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Sidwaya N° 7526 du 22/10/2013

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La Guinée malade de ses fils
Publié le mardi 22 octobre 2013   |  Sidwaya




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Elle abrite plus du tiers des réserves mondiales de bauxite. Première exportatrice et deuxième producteur mondial de bauxite, après l’Australie, la Guinée a aussi un sous-sol qui regorge d’importantes réserves d’or, de diamant, de fer, de nickel, et d’uranium officiellement découvertes depuis 2007.
Malgré ces richesses minières, la Guinée a été classée en 2012 au 178e rang (sur 186) sur l’échelle du développement humain par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La cause de ce retard est imputable à ses fils. Que d’interminables querelles pour le pouvoir !
La Guinée Conakry souffre de son instabilité politique. Faut-il une main de fer dans un gant de velours pour la diriger ? Une certaine opinion répondra par l’affirmative. D’autres observateurs de la scène politique guinéenne diront non. Ahmed Sékou Touré, le premier président, n’hésitait pas à envoyer tous ses opposants politiques en diète au Camp Boiro. Cela a duré de 1960 à 1984. Les organisations de défense des droits humains estiment que 5 000 personnes y ont péri. Quels gâchis !
Après le décès du père de l’indépendance, les Guinéens qui croyaient finir avec la douleur et le deuil en accueillant Louis Lansana Beavogui pour l’intérim, seront tous désillusionnés. Le successeur de feu Sékou Touré n’aura passé qu’une semaine dans le fauteuil présidentiel (26 mars 1984 au 3 avril 1984). Car balayé par un coup d’Etat dont l’instigateur était Lansana Conté. Pendant 24 ans, Lansana Conté va s’appuyer sur l’armée pour museler ses opposants. Seule la grande faucheuse a eu raison du général Lansana Conté le 22 décembre 2008.
Puis vint le tour du “messie” Moussa Dadis Camara le 24 décembre 2008, suite à un coup d’Etat. Il a promis de faire le grand ménage. Mais il n’aura pas le temps d’exécuter son projet de « balayage ». Le 15 janvier 2010, il renonce officiellement au pouvoir après une tentative d’assassinat intervenue le 3 décembre 2009. Sékouba Konaté est alors désigné Président par intérim le 4 décembre 2009. Il réussit l’organisation de l’élection présidentielle en novembre 2010 qui a consacré la victoire de l’actuel président Alpha Condé.
Aujourd’hui, Alpha Condé a du mal à exécuter dans la quiétude le programme pour lequel il a été élu en 2010. L’opposition politique ne lui souhaitant qu’un mandat d’enfer. Les récents actes de celle-ci sont le rejet des résultats des élections législatives et la promesse de temps de lamentations au régime Condé. Certes, Cellou Dalein Diallo, chef du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et ses camarades ont décidé de faire recours devant la Cour suprême chargée de valider les résultats provisoires. Toutefois, les propos guerriers de l’opposition sont inquiétants. "Nous avons constitué des dossiers avec des fraudes irréfutables que nous allons néanmoins adresser à la Cour suprême et nous déciderons, à l’issue de ses délibérations, des actions à mener pour exiger de faire aboutir nos revendications, si jamais la Cour suprême ne procède pas aux annulations et aux corrections demandées", a déclaré Cellou Dalein Diallo. Trop de sang a coulé en Guinée depuis le « non » historique de Sékou Touré au Général De Gaulle et à la France. Il est temps d’en prendre conscience. Pendant combien de temps les hommes politiques vont-ils continuer à sacrifier les fils et filles de la Guinée sur l’autel de leurs intérêts ? Si l’on sait que les manifestations de l’opposition pour exiger ces présentes élections législatives ont fait officiellement une cinquantaine de morts en cette année 2013, il y a de quoi appeler les acteurs politiques guinéens à la raison. Le « ôte-toi que je m’y mette » n’est pas un programme politique ! Aussi les raisons ethniques et claniques ne doivent pas être ce qui prime. Les acteurs politiques de tous bords et de toutes ethnies doivent pouvoir dépasser les haines et les passions pour se mettre véritablement au service du développement de leur pays. A ce jeu de la contestation extrême, du radicalisme, nul doute que si le pouvoir venait à changer de main, le futur président n’aura pas le sommeil tranquille. Ceux du camp d’en face lui feront vivre les mêmes misères et déboires que ce qui est actuellement servi quotidiennement à Alpha Condé depuis son accession au pouvoir. La Guinée, ce grand malade mérite que l’ensemble de ses fils se mobilisent pour l’empêcher de sombrer.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

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