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L’Observateur Paalga N° 8483 du 22/10/2013

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Pourparlers intercongolais à Kampala : Je te tiens, tu me tiens... en joue
Publié le mercredi 23 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga


Pourparlers
© Autre presse par DR
Pourparlers intercongolais à Kampala : Je te tiens, tu me tiens... en joue


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Tout est parti du Rwanda et de l’Ouganda, et tout y reviendra. Les conditions d’un retour à la paix dans le Nord-Kivu passent par ces deux pays, parrains de la rébellion du M23, qui sévit depuis 2004 dans cette localité nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Passés maîtres dans l’art d’un impérialisme d’Etat armé faisant main basse sur les richesses de leur voisin commun, Paul Kagamé et Yoweri Museveni vont-ils enfin daigner pousser leur filleul à accepter un accord avec le gouvernement de Kinshasa? Rien n’est moins sûr malgré l’appel dans ce sens du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, après la suspension, lundi dernier à Kampala, des pourparlers entre la délégation congolaise et les représentants de la rébellion du M23.


Certes depuis la reprise des négociations le 16 octobre règne une certaine accalmie sur le théâtre des affrontements. Mais sur la table du dialogue… de sourds, le bras de fer se poursuit. Pire, alors que dans la capitale ougandaise les protagonistes font mine d’explorer une issue politique à la crise, sur le terrain, les forces, elles, se mettent en ordre bataille. Armée régulière et rebelles massent des troupes sur leurs positions respectives. Preuve qu’aucune des deux parties ne parie le moindre centime sur une probable signature d’accord. Tant les positions sont diamétralement opposées.

D’abord sur la question de l’amnistie, alors que le Kinshasa envisage d’accorder l’absolution au cas par cas, le M23, lui, réclame une loi générale. C’est l’éternel point d’achoppement auquel font face tous les pays au sortir d’une guerre civile. Les cas présents du Mali et de la Côte d’Ivoire nous le montrent.

Faut-il passer par pertes et profits les graves crimes (viols, pillages, assassinats massifs…) commis par ces cohortes de rebelles déguenillés à la solde de pays tiers ou faut-il coûte que coûte les poursuivre en justice avec le risque de les braquer de nouveau ? Choix cornélien qui épouvante les médiateurs, même les aguerris.

Ensuite, la question de l’intégration des combattants du M23 à l’armée régulière congolaise. Prudent sur ce point, Kinshasa ne veut prendre aucun engagement. Alors que la rébellion en fait une revendication matricielle.

On ne peut que comprendre les réticences du gouvernement congolais. L’arrivée massive de combattants habitués à la rapine et peu enclins à la discipline militaire n’est pas sans conséquences graves sur l’unité et la cohésion des troupes régulières. La greffe, assurément, ne prendra pas. Mieux vaut envisager un autre exutoire comme la reconversion dans la vie civile, même si là aussi, il ne faut pas trop se faire d’illusions sur leur volonté et leur capacité de réinsertion sociale.

Mais quelle que soit la formule à envisager, sans qu’on ne sache laquelle constitue le moindre mal, une chose est sûre : la paix passera par ou, pourquoi pas, sur Kagamé et Museveni, dont les responsabilités ne sont plus à démontrer sur ce drame qui se joue depuis dans le Nord-Kivu. Les Américains l’ont si bien compris qu’ils viennent de suspendre leur aide militaire au Rwanda en vertu de la loi de 2008 sur la protection des enfants-soldats. Car le M23, soutien de Kigali, a fait de l’enrôlement des enfants une véritable stratégie de guerre.

Alain Saint Robespierre

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