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Sidwaya N° 7537 du 7/11/2013

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Lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre : Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour une action commune dans la zone frontièr
Publié le jeudi 7 novembre 2013   |  Sidwaya


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© Sidwaya par DR
Lutte contre la prolifération des armes légères


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Sans paix ni sécurité, il n’y a pas de développement. Conscients de ce fait et sous l’instigation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les Etats-membres de la sous-région ont mis en place des Commissions nationales techniques (ComNats) chargées de coordonner les actions de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC). Les ComNats du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire sont à présent à la recherche d’une solution commune pour placer des barrières appropriées au fléau des ALPC dans la zone frontière de 584 km environ de leurs pays, avec une forte implication des communautés au processus. C’est ce qui ressort de la visite de travail effectuée du 28 au 31 octobre au Burkina Faso par une délégation de la ComNat Côte-d’Ivoire auprès de la ComNat Burkina qui est la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) dirigée par le Colonel Christophe Raoul Tapsoba.

La visite de travail s’est effectuée dans un contexte approprié. Les attaques à main armée sur les principaux axes routiers, les braquages dans les villes et les campagnes, l’usage abusif des armes à feu en situation de violence faite aux personnes, de remous sociaux, de conflits inter-communautaires, de guerre civile, etc., telles sont les faits courants qui découlent de la prolifération et de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, un phénomène qui dévoile la culture de la violence au sein de nos communautés et dont les victimes sont en nombre de plus en plus considérable. La situation est si préoccupante qu’elle se présente comme un défi transfrontalier complexe que les pays doivent relever avec l’action préventive en toile de fond. C’est pourquoi, l’ancien Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan dit qu’“en Afrique les armes de destruction massive sont les armes légères et de petit calibre”. Conformément aux recommandations de différentes rencontres relatives à la prolifération des ALPC, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont initié de gagner ensemble le pari de booter le fléau des ALPC hors de leur zone frontière. La délégation ivoirienne composée de trois personnes a séjourné à Ouagadougou sous la conduite du Secrétaire Exécutif de la ComNat Côte d’Ivoire M. Anzian Kouadia, d’une part, afin de capitaliser l’expérience burkinabè, de tirer des enseignements, ressortir des leçons apprises et de bonnes pratiques de la gestion de la sécurité communautaire et d’autre part, pour lancer les bases du projet de lutte contre la prolifération des ALPC dans la zone frontière avec la CNLPAL.

Le programme
d’attraction : le Programme conjoint de renforcement de la sécurité urbaine

Le Programme conjoint de renforcement de la sécurité urbaine (PCRSU) est l’illustration de la participation communautaire à la sécurité au Burkina Faso qui a retenu l’attention de la ComNat Côte d’Ivoire pour sa visite de travail. Le PCRSU a été approuvé par le Gouvernement du Burkina Faso en 2009 avec pour objectifs de contribuer à la gestion de la sécurité urbaine en renforçant les capacités intellectuelles et techniques des institutions et en intégrant la dimension sécuritaire dans les outils nationaux et locaux de planification urbaine et municipale. La mission essentielle du PCSRU est de développer des initiatives pertinentes et de créer un cadre institutionnel et règlementaire de concertation entre acteurs de la lutte contre l’insécurité urbaine. En trois ans d’existence, le PCRSU a su gagner de la maturité et de la crédibilité. Ses acquis portent sur divers domaines tels que l’implication des communautés dans la gestion de la sécurité à travers la mise en œuvre effective d’une police de proximité, la gestion des violences faites aux femmes et aux enfants, l’amélioration de l’analyse sécuritaire, la réduction de l’insécurité routière, le renforcement des capacités des acteurs en technique de collecte et d’analyse de données sécuritaires et en approche participative de prévention de l’insécurité, l’amélioration des connaissances des acteurs sur la gestion des Comités Locaux de Sécurité et la législation sur la détention et l’utilisation des armes légères, la réalisation des études sur la situation sécuritaire, etc. Malgré les acquis ci-dessus énumérés, il y a encore des défis à relever avec le PCRSU dont la couverture géographique se limite à la ville de Ouagadougou, notamment en matière de renforcement des capacités des acteurs, la mise en œuvre de la stratégie de prévention de l’insécurité urbaine, la sensibilisation des populations à la base, la poursuite de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, l’intégration de la dimension sécuritaire dans les outils locaux de planification urbaine, etc.
La phase I du PCRSU vient de prendre fin le 31 octobre 2013.
Selon le Coordonnateur par intérim, Clément Ouongo, la phase II est en cours de préparation et le lancement devrait intervenir en début 2014. Le PCRSU a suscité une grande admiration de la part des visiteurs ivoiriens dont les préoccupations ont porté essentiellement sur les difficultés de la gestion à base communautaire ainsi que les facteurs qui pourraient influencer l’extension du programme au Burkina Faso ou sa réplication dans un autre pays.
La fabrication artisanale, l’importation et la vente des ALPC

C’est une législation cohérente en la matière mais avec une structuration plutôt familiale que la délégation ivoirienne a découverte au cours de la rencontre avec des représentants de l’Association des fabricants, revendeurs, importateurs de munitions et d’armes (AFRIMA). La fabrication artisanale des armes est règlementée au Burkina Faso par des textes nationaux et internationaux. Ces textes qui, par moments, sont mal compris ou mal appliqués méritent d’être mieux vulgarisés et les acteurs de la commercialisation des ALPC devront être davantage sensibilisés aux fondements et aux bienfaits de cette réglementation. Ces textes qui seraient en partie obsolètes ou en contradiction avec la conception traditionnelle du métier d’armurier au sein de la communauté africaine sont des instruments qui doivent rapprocher aujourd’hui les acteurs du domaine des ALPC pour leur adaptation au contexte actuel et leur appropriation par les populations. On note un effort considérable dans l’organisation des artisans fabricants locaux des armes au Burkina Faso à travers AFRIMA. On constate également l’émergence d’autres acteurs sans lien avec les familles d’armuriers. Ces nouveaux acteurs sont officiellement reconnus et en règle vis-à-vis des textes en vigueur. Les services compétents pour le contrôle de la fabrication, l’importation et la vente sont également sur le terrain pour l’exercice de leur fonction. Une décennie après la mise en place des ComNats, c’est un impératif pour les acteurs du domaine des ALPC de mettre en commun leurs ressources et leurs connaissances pour faire face à l’insécurité et particulièrement dans la sous-région, qui est en phase de devenir une plateforme essentielle dans la géographie du terrorisme en Afrique subsaharienne.

Le projet de sécurité communautaire aux frontières : un frein à la prolifération des ALPC

Ce sont divers facteurs qui créent ou développent le commerce de la drogue, d’armes et le trafic humain, transformant peu à peu le Sahel en zone grise malgré la souveraineté des Etats. Parmi les facteurs qui contribuent à modifier le Sahel, on note la porosité des frontières des pays. Le mode de gestion de ces frontières crée plusieurs problèmes dont le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre qui sont faciles à transporter et à camoufler. A l’ère de la libre circulation des biens et des personnes, la gestion de ces frontières est d’autant plus difficile que d’une part, l’application objective des accords n’est pas évidente et que d’autre part, les zones frontalières sont peuplées par des communautés qui ont en commun des réalités socio-économiques et culturelles. Ces difficultés constituent donc une aubaine pour les trafiquants et seules des actions conjointes permettront aux Etats de maîtriser la circulation illicite des ALPC. Tout en respectant les principes des frontières existants, les ComNats Burkina et Côte d’Ivoire, ont initié de travailler ensemble pour lutter contre la prolifération des ALPC aux frontières. Ces commissions devront intervenir à tous les niveaux de la chaîne, en prenant en compte toutes les causes et conséquences du phénomène. C’est pourquoi, les composantes du projet porteront sur la mise en place des comités locaux de sécurité, la communication et la sensibilisation pour le changement de comportement en matière de sécurité, le renforcement des capacités des acteurs avec le développement des compétences et l’appui à l’équipement et enfin la coordination. Ce projet de sécurité communautaire aux frontières a été bien apprécié par divers acteurs. L’initiative répond également aux recommandations de la convention de la CEDEAO, de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et bien d’autres textes qui exhortent les Etats à mettre en œuvre des solutions à l’échelle nationale, bilatérale, sous-régionale et régionale afin de lutter contre le phénomène de prolifération des ALPC. A Ouagadougou, les ComNats Côte d’Ivoire et Burkina ont rencontré des représentants du RASALAO et du Réseau des Journalistes pour la Sécurité et le Développement en Afrique de l’Ouest (RJSDAO), afin de connaître leurs actions et les impacts ainsi que la vision de ces structures sur l’avenir de la lutte contre la prolifération des ALPC. Des visites de courtoisie, de plaidoyer ou de lobying ont été faites auprès de quelques personnalités, en faveur de la lutte contre les ALPC au Burkina Faso en général mais aussi en faveur du projet naissant pour réduire le trafic et la circulation illicite des ALPC aux frontières. Ces personnalités ont été essentiellement SEM le Premier Ministre, Luc Adolphe Tiao, le Ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Monsieur Jérôme Bougouma, le Secrétaire Permanent de la Haute autorité du contrôle de l’importation des armes et de leur utilisation (HACIAU), le Colonel-Major Dibana Zerbo, le maire de la Commune de Ouagadougou, Monsieur Marin Casimir Ilboudo, la Directrice-pays du PNUD, Madame Ingrid Cyimana, SEM Masato Futaishi, Ambassadeur du Japon au Burkina. Ces personnalités qui ont bien voulu recevoir les délégations des ComNats Burkina et Côte d’Ivoire ont prêté une oreille attentive et ont prodigué des conseils avisés tout en exprimant leur disponibilité pour toute action à venir.



Direction de la Communication et de la Sensibilisation
CNPAL/Ouagadougou

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