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L’Observateur Paalga N° 8493 du 6/11/2013

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Assassinat de journalistes Kidal : Le sang des martyrs, ferment de l’unité touareg
Publié le mercredi 6 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Ghislaine
© AFP par DR
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI tués près de Kidal (Mali)


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Même fama (1) n’a pu retenir ses larmes. Il a fini par craquer. En public. Ses sanglots, assez bruyants, retransmis par RFI, suscitent moult réactions aussi diverses que contradictoires.
Ibrahim Boubacar Kéita, «l’homme à poigne», réputé pour son caractère bien trempé, a pleuré. Oui, il a pleuré. Comme une madeleine. Le lundi 4 novembre 2013 devant deux cercueils.
Tout président et immense qu’on est, il est des événements qui ont raison de votre stature. Est de ceux-là l’odieux assassinat à Kidal de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali. L’affliction ouverte du chef de l’Etat malien en dit long sur l’extrême degré de barbarie de ce crime, qui ne cesse de faire se tordre le monde entier d’indignation.
Quelques heures après ces jérémiades présidentielles à Bamako, à Ouagadougou, trois groupes armés du Nord-Mali annonçaient leur décision de fusionner en un seul mouvement.
Au regard de la quasi-concomitance des deux événements de Bamako et de Ouagadougou, difficile d’y établir une quelconque relation de cause à effet.
Mais intervenue 72 heures après le supplice de nos deux confrères sur les sables frissonnants de Kidal, cette union entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et le Haut-Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), véritables maîtres de Kidal, est pour le moins sujette à d’énormes questions. L’horreur qu'on ne se lassera pas de condamner n’aurait-elle pas précipité cette entente aux contours imprécis et aux visées aussi mouvantes que ces immensités sableuses qui servent de repaire à toutes ces factions islamistes et sécessionnistes ? Des velléités indépendantistes qui sont, ne l’oublions pas, à l’origine de cette grave crise sans précédent dans l’histoire politique de l’ex-Soudant français.
Pour sûr, après l’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, enlevés en présence d’un chef local du MNLA devant sa cour, plus rien ne sera comme avant.
Ce MNLA, enfant gâté de la France qui l’a jusque-là traité avec une complaisance coupable, sait que désormais il sera mis au pas. Son refus de désarmer, ses retournements de… chèche, ses desseins obscurs et ses rapports brumeux avec des groupes islamistes, tous ses micmacs politico-religieux, seront tirés au clair avec la fermeté qui va avec.
Déjà, la France a donné le ton avec 150 soldats qui ont fait le voyage du sud vers le nord malien. Incapable de maintenir la sécurité et de discipliner leurs partisans, ces groupes touaregs doivent être désarmés et contraints de s’inscrire effectivement dans la politique de réconciliation nationale et de décentralisation. Le général Hollande doit siffler la fin de cette espèce d’exception qui règne à Kidal.
Il appartient aussi au médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré, dont le pays entretient les leaders de ces groupes comme des coqs en pâte, de brandir enfin le bâton. Après les avoir longtemps pouponnés dans l’espoir d’un retour à la paix véritable, le chef de l’Etat burkinabé doit désormais montrer les dents.
L’heure de la vérité a sonné. Kidal fait partie du Mali, alors il ne saurait y avoir deux armées.

Alain Saint Robespierre
(1) Chef en bambara

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