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Le Quotidien N° 901 du 25/10/2013

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Etats généraux sur les lotissements au Burkina - Et si on interdisait la vente des parcelles...
Publié le vendredi 25 octobre 2013   |  Le Quotidien


Lotissements
© aOuaga.com par A.O
Lotissements au Burkina : des états généraux pour diagnostiquer les maux
Jeudi 24 octobre 2013. Ouagadougou. Salle de conférences internationales de Ouaga 2000. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a ouvert les travaux de 48 heures des états généraux sur les lotissements au Burkina


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Les états généraux se multiplient au Burkina. La dernière en date est celle qui se tient les 24 et 25 octobre 2013 sur les lotissements. Toutefois, on ne peut parler de lotissements en occultant son pendant qui est le logement. Les deux vont de pair. On aurait donc pu faire l’économie d’autres états généraux en incluant les questions liées au logement et de façon générale à l’urbanisation dans les débats en cours. La première remarque, en effet, à faire dans la politique de l’habitat au Burkina, c’est cette propension à étaler indéfiniment les villes. Cela, parce que le Burkina n’a pas la culture des immeubles à niveaux à des fins de logements. Même l’Etat, qui aurait dû être le précurseur en la matière, se complait dans les constructions qui favorisent l’étalement des villes. Or les grandes agglomérations, en particulier Ouagadougou, ne peuvent plus se permettre de grandir sans contrôle, du fait du manque des infrastructures d’accompagnement comme les voieries. Les mini villas dans des parcelles individuelles offrent certes un cadre de vie plus agréable, mais nécessité faisant loi, on doit changer de mode de vie. Les conflits liés aux lotissements ne trouveront leurs solutions que dans une politique moderne de l’habitat qui tienne compte de la démographie galopante dans nos grandes villes. En construisant des cités sous formes d’immeubles à étages, on gagne beaucoup en termes d’espace. Le temps est venu de s’inscrire dans cette dynamique. Car avec la pratique actuelle, il ne sera jamais possible de venir à bout de la spéculation foncière. En plus, la spoliation des terres agricoles à des fins de lotissements met à rude épreuve l’agriculture péri-urbaine. A la longue, les petits producteurs (maraîchers, agriculteurs, éleveurs) vont disparaitre des environnements immédiats de la capitale, avec ce que cela implique comme pertes de revenus et de moyens de subsistance pour certaines populations. Les paysans dépouillés de leurs terres contre quelques billets de banque sont des cas sociaux qu’on fabrique.
Les états généraux veulent donc mettre fin aux conflits qui entourent les lotissements. Belle profession de foi certes, mais des décisions courageuses s’imposent. Ainsi, il faut purement et simplement interdire la vente de parcelles non mises en valeur. En effet, tout nouveau lotissement donne lieu à l’accaparement de parcelles par des individus qui les revendent immédiatement. Ces terrains nus passent ainsi de mains en mains, comme un objet marchand, rendant les prix inaccessibles. Il faut y mettre fin. Car dans le lot des attributaires, figurent aussi les résidents factices des non lotis. On peut donc, du coup, freiner le développement des zones non loties en interdisant la vente des parcelles non viabilisées. La technique de bien des Ouagalais est bien connue : ils construisent une bicoque dans un quartier non loti, attendent le lotissement, prennent la parcelle, la revendent et repartent à la recherche d’un autre non loti. C’est donc un perpétuel recommencement. Les états généraux sur les lotissements n’atteindront leurs objectifs que s’ils demandent ne serait-ce qu’un moratoire dans la vente des parcelles. Il faut arriver à la conclusion qu’une parcelle ne se vend pas. Cela aura non seulement l’avantage de freiner la spéculation foncière, mais aussi d’endiguer la prolifération des non lotis. Un autre aspect de la lutte contre la spéculation, c’est de rendre obligatoire la mise en valeur d’une parcelle dans un délai maximum de cinq ans. Il existe trop de parcelles non exploitées à Ouagadougou. De même, pendant que certains disposent de dizaines de parcelles à eux seuls, d’autres en cherchent une seule pour s’abriter. Les états généraux peuvent-ils prendre des décisions remettant en cause cette injustice foncière ? En tout cas, le Burkina est allé trop loin dans le pillage et la spéculation autour de la terre. Il faut mettre un frein définitif à cette dérive, sous peine d’avoir à affronter des crises nettement plus graves que celles que le pays a déjà connues .

La Rédaction

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