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L’Observateur Paalga N° 8487 du 28/10/2013

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Demande de mise en liberté de Gbagbo : La CPI va-t-elle prendre le risque ?
Publié le mardi 29 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga


CPI
© AFP par DR
CPI : l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.


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Laurent Gbagbo va-t-il enfin recouvrer la liberté, même provisoire, à partir d’aujourd’hui ? «Mardi 29 octobre 2013 à 09h00 (10h00 NDLR), la chambre d'appel prononcera son jugement d'appel en session publique. Le jugement porte sur l'appel interjeté par la défense de M. Gbagbo concernant la décision du 11 juillet 2013 de la Chambre préliminaire I sur le troisième examen de la détention de Laurent Gbagbo en vertu de l'article 60 du Statut de Rome», stipule en effet une note de la Cour pénale internationale (CPI). En clair, la CPI va réexaminer aujourd’hui sa décision de mise en liberté ou de maintien en détention de l’ex-chef d’Etat ivoirien. Déjà, par quatre fois (le 12 novembre 2012, le 18 janvier 2013, le 12 mars 2013 et le 11 juillet 2013), «la Chambre avait décidé que M. Gbagbo devait rester en détention. La défense a interjeté appel contre cette dernière décision». C’est donc le délibéré de la dernière requête en date qui sera prononcé dans le courant de la journée de ce mardi 29 octobre 2013.

Autant dire qu’à Abidjan comme à Mama, village de l’ex-président ivoirien, on doit avoir l’oreille tendue vers La Haye. Laurent Koudou Gbagbo est détenu, depuis le 30 novembre 2011, à la prison de Scheveningen par suite du conflit ouvert qui avait suivi la présidentielle contestée de 2010.

Plus de deux ans après, on se demande si finalement l’enfant terrible de Mama n’a pas été alpagué pour son obstination plutôt que pour les crimes (selon la Cour, Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l'humanité à raison de meurtres, de viols et d'autres violences sexuelles, d'actes de persécution et d'autres actes inhumains) qu’il est accusé d’avoir commis, car, ne l’oublions pas, une semaine avant le dénouement au son de la canonnière de la crise postélectorale, Koudou croulait littéralement sous les offres d’emploi, qui affluaient de toutes parts. Pour la communauté internationale, il suffisait que Gbagbo reconnaisse sa défaite pour bénéficier d’une retraite dorée, et l’on passait par pertes et profits les milliers de victimes dont on l’accuse aujourd’hui d’être le bourreau.

Mais comme la justice après les crises est toujours celle des vainqueurs, le voici aujourd’hui rongeant son frein aux côtés de Radovan Karadzic, de Ratko Mladic, de Jean-Pierre Bemba ou encore de Charles Taylor et caressant le secret espoir de respirer de nouveau le parfum de la liberté.

La chambre d’appel va-t-elle accéder à la requête de la défense de celui qui est considéré par nombre d’observateurs comme victime de son refus entêté de toutes ces promesses mirobolantes s’il acceptait de céder son fauteuil à Alassane Ouattara ?

Si on s’en tient à certains analystes, du point de vue du droit, rien n’interdit de libérer l’ex-président ivoirien. Ainsi l’un des plus célèbres prisonniers de Fatou Bensouda aurait, selon eux, toutes ses chances de liberté provisoire. Mais dans ce dossier, qui est plus politique que judiciaire en réalité, la CPI peut-elle courir le risque d’un tel «séisme» quand on sait les répliques sociopolitiques qu’un tel événement pourrait avoir sur les bords de la lagune Ebrié ?

On peut raisonnablement en douter. A supposer d’ailleurs qu’on élargisse temporairement le mari de Simone, où va-t-il jouir de cette liberté retrouvée ?

- En Côte d’Ivoire ? Certainement pas !

- En Afrique du Sud, en Ouganda comme on l’entend ?

Une chose est sûre, quel que soit l’endroit où il sera, le Woody (guerrier) de Mama dehors est synonyme d’insomnie pour Alassane Ouattara ainsi que les siens et source d’énergie pour ses supporters qui ne désespèrent pas de retrouver leur champion. On imagine d’ailleurs que les autorités ivoiriennes et les avocats de l’Etat ivoirien font des pieds et des mains pour empêcher cette éventualité dont ils se passeraient volontiers. Entre Laurent Gbagbo et l’Etat ivoirien, qui donc fera pencher la balance de la justice de La Haye en sa faveur ? La réponse probablement au moment ou vous lirez ces lignes.

Hyacinthe Sanou

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