17e sommet de l’UEMOA à Dakar : faire sentir la croissance économique aux populations #aOuaga

Politique

17e sommet de l’UEMOA à Dakar : faire sentir la croissance économique aux populations

Publié le vendredi 25 octobre 2013 | Sidwaya

© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 Octobre 2013. Sénégal-Dakar

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Activités des organisations sous régionales

La 17e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est tenue, le jeudi 24 octobre 2013 à Dakar, en présence du Président du Faso, Blaise Compaoré et des sept autres dirigeants de l’organisation. Ils ont affiché la volonté de traduire la croissance économique de l’espace UEMOA (6,4%) en réalité, dans l’amélioration des conditions de vie des populations.

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se porte bien, avec une croissance économique autour de 6,4 en 2013. C’est ce que la présidente du conseil des ministres de l’organisation, la ministre de l’Economie et des Finances de la République du Mali, Mme Fily Bouaré/Cissoko, a révélé, en faisant l’état de l’organisation, à l’ouverture du 17e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, le jeudi 24 octobre 2013, à Dakar au Sénégal.
Mme Bouaré a noté qu’en 2012, l’espace UEMOA a fait une importante rupture, avec un Produit intérieur brut (PIB) de 6,5%, contre 0,7% en 2011. Elle a mentionné que l’Union a continué à travailler dans le sens de l’approfondissement de l’intégration, en mettant l’accent sur l’accès à l’énergie et à la sécurité alimentaire des populations. Elle a rappelé que face aux menaces du fait de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au sein de l’UEMOA, la Conférence des chefs d’Etat avait mis en place, en décembre 2011, un Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire (CHNSA), placé sous la présidence de Mahamadou Issoufou, président de la République du Niger, chargé de réfléchir et de proposer des solutions. A entendre la présidente du conseil des ministres de l’UEMOA, des actions urgentes ont été prises pour soulager les populations, mais des efforts restent à fournir pour une sécurité alimentaire totale dans l’espace UEMOA. Faisant l’état de l’Union aux chefs d’Etat, Mme Bouaré a signalé que l’organisation connaît des difficultés, dans un contexte mondial de crise économique et de diminution de l’aide au développement. Evoquant les difficultés de l’UEMOA en 2012, Mme Bouaré a fait cas des crises qui ont frappé le Mali et la Guinée-Bissau, deux pays membres de l’organisation. Toute chose qui a porté un coup à la bonne santé de l’Union, selon Mme Bouaré. Occasion pour elle de faire observer que sans paix et sécurité, point de développement dans l’espace UEMOA. Raison pour laquelle, en faisant l’état des lieux, la présidente du conseil des ministres a exprimé le souhait de voir la paix et la sécurité renforcées dans l’espace sous-régional, tout en exposant comme défis aux chefs d’Etat, la pérennisation du taux de croissance de l’organisation, l’assainissement des finances publiques et l’amélioration des conditions des populations.

Paix et sécurité ou le chaos…

Aucun des huit chefs d’Etat de l’UEMOA n’a voulu se faire conter le 17e sommet de l’organisation. Ainsi, le Président du Faso, Blaise Compaoré, et ses pairs du Bénin, Yayi Boni, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouatarra, du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Niger, Mahamadou Issoufou, du Togo, Faure Gnassingbé, président en exercice de l’UEMOA, et celui par intérim de la Guinée-Bissau, Serifo Nhamadjo, se sont joints au président du Sénégal, Macky Sall, pour réfléchir sur un avenir serein de l’organisation. Dans son mot de bienvenue à ses homologues, Macky Sall a noté qu’en 19 ans d’existence, l’UEMOA s’est distinguée par une solide expérience en matière d’intégration et de développement. A l’entendre, la consolidation de tous ces acquis dépend de la paix et de la sécurité. Et de préciser que quand un pays de l’UEMOA est en crise, les autres ressentent le coup. Le président-hôte du sommet a salué le retour du Mali au sein de l’UEMOA, un pays qui, à l’écouter, a retrouvé sa légitimité et sa dignité. Il a souhaité au président Ibrahim Boubacar Keïta (ovationné pour l’occasion), ses meilleurs vœux de succès.
Dans le même ordre d’idée, le président Sall a exprimé le souhait que la Guinée-Bissau puisse organiser les élections législatives incessamment et sorte de la zone de turbulence, pour le bonheur de la sous-région. En tous les cas, parlant de paix et de sécurité, le chef de l’Etat sénégalais sait où il met les pieds, car, dans la perspective de faire de la zone UEMOA, un espace de paix et de sécurité, l’Union a décidé de faire de la question, un chantier majeur. Un document d’orientation et un projet d’acte additionnel instituant une politique commune de l’UEMOA dans le domaine de la paix et de la sécurité ont été validés par un comité de haut niveau présidé par le président Macky Sall, le 11 décembre 2012, à Dakar. Au cours du 17e sommet de l’UEMOA, le président sénégalais a promis de faire le bilan des actions entreprises dans ce cadre, à ses homologues. Pour le président en exercice de l’UEMOA, Faure Gnassingbé, la prise en compte des questions de paix et de sécurité est incontournable pour une intégration saine dans l’espace commun.

Rester solidaire et vigilant

Ainsi, pour le président togolais, il faut des mécanismes forts et d’alerte pour instaurer durablement la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA. « Il est essentiel de rester vigilant et solidaire et je suis heureux de la décision de l’UEMOA d’aider à financer les élections législatives en Guinée-Bissau », a déclaré Faure Gnassingbé. Outre la paix et la sécurité, le président Gnassingbé a attiré l’attention de ses pairs sur le fait qu’il faut agir de sorte que la croissance économique de leur organisation se traduise dans le quotidien des populations. Selon lui, des actions ont été posées, mais il reste beaucoup à faire pour mettre les populations à l’abri de la faim. Il pense ainsi qu’il faut innover en matière d’agriculture, « un secteur qui contribue, de façon importante, aux PIB de nos pays », a-t-il souligné. Le président Gnassingbé a aussi appelé ses homologues de l’UEMOA à poursuivre les chantiers en cours dans le secteur de l’énergie, en misant sur le long terme. Son souhait est de parvenir, de manière concertée, à un marché sous-régional de l’énergie, à moindre coût. Car, a-t-il relevé, « des statistiques indiquent que l’électricité coûte cinq fois plus cher dans l’espace UEMOA que dans d’autres parties du continent ». Le 17e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA a donc été l’occasion pour le Président du Faso, Blaise Compaoré et ses homologues de statuer sur les voies et moyens pour parvenir à une UEMOA plus forte économiquement, politiquement et socialement, au service des populations…
Avant l’ouverture des travaux du Sommet, le président du Faso a reçu en audience, son homologue du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la matinée. Mais rien n’a filtré de leur entretien.

Ali TRAORE

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