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Le Quotidien N° 909 du 5/11/2013

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Sorties médiatiques des mouvements du nord -Mali au Burkina: Une hospitalité suspecte
Publié le mercredi 6 novembre 2013   |  Le Quotidien


Mali:
© AFP par AHMED OUOBA
Mali: les négociations entre les autorités maliennes et les groupes armés touareg ont été reportées en raison d’un blocage de dernière minute
Vendredi 7 juin 2013. Burkina Faso. Ouagadougou. Les mouvements touareg, avait pris place dans la grande salle du palais présidentiel censée abriter les discussions


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Il n’est pas exagéré d’affirmer que la gestion des réfugiés touaregs par le gouvernement burkinabè cause un certain nombre de problèmes. En effet, si de tout point de vue, les Touaregs, notamment les membres des différents mouvements résidant au Burkina sont considérés comme des réfugiés politiques, en ce sens qu’ils ont quitté leur pays pour des raisons sécuritaires, leur encadrement doit alors être strict. Tel ne fût pourtant pas le cas. En tout cas, les sorties médiatiques intempestives de ces indépendantistes ne sauraient être vues aux yeux du gouvernement malien comme une simple hospitalité accordée à un peuple. A juste raison, car aucun pays, le nôtre y compris, ne saurait digérer facilement que ces opposants, à la rigueur armée, mènent une communication outrancière dans un autre pays. Non moins inquiétante est aussi cette rencontre tenue entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), à Ouagadougou. Rencontre suite à laquelle les trois mouvements ont annoncé leur prochaine fusion. Mesurons toutes les conséquences d’un tel acte : annonce de fusion de plusieurs mouvements étrangers dans un autre pays. Pour sûr, cela peut être interprété par Bamako sous tous les angles, sauf celui de l’hospitalité. Surtout quand on sait que ces séparatistes ont maille à partir avec le gouvernement malien. C’est dire donc que leur présence, avec beaucoup de bruit, inquiète à plus d’un titre. Surtout quand on sait que le pays est dans une dynamique de retrouver la paix et la sécurité ébranlées justement par ces groupes qui circulent dans notre pays. Et comme si le capharnaüm dans lequel ils ont mis la zone, qu’ils appellent Azawad, ne suffisait pas, ils se retranchent au Burkina pour tenir des propos incendiaires. Voilà donc ce qui pourrait bien engager la responsabilité du Burkina car, ayant offert un cadre d’expression à ces enturbannés.

C’est vrai, nous sommes un pays, comme on aime à se le gargariser, de paix, d’hospitalité, et que sais-je encore. Mais, faisons en sorte de ne pas être puni un jour pour notre hospitalité.

Parce qu’il est superfétatoire de rappeler que le gouvernement malien et les Maliens, de façon générale, n’apprécient pas trop la grande faveur accordée à certains membres de ces rébellions. Il suffit de faire un tour à Bamako ou dans toute autre localité du pays pour se rendre à l’évidence des critiques exacerbes tenues contre les Burkinabè qu’on accuse, à tort ou à raison, d’être de connivence avec les mouvements armés. Même si ces accusations ne sont pas fondées, beaucoup seront enclin à le croire tant, bien entendu, que le gouvernement burkinabè ne fait rien pour prouver le contraire. Puisque le plus souvent, lorsqu’un membre des mouvements du Nord s’exprime sur une chaîne ou sur une radio, il mentionne que cela a été fait depuis Ouagadougou. Encore faut-il que leur expression s’inscrive dans la logique de la paix et de la réconciliation nationale. Sinon, n’auraient-ils pas pu rester au Nord, dans leur « chère Azawad », pour tenir leurs déclarations et activités politiques ?

Alors, au risque d’être accusé inutilement par Bamako, il serait souhaitable de mettre fin à cette communication outrancière des mouvements armés sur notre sol. Nous ne sommes plus dans la période de transition pendant laquelle le président intérimaire, Dioncounda Traoré, n’avait pas toutes les marges de manœuvres. Nous sommes bel et bien face à un gouvernement légitime qui peut être blessé dans son amour-propre.

Surtout qu’en la matière, le Burkina est toujours pointé d’un doigt accusateur. Avec ces temps qui courent et ces changements brusques, évitons d’accorder trop de privilèges à des groupes séparatistes, pour ne pas se faire taxer de base arrière des mouvements du Nord-Mali.

Paradoxalement, au tout début de la rébellion malienne, lorsque notre confrère de l’Observateur Paalga avait accordé une interview à un colonel du MNLA, le ministère des Affaires étrangères burkinabè s’est fendu des déclarations laconiques pour faire un faux procès au journal. Faux procès, car nous estimons que c’est le gouvernement qui doit donner une conduite à tenir aux rebelles. Que non ! Aujourd’hui, ce sont des conférences de presse et des déclarations qui sont tenues depuis Ouagadougou, sans que le gouvernement ne daigne bouger d’un iota. Allez comprendre alors ! .

La Rédaction

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