certains n’était pas viable. De ces différentes luttes et crises, la lumière a parfois jailli, pour guider les pas des générations actuelles, qui ont, eux aussi, l’obligation de transmettre le Burkina Faso intact, aux générations à venir. La fête de l’indépendance est donc une occasion pour chacun de se dire que ce qui compte le plus, c’est le Burkina Faso.

Ali TRAORE( traore_ali2005@yahoo.fr )

Sidwaya

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